Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

71 Des ciàcs & des Curis. T1T. Ill. CHA•. 1. ce de S. Louis de l'an J.f. cc. xxv11r. ne peur &cr.: e~rendue d~s. dixm~s inréodi:es qui (ubJiilo1ent alors :1 JU(lc titre e:1trC les 1n:1.i11s de~ perronnes laiqueo;, 1n.1is feulc- 1nentdes dixn1cs qui µouvoicnt lpjlJr_tenir Jé;;irimemcnt aux l-_;litès que des la1ques avaient fur elles ufurpl-cs: car co111mc dit du Moulin, fur le§. IOf· de la coutuine de Poitou:fiudJ dtcim:.1ru1nfor1t anttconci– lium L.11crancnfi, non tx priviltgio ,ftrl t:Jt contrailu (J i:on~ 1 tntiont, & fane 1ncr~ ttm– port1!ù1, 6•jùôjtc1tJ ut .i/iaftuda, confa.·1u– di."liliu.: 6• /tgi/•11.r R.'Cni; & de fait, les dix– n1cs que tiennent les IJ·1-q11es leur app:ir– tienncnt de droit ht'-rl·dicairc, continué de mair.. en 111: 1.in, jufqu'à eux, par titre de f uccellion, don:ttion, "ente, & autre con· trat de quelque narure que ce fait, font te– nues p:ireux en lief, ou arriere·fiefdu Roi, comme les :narres do1n1ines nobles de ce rov:i111ne & pour raifon de ces dix1nes il elf pl:iidé pardevant les juges royaux, tant pour le poffeffoire, que pour le pétitoire, & d~tëndu l.UX eccl{fialliques d'en prendre aucune connoirT111cc ni jurifdillion par J'ordonn1nce de }lhilippcs le llel de l'an 1 ;05. Er bic~1 plus, fi qui.:lqu'un ell 1ppel– lé p:ird,:\'Jllt le juge d'ég;lifc pour r.iifon des dix1n::s, & qu'il allcgue qu'elles îoicnt iriféod~'..:!s, & p:tr ce n1oren d,:cline la ju· rifaiél:ion eccléfi:illique, & dem:inde fon renvoi parJev1nt le juge laïc, l'olficiJl ne peut pls ordonner, qu'auyaravJnt il infor– n1e:-a de l'inféodation qui cil r,:clle; car les juges d'égliîe font incompêtcns pour connaître de relies ::aél:ions & exceptions, rant en principal qu'en :icce!Toire; m:iis ellobligc: de!;! rcn,·oycr pardcvant le juge I:iïc. Le co:n1ncrcc en cil libre entre les l1ommes, co1n1nc des 1utres ht:rit1gcs & chofes i1n1neublcs , & en conféquence font fujettcs J i;reîcription, même con– tre les gens rl'e.;life, & celui qui les a tenues p.1r temps i1n:nt'.1nori:il, îe peut re– poîer en l'111~orité de IJ poll'"::flion qui lui doit tenir lieu de juUc inf~od1tion , fans qu'il ait bèfoin d'aucun autre titre. Qu'a· près tour, il y a une rai ion p::articnlicre, qui fair que les dix1nes que nous appel– ions inféod,:cs , ne peuvent être ceniées ni réputées eccléfianiques , qui ell ciuc fi el~es :i.voient autrerois app:i.rtenu a l'é· gl.1_fe. & q1(clles enffent t·té baillées aux la1ques en !io;:fpar les eccl~fi:itliques il s'enîu_i_vroit que_ les feigncurs & perfon· ncs L11qt1es lcro1ent tenus de leur en fai– IC 1eco1u1oiJTauce , co1nme des auues chofes qui leur auraient été baillées en fief; mais bien loin de cela, il ré fuite in– vinciblement de tout ce qui a été obfervé ci-dc!Tus, que lesdixmes que po1Tédent les gentilshommes ne font autrechofcquedes rentes, tributs, & charges foncieres in– fc'.·odées, c'ell-l·dirc des appartenances& dépendances <le leur fief, (emblables ail cha1npart,& à l'agriere qui leur appartien– nent d'anticiuité, & auparavant le temps de Charles 'Martel, & qui ne furent ja– mais détachées ni retranchées. & n'ont jamais fait partie des dixmes qui ont été attribuées à r,:glifc j qu'elles iont enrié– remcnt différentes de cc qui fut pratiqué fous Charles Martel & i>epin, qui n'ell: autrl! chofe qu'une conceffion faite aux perfonnes laïques des fonds qui apparte– naient alors aux eccléfial\iques , en leur p::ayant une redevance de certaine quan– tité des fruits, pour les dédommager de cette aliénation, attendant que les fonds aliénés leur en fu(fcnt rellitués. Qu'on de– meure bien d'accord que depuis cent ans & plus, il s'en rendu plufieurs arrêts en cette lllltiere de dixmes inféod~es , q~ femblent favoriîer la prétention du de-– mandcur: mais ayant été rendus (ur des fondc1nens faux , & des principes d'er– reur, qui ne procédaient que de l'ignoran· ce de la vraie antiquité, dans lJquelle les hommes doél:es du dernier fiecle ont vu plus clair incomparablement , que ceux: qui vivaient il~ a cinq ou fix cents ans, il el\ temps à pr!fent de fe détromper, & faut en revenit i la vérité, quaud elle cil: connue: Quia vtritati, comme dit Ter– tullien, /ibr. a't 'Vtl. virg. ntmo pr.1.fcrihtre pottjl, non/parium ttmporum, non pdtroci– nia ptrfonarum, non priviltgia. rtgionurn ; outre que, com1ne veut le jurifconfultc ~ ltgihus, non txemplis judicandum tjl-:- Ces fondemens pofés , que les dix– mes eccléfialliques ne font point fpirituel· les, ni de droit divin, que les dixmcsinféo· décs n'en ont jamais fait partie, qu'elles font pures profJnes & tenlporellesdu do• mai ne, & au commerce ordinaire des fé– cu\iers, font 1ne1nbres & portions de leurs patrimoines , leur appartiennent d'an– cienneté, n'ont point été uîurpées fur l'ég:liîe, ne leur ont point été concédées p::ar les ecclélianiqnes, & lont des dépen· d:inces des fiefs & des héritages des no· bics, ~enrilshommes& (eigneurs laïques_. il ell a1fé d'en inférer, que les demandes faites p~1 les curÇs de leurs portions con-: http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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