Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

767 Des cures & dts Curis. T1T. Ill. CHAr. V. aux Ge~riJs, nous n_'y re!11lr~uo~s tour~­ fois point que le Satnr air prechc , m:us feulement qu'il a converti plufieurs p1ycns p1r le don des miracles, pendant que fon compagnon en converrilfoit pa~ le don d_c Ja prédic1rion. Bien loin d'avoir foullr:uc c~ pays de 11 iurifdi.lli.ono~Jinai~e •. il ell die, que cc fut le J{o1 Clot~1re qu~ 1~1 per~ mir de fe retirer dans ce heu fohra1re, a la priere & du confentemenc de l'évêque d'Amiens.: C11111 conftnjU Pontificis & juxra. petitiontm irfius. Ce n'etl donc plS une conquère t:1ice par la pré~iication , mais une libéralité du Roi, qui a voulu hono– rer la yiécéde S. Vallery, & une pennillion de l'cvéque, qui révérant fa faincecé, lui a permis de fe retirer en ce lieu• où pen– dant le temps qu'il y efi demeuré• il a mené une vie plutôt d'un folitaire que d'un évê– que, in ipfo loco 6ca1us Yalcricus à tumui1u Urcum"46itan1is populi 110/uic latcre. Il ne relle donc plus que la bulle d'Ale– xandre III. à exa1niner; mais Ji l'on confi– dere bien le remps &: le lieu où elle a été donnée, les conrellations & les raifons fur lefquelles elle a été confUC, il ne fera pas difficile de juger combien elle ell fufpeéle, & le peu de foi qu'on y doit ajouter. Premiére1nent, ayant été donnée pen– dant que le fchilinc régnait entre Ale– xandre III. & les autres Antipapes , il ne faut pas s'étonner Ji nos libertés préfu– ment, que tous les privileges accordés pendant ces temps de divilÏon. font plu– tôt des ouvrages de la faveur, que d'au– c-une utilité pour l'églife. En fecond lieu, le noni de l'abbé de S. Vallery ellmarqué par une lettre initiale R. fans l'avoir étendu jufqu'i la lin; nC:an– moins dans le catalogue des abbés de Saint· Vallet}', qui a été donné au public, il ne fe trouye point d:ins Je tetnps que cette fentence a éré donnée, aucun abbé dont le nom co1nmence par la le!tre R. Il cil vrai que les trois & qnarrieme abbés font :ippellés Hagc1nbaldus & Reftoldus; mais ils étaient 1norts plus de deux cents ans a\•ant la fcntcnce , laauelle ell d'autant plus fufpcél:e, que dans 'l'énoncé il etl dit, quïl_y a\'oit des témoins qui dépofoient que R. & le~ autres abbés avaient été in– tronifés par d':i.utres que par un archidia· cre d'Amien~. li fJut donc que ces té1noins aycnt déporé d'un fai: J.rri\-é deux ou trois cents ans auparavant. En rroificme lieu, il y a un foléciîme dans cecce bulle, dans ces mots,p/ura ta- men pro 110/,is tcflimon.iis comparutrunt, qui jam diilum R. c'etl un folécifme greffier 1cfl,_in1011ia qui : fi no.us ~roy_ons ~es I>ape; memes, comme Greg:o1re VII. /1/J. 1. tpifl. JJ· & Luciu5 III. cap. ad aua'.:cntiam de rcfiript. les rtfcrits où il y a de fernblables fautes ne font d'aucune JOi. J_es appellans n'ont-ils pas reconnu cette vérité, puifque dans les copies collationnées de cette fen· tence, ils ont interprété cette lettre R. du mot Je rt'Verendus a66as ; qui ell une autre abfurdité : comme li le I>:ipe eûc traité cet :ibbé de révérend , qui ell un terme de dignité & d'honneur, dont les Papes ne fe font jamais fer\•is en des ref– crits 3 des abbés ? Dans une autre bulle il ell dit , que ce jugement a été donné. communi fratrum confinfa. En quatricme lieu, le difpofitif de cet· te fenrence n'efl point conforme à la con· tellation, telle qu'elle cil dans Je vu. La contellation n'étoit que pour les droits paroiffiaux & pour l'intlallation ou l'in· tronif:ition· des abbés ; toutefois don– nant aux moines plus qu'ils ne dcman· doient, on leur accorde , curam an.ima– rum, dont on n'avait point parlé aupara– vant: le mot Je tii11or1ia, qui cil dans cet• te bulle n'a point d'explication, ou celle qu'on lui donne pour l'effet du mariage cil incertaine , très-obfcute & infolite. Quand les Papes, & même Alexa.ndre III. dans le chapitre, auditis de pr1.fiript. par· lent des maticrcs de mariage , il les ap· pellent caufes matrimoniales; ou s'ils en– tendent parler des diyorces du mariage, ils ajoutent au mot de divorce celui de 1nariagc. ~lais quand toutes ces circonf· t:inces, qui rendent cette bulle fufpeete, cenèroient , les appellans n'en peu\•ent tirer aucun avantage pour Ctablir leurs prétentions ; car dans cette fentence il n'y a pas un mot de jurifditlion, ni fpiri· ruelle , ni épifcopale , elle parle feule· ment de l'éle[tior. ou de l'infi:illation de l'abbé, & du droit paroiffi:il qu'a l'abbé: Yos 111.mfuptr pofi1ionc a6hrJ1is in cathcdrll. 9uJm dt cura animarum, & afio jure paro· chiali, à memorati cpifcopi & ccc/cfi• impc• 1i1ion.t a6fo/11i1nus. Elle parle Je l'exemp· tian des droits temporels , en voulant bien fuppofer qu'impttitio foit c:ctmptio • & imptttre foit t:rimtrt • conune on pré– tend ; & elle juge que les religieux en doivent être dcchargés 1 & que J'é,•êque n'ell pas en poffeflion de les percevoir ou de les exercer : mais elle n aruibue pas ces http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=