Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

. ' s ll DeJ euru & Jes Curés. T1T. Ill. CHA•. V. 'li4 exercice mis entre les n1ains des minirtres inférieurs J ell limité à une fonll:ion plr– ticulit:re, au lieu que le minifiere de l'é– vêque ell univerfel, contenant avec plé– nitude & avec ê1ninencc toutes les fonc– tions. Ainti un curé n'a que l'ad1ninitlra– .tion des facrcmens fur fes paroitliens ; l'archidiJcre, qui ell l'œil de l'évêque, que le droit de vifire dans les li1nircs du diocefe: le théologal, qui ell la langue ~u pré!at , ~ue le pouv~ir ~c _la _prédica– tion; 1 official , que la JUt1fd1ét1on con– tenticufe ; le pénitencier , que le for in– térieur de la confcience. La p1,1iff1nce au contraire de l'évêque en générale J ren– fennanr en foi le droit de prêcher, de baptifcr, de confirmer les néophices J de remettre & retenir les pêchés, d'ouvrir & referincr le ciel. Celle des inférieurs cil co1n1nuniquC:e, Jépcndante J fubor– donnée. Celle de l'évêque n'efl reçue que <lu ciel , ne coule d'autre Cource que de ]'infi11ie plénitude de ])ieu, ne dépend que de IJ reul!! autorité de Jerus-Chrifl, & n'en roumire ou'à res ordres. Si donc les chli'itres , Ou les autres 1ninilltes eccléri:il}1 'U~s ont quelque jurirdiétion J e1\e n'cll qu'empruncée,ne confinequ'en èxcrcice J & en perpétuellement relative par u11 r:iyport de dépendJnce & de fub– ordin:i.tion J celle de l'évêque , co1n1ne à la rource dont elle ell é1n:i.née: Ji bien que leo; chanoines re trompent qu:Jnd ils prétendent jouir de cette JUrifdiélion de leur chef, & co1n!ne une partie de celle qu'ils poCfédaicnt anciennement en com– mun avec l'évêque, lorfqu'avec lui ils ne f.1ifoient qu'un 1nème corps, foucenanc que la lon~ue po!TcAion n'ell plS tant une prefcription odieufe, qu'un retour favo– rable JU droit ancien, parce qu'cncore que les prêtres des églifes matrices da.ris ~es premiers Jiccles , eulfent , conjointe– ment avec l'évêque, l'exercice de cette jurirdiélion fpiricuelle & eccléfiallique, ils étoient néanmoins telle1nent fubor– donnés au pouvoir de l'évêque, qu'ils n'agilToient que fous fcs ordres & avec dépendance. Ce pouvoir éraie rouverain chez. lui, fimpleadminillration chez eux; primitif en l'un, dernier dans les autres : là, fource; ici, canal: c'ell le centre qui renferme en foi toutes les li~nes, quoi– qu'il les répande i la circonférence: c·en un ccrnr qui confèrve le principe de la vie qu'il dillribue i tous les autres mem– bies_ d~ <orps : <'en wi folcil qui ietient la fource de la lu1niere au même temps; qu'il la répand p1r fes rayons dans toute la va.Ile étendue de l'u111vers. Ell-il ex.. traordinaire que dans une atfe1nblée J ou dans une com1nunauté eccléfiallique ou politiqu~,tous ceux qui en font les me1n– bres n'arent pas une pareille dignité, ni une fe1nblable puiCfance ~ li y a , dit Arif– tote J deux fortes de fociétés civiles; l'une ,01) toutes les perronnes qui la corn~ pofent font égales; l'autre, où elles ne Je font pas. Dans J'une,les honneurs funt con1muns; dans l'autre, les fonétions ne font pas pareilles: les unes plus, les au– tres moins élevées, & celles·ci fubor– données aux prc1nieres : ainfi quelque part qu·arent eu Jes pr~tres au pou\•oir i-pifcopa , foit dans les premiers ce1nps de l'é~life , lorfqu'ils compofoient Je Cierge; foit dans les derniers fiecle,s, de– puis que les é\'êques leur ont donné une portion de leur aucorit1.:, tant les uns que les autres font toujours den1eurés dans la. dépendance de leur diocéf1in. Que cha– que minifire & ch:ique prêtre exerce fa jurifdiélion particuliere i laquelle il a été appellé, pourvu que l'évêque fait tou– jours l'ordinateur général de route la ju– rifdiélion eccléfiafiique, dit faint lfidore en la lettre à Lcnfrede : Dum prt1.jit quif– que infinguiis J n;, lamtn tfl prt1.ortiinator in 'une1is. Supporons que l'adminillration de tous les facre1nens ait été en commun dans la pri1nitive églife , entre l'évc?que & les prêtres de fan diocefe, & que la jurifdillion ait été conjoinrement exer.. cée par les uns & par les autres; néan– moins Ji cette puiffance étair ren1ife en fon premier état, elle apparriendroic plus légiti1nement aux curés , qui dans la ,·é– riré repréfentent ce fénat, ou cepresbytt– rium de l'églife pri1nitive , qu'aux cha– noines de notre temps, qui n'ont retenu que le nom de chanoines, fans avoir au· cune fonl'tion utile dans l'églifc: qui n'é– tant que minillrcs oififs qui fe rcpailTent de la chair, & fc couvrent de la Jaine du troupeau fans leur faire entendre la voix du pafieur , recueillenê la 111oitfon fans porter le poids du jour & de la chaleur : au lieu que les curés 3yant J'expérience & 13 fcicnce de nos myllercs, font les vé.. ritablcs coadjureurs qui foulagent l'évê.. que dans l'adminillration des facremens qui comme Aaron & Hur foutehant J; bras pefanc & les mains chargées de Moy· Ce polll' les tlevu a~ <iel ; & fe rend"'' L 1 ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=