Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

'1 Des cures & des Curis. T1T. III. CHAr. !. 63 tion éternelle• de leur payer l:i dixme des fruits de Jeurs fonds & de leurs hérita– ges. Depuis, de tci:nps_ en temps ont ét,é faites diverfes conllituuons par les ccclc.:– fiafiiques , pour fe n1ai1~tcnir c~ c.e droit des dixmes par eux ufurpc: ce qui n a com– mencé que fort long-~c1nps a~rès gue le chrifiianîrn1e a é~t·. plc1ne1nentcta~l1, par– ce qu'il n'en ell Ja1t au~une menti.on dans les conciles les plus celebres, n1 par les conllitutions des Empereurs , qui néan– moins ont fait plufieurs loix touchant la police di: J'églife. Enfin les eccléfiafiiques pour n'y être plus troublés , arrêtcrent dans les conciles d'Arles v1. canon 1x. de Mayence, canon xxxv111.& Rhci1nsxt. canon XXXVIII. tenu en l'an DCCC. XIII· un an auparavJnt lJ mort de !'Empereur Charlemagne que coutes perfonnes fe– r'!ient obligées ~e leur paycrdi_xm~s; par ou il parait qu auparavant lui , 11 ne fe trouve point des loix, ni des Rois de fian– ce, de l'Eglife Gallicane, par laquelle le paiement en ait éré com1nandé, & qu'il y a apparence que les eccléliafiiques ne les polîédoientpoint alors en France. Pour exécuter les décrets des conciles, Char– lemagne lit le pre1nier édi~. t~uch~nt le paien1ent des d1x1ncs tel qu 11 s enfuit: ut li.nu/qui/que faam dc,imam dontl, atqut ptr juJ]iuncm cpiftopi difycnfec. li en lit encore d'autres pour la difpenfarion, l'ufage & divilion d'icelles entre les eccléJiafiiques; mais les ho1nme.~ de fon temps y ayantalfcz mal obéi, l'Empereur Lothaire fon petit fils y pourvut à la requête des cccléfiaJli– ques, & ordonna que les refufansdepayer y feraient contraints par exco1n1nunica– tioP1 & par amende, & même par corps : c'cll pourquoi le JUrifconfulte Duarcn a fort JUdicieufemenc remarqué en ce fait des dixmes eccléfiafiiques, que invtttraca confattudo eccleji4, f.l vari4 co11jlitutiones ta de rtpron1ulga14 meram liheralitattm fortaf fis in ntcej/icattm convtrttrunt. Ceux qui ontcxa1ninC: pluscurieufement & plus Jin– cercment cette matierc,conviennent à-peu· près qu'il ne faut rien cherchet(le l'origine de cette erreur au-deJfus des regnes de Pe– pin & de ('harlemagne fan 6ls, c'efi-i-di– re, au-delîus de !"an 7r1. que Charles Martel. pere de Pepin, s'étant trouvé en– gagé en de grandes guerres, comme il ne s'imaginoitJlaS qu'il lui fût licited'i1npofer i d.ifcrécion fur les peuples telles tailles ou charges que bon lui fembleroit, il fe réfo– lut.1 afin de poUivoii à la ntc(ffitt dans la· ciuclle il fe trouvait, & fupporter les frais de IJ guerre, qu'il étoit forcé de faire & d'ent1·ètenir, de retirer & rcprl!ndre des 1nains des cccléfia!liqucs, une notable par· tic des fonds qu'ils a\'oient autrefu.is per– fua<lé aux Rois fes prédéci:lfeurs de leur donner a,·cc beaucoup de profufion &: d'excès. Que cette reprife ayantC:téexécu– tée,exc:ita les plaintes des eccléfi.illiques de tous côrl·s; de forte que pour les appaifer, Pepin & Charlen1agne, Rois de France, fils & petit fils de Charles 1'-1arrel, leur accorderent & firent condefcendre les polfeffeurs de ces héritages feule1nent, qui avoienc été retirc_;s desniains des ccclé-· Jiafliques, de les reconnoîtrc, & tenir d'eux dorénavant i titre de prl~caire ,& de leur payer la neuvie1nc & dixieme partie,. n"nas ..,,.tldccimas, des fruits qui en provien– droient, en attendant que les fonds nlême leur en fulîent refiitués, & il en imporcant de remarquer qu'encore que les capitulai– res de Charlemagne ,Louis le Débonnaire & Charles le Chauve, Empereurs, con· tiennent plufieuts arciclcs, par lefquels iJ efi enjoint de payer aux gens d'églife, no- 11tJs & Jt,irnas, il ne s'y en trouve'pourrant aucun où il foie fait mention des dixmes des fruits d'autres hérit;iges que de ceux-là. feulement qui procédoic:nt & qui avoient été repris de leurs mains; qu'il s'cnfuit de· l:l nécelfaire1nent que les dixmts inféo– dées ne tirent point leur commencen1ent de Charles ~1artel; qu'il cil vrai qu'cnvi– ron l'an 710.de J. C. il ôta aux eccléfiafii– ques quelques fonds d'héritages qui leur appartenaient, & qu'ils les difiribua à. ceux qui l'avoient fervi dans les guerres qu'il avait eu contre les lnlideles, mais qu'il ne fe trouvera point qu'il ait pris de leur confentement les dix nies qui apparte– naient d"ancienneté à l'églife, pour les donner aux laïques: au contraire il réful– te des capin1laires des trois Empereurs[us– nommC:s, defcendans de Charles Martel, que pour fairecelîer les crieries des ecclé– Jialliques fur le fuiet des héritages qui leur a\•oient ~té ôtés par Charles Martel, ils leur accorderent de prendre & lever fur les fruits qui en pro\'icndroient,11onas & dt– cimas, qui cil peut-être & avec grande:ap· parence, la \'éritable origine des dixmes cccléfialliques; & cc qui a été mis dans le dicret de Gratian, 16. qu.1. c. f9· & qui fe trouve encore au;ourd'hui dans les capitulaires <le l'F nlpcreur Charles le Chauve a de la ,ÇvéJatioo que S. Euchcr http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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