Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

607 Des '""' & des Curés T1T. III. C11A•. V. 6oS xv111. ont (uivi ce concile. Voyons fi Jes caufcs de l'union de la cure de Car– noules font légitimes, & fi elles fontvé– rir.ables. On dit que c'ell pourdé domm:i.gcr les religieux des rentes fur les g1bclles de Nice. dont ilsnejouitfoienr plus, & pour embellir & augmenter leurs b:îtimens & jufqu'à ce qu'ils f~Jfcn~ acl~evés: C~s rentes qui fe 1nonto1ent a trois mille 11- vres p1r chacun an, le~r avaient ,ét_é don– nt~es en 116c. pour faire leurs bat1mens, & jufqu'à ce qu'ils fuJTenr achevés.. ~eux cents ans apres, en 147~. ces rehg1euJC fuppofent que leurs bârimens ne font pas achevés, & fur ce prétexte ils demandent l'union de cir.q bénéfices pour embellir leur églife. Nous ne nous arrêtons pas beaucoup à examiner la néceffité de tous ces b3.ti1nens, ni à la vérité de tous ces faits, car le revenu des cures ne nous fem· hie pas dclliné à ces ufages. On ajoute que c'eJl pour entretenir un college : ce motif auroit quelque chofe de plus fpécieux CjllC !es autres fi c'était un college public; nous nous fo1nmes :informés de ce fait, nous l'avons l'nè1ne dem1ndé aux religieux , c'cll un collcge J>our les religieux limplement qui étu– dient en philofophie &. en théologie : quel a\•antage , quel fecouts reçoit une ville de ce college? Ainfi nous ne voyons 2ucunc caufe lé~iti1ne; que peuvent donc cfP,érer ces religieux aprC:s que le con– fe1l par un arrêt folemnel a calTé l'union de L1 cure de Nanterre? Il n'y :i rien d: i.ns )'églifc de fi favorable que les fl:1ninaires, ce?endant nous lifons dans vos re~illrcs un arrêt, par lequel le confeil calTa l'u– nion qui avoitété faite de la cure de Nan– terre au féminairc du même lieu. De plus, cil-il contre les rcgles de chercher des curés dans les cloîtres, de commettre la cure des amcs à un reli– gieux 1nendiant? cela cil expretfén1ent prohibé par les conciles de Clermont & de Latran; il n'y a que les ch 1noines ré– guliers de faint AuguJlin qui foicot capa– bles des fonét:ions curiales , p:ircc que , f uivanr la rem.trque de faint 1homas 1 ils font partie de la hiérarciiie. A l'égard des autres religieux mendi.;ns, ils en r~nt entiérement exclus; c'efl la dirpofi– t1on du )chapitre quoi{ Dei cimortm 1 qui cil du 1 apc Innocent IJI. & ainfi cette p~ohibition en plus ancienne que le con– c1lc de Tr~nte J &: elle p(cnd fon origine dans le droit des décréta les. Cette difpo– fition en devenue un riglement géncral & qui a été confirmé, même par les con– ciles français, com1ne celui d'Albi, qui cil de l'année 11f4· & qui cil rapporté par le pere d'Achery dans fan Spici/e– giu1n, & dans la co1npilation nou,·elle des conciles. Enfin l'on _permet par cette bulle aux religieux de Saint-?\1axi1nin de nommer à la cure de Carnoules un religieux de leur couvent & qui fera dcnituable 11d nurum: cet abus n'a-t-il pas été condam– né par les canons & par vos arrêts? ren· dre des cures de fimples co1nmiffions, les confier à des religieux mendians qui font denituables 11d nutum, y a-t-il rien de pins contraire à l'efprit de la reli· gion, à la police eccléfiaflique & à vos réglemcns? nous favons bien qu'on le tolere quelquefois, mais c'ell par des confidérations particulieres, de forte que cela ne peut Jan1ais fervir d'exemple; ainfi ces religieux ne peuvent tirer au– cun avantage de l'arrêt qu'ils ont obtenu en 1667. au parlement de Paris contre M. l'archevêque d'Aix. Il en vrai que [>•r cet arrêc on ordonne que la cure de .Saint-M.aximin demeurera unie au mo– nallere de ces religieux , à la charge de nommer un de leur communauté à. M. l'archevêque d'Aix pour deffervir cette cure, mais il y avoit des confidéra· rions particulieres fur lefquelles le par-· lement s'en fondé & que nous ne trou– vons P?int en cette caufe. La cure de Saint-Maximin avoir été donnée aux Ja– cobins par leur fondation. Il efi certain que des bénéfices qui font :iccordés à des communautés par leur établiffe1ncnt, ont des privileges que n'ont pas ceux_ciui ont été donn~s depuis la fondation. Nous voyons dans l'ordre de Cluny que les anciennes fondations font exe1nptes de dixmcs, quoique les au– tres foienr (ujettes :iu droic comn1un; &: dans les recherches que l'on a faites & que l'on fait encore à pr<.:fcnt des bénéfi– ces de l'ordre d~ faint La7.are, on :i laiffé aux communautés • ceux qui lenr avoient été donnés par leur érablilfe– ment; mais J l'égard des autres qui avoient été unis depuis l:i fondation, ils n'ont pas eu la même ~~ace ni le 1n~mc a\·anta!?'.e, & c'cll la différence que le parlement de l~aris :i îaite dans la cure de ~aint-lvlaximin, qui avoit été donnée • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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