Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

7l f Des cures & des Cur!s. Tir. Ill. CHAP. V. 7l~ Poncifix dt ipfa civitattcoercere de.bct, quid nihilde ca.1011 ;,." auiloritatc cunvellicur, qttùi· 9uia dun1cjiicis fidci pro quitlÎS 1ranq~illiti;re 1ribuitur. D'où il aprerrque l.i fupériorité & la pullf.ince donnee aux évêques par les canons des conciles ci-dcffus 111.lrqués , leur a t:té toujours tr~s-religieufcn1ent & très-inviolablement confer\·ée. Que li de– puis les _évêque~ ont 1 P~! privilcgc, lai!fé aux 1no111cs la hbcrte d el1re leurs abbcs, & aux abb~s le p.,uvoir de corriger leurs moines, cette pcrmiffion n'a été accor– dée, qu'3fin de n'être point oblisc!s d'en– trerd:tns le détail de la difcipline duc loi· tre, lorî9u'il ne s'agit que, ou de la rcgle, oudequc:,1uecorreltion monallique, tou– jours n1ieux f éante dans L1 main de l'abbé , qu'en celle de l'évêque : ce qui n'e1npê– choittoutefois pas qu'ils ne (e re(ervaflent toujours la fource de l'autorité, & leprin– ci~e de la fupérioriré & de la juriîJ!dion fp1rituelle, pour en ufer en cas de nécer– :fité. Cette dillinétion nous ell marquée dans le concile d'Arles, célébré pour corn– pofer le différend de l'abbé de l.érins & de l'évêque diocéfain. Ce concile ordonne que les prêtres & les clercs prépofés au tnonallere, (oient entiére1nent fou1nis i l'évêque , & que les n1oines. pour l'ad1ni– nillration de la diîcipline qui s'exerce dans Je (ecrec du cloitre• foienc fujets à leur abbé : Hoc cnim &r<Jtionis & rc!igionis p/c– nuni cfl 1 ut t:!erici ad ordinationcm tpiflopi dt6i1J.fo6jtc1ionc rcfpiciar.t; lai'ca 11crà om– nis m.ondfl•·rii congrcgatio ad fa/am "' lihc– ram ab6.itis pruprii, qucm irfa tlcgcri1, 1>rdi111Jtioncrn pcrri1:t1Jt. Tous ceco pri\·ile:;cs donc re r~duifoienc 2 la faculr~ d'élire un abbé. à la connoif– fance que les abbés prenaient du détail de la difcipline 1non:allique • & i la décharge des droits temporels dus à l'évêque: & bien quel'exen1ptionain!i limitée foit très– appare1nment favorable, elle ne fe peut néanmoins obrenirqu'a\•ec de granllesfor– malités, & que par le concours & le con– fcnte1nent des puitTances eccléfialliques & féculieres; voire n1ên1e l'C:gliîe par une îage prévoyance, aprefcritde certaines for1nes dont elle fe fertco1nme d'autant Je barrie– res, pour les oppofer aux ufurpations qui fe pourraient introduire avec le temps,&: aux relàchen1ens, qui s'auginentant peu- 3-peu par des progrès imperceptiblc:s, fe· ro1enc enfin capables de corrompre entié– re1nenc l'ancienne pureté & la prcrniere )'igueur des ordoMançcs çaooniques. To,., III. Entre pluficurs conditions nécelÎaires i la validité d'uneexe·1nprio11, l'onenremar– que trois, qui font les plus elfentielles & les plus conrir!.~r .!hies. La pre1niere, qu'elle foitreçue & auroriîée par l'évêque, n'étant pas juile qu'il fouffre uu dér11e1nl1rc1nent de fa ju:-:CJi,lion, fans y avoir exprclfément co:iîcnri. La fcconde, qu'elle 'Oit confir- 1n1.:e par le 1nétropolicain, a!litl:é du con– ci::dl! la province, qui en doit, avec con· noilf.ince de caufc, exa111i;u:::r les rai(ons,, l.i néccffité &. l'utilité. La troi!ieine , eft l'atitoritéd~ prince, h!quel ou co1n1ne fon– dJteur des 111011aficres, ou con11ne protec– teur des c.i.nons, a droit d'empêchcr qu'on ne viole les décrets des conciles, ou 1.i fon– dation des égliîcs. Au Ili ne îcroit-i l pas 1na1 aiîé de prouver que ces folc1nnités ont été perpétuellc1nc11t g..ir.i :es dans toutes les e:rcernptio11s ~ccordées jufqu'au diKieme liecle. Celle du monallerc de Ll-rins n'a– t·elled>:Js été exa1ninée • & en(uîte confir– m~e ans le concile d'Arles? Sisifi11ond,, Roide Bourgogne• ayant fondé le monaf– tcre de S. Maurice en Valée, appel lé Àg<Ju.· nenfo ~ ne de1nanda-t-il pJs dJns le ljnode de la pro•tince,où préfidoit r\ vitus, evêque de Vienne, la con6r1nation de l'exe1nption qu'il avoir donnée par fes lettres ? 1. A1' A11it1> Vit11ntnji & c.1.teris cpifcopis qui crdnt in rrg.70 Burgundionu1n , juffit -:onfirm<Jri 1 comn1e p:i.rle l'auteur du fuppl~1nent de l'hilloire de Grégoire de Tours. Le Roi Gontrant n'eut pas plutOt fondé le 1nonaf– tere de S. Marcel près de Ch;llons fur Saonc, 8..: honoré Je fes lettres d'exemp· tion. qu'il fitautorifer le pri,·ilegc & Jï1n– munité Jans le Îccond conci!e de Valence, tenu en o. LXXXIV. dont voici les propres termes : Ut ncqut tpif;;pi locorum., ntqu.e potcj}as rcgia~ quocun9ue t<mport[u,ccffura ~ de torwn. 110!1U1tdlt quidquàm minorare au& aufarrc pr.1.fumat. Lorfquc le même droit de fr.1nchife fut donné au 111onJJlere de Lu– xeuil en Bourgogne, ne le fic-on pas con– firmer p:tr les lettres de Clotaire li. & par le concile alÎcmblc! à Micon ? Ces qu.i.tre anciennesexc1nptionsconfcr,.l:es dans no– tre hilloire, a}'ant été donn[es dans un te1nps auquel la difciplinede l't:gli(e n'~toic pas encore altérée, nicorro1npuc par l'am– bitiondc.i 1noines. ont Cervi de 1nodele à la plûp:trc des aurres privileges depuis accor– dés, & aux d~ux for1nules que l\1arculpbe en a co1npofées, l'une pour l'é,·èque qui conf~n~ J _l'exemption, appellée Formula de pr1v1/e;zo, parce que ce mot d' excm11~ Il b b http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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