Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

s•s Des cures & des Curés. T1T. III. CHAP. V. S1' réguHers, lorfque ne fe mêlans plus des fonttions curiales, ils vivaient en com· mun avec l'évêque fous une même regle 1 foit e11611 que nous les envif:igions dans les derniers fieclcs co1nn1e chanoines fécu– liers, arant renoncé à l'aufiérité de la ''ie réguliere , & po!Téd;:ut une 1nenfe fépa– rée de celle de l'évêque, nous les trouve– rons toujours dans Il dépendance de leur prélat. En e!fec , cl.ails lequel de ces trois ét:its différens les chapitres ont-ils été fouftraits de J:i direélionde l'évtCJue? Efi... ce dans les premiers feclcs, lorîqu'ils ne fai(oient qu un mên1e corps avec lui? li.1ais pendant cette étroite t.:nion 1 & cette par– faite intelligence entre le chi:f& les mem... hres, l'évêque ne fai!.iit ni ordinations ni colla1io11s des bén~ficcs , ni autres fonc– tions eccléfi.11liques f:ins l'avis des prê– tres, les prêtres faifoic:1t·ils rien auffi fans le confentement & îa1~s l'autorité de l'é– vêque? Le confcil qu'il prenoit des prê· tres de fon Clergé lui ôtoit·il fon carac– tere érifcopal , ou l;i p11iJfa!1ce du fupé– rieur? Ne le trou,·e·t·il pas un canon ex– près & tout particulier de cette fou1niffion d:ins la plus anciennecollationJes canons, à ciui l'on a donné le nom de canon des apocres , prrs/,yttri 6· dù:Jconi rr•trr rpific– pum nihit agtrr prrttnttnl: & quelle au– tre raifon en apporte le canon, finon que c'efi :l lui que le peuple de Dii:u el\ com– mis ,8:que c'efi lui qui doit rendre compte de la conduite de leursamcs? J_e concile d'Arles fous Connantin n'ordonnc·t·il pas l:i même choie dans le c:inon dix-neuvie· me : prtsbytrriJint ccnfcirntia rpifi:opi nihil agant? Dira-t·onque ce 1not de ccnfcirntia. ne s'entend que d'une fimple connoiJfance ou d"une permiflion de bienfé:ince? M:iisii nous confidc.:rons le cinquante-feptieme canon de Laodicée, où il cil mieux expli .. qué, ne verrons·nous pas qu'il parle d'un confentement prc.:cis & néceJfa1re, fondé fur l'autorité fuptrieurc? I.e concile de Carthage dans les canons neuf& dix, pro• nonce-t·il pas e:1core anarhên1c contre ces prêtres, qui enflés d'orgueil & incapables decorrettion J re féparcnt 1tc leur chef J éle\'ent autel conrre autel, & fonrdes fa– crifices à part & des obl;itions ~ngulieres~ Auffi lifons·nous que le concile leurre– fule la communion des fideles , comme i des fchifmatiques qui ne la veulent point avoir avec leur palleur: Si quis fort'i: prtf– bytcr ab rr;fcupo fuo torrtptu..l • tumort vtl foprrbid inflatul putavtrit fiparat'rm Dt~ lieu de leur rcrvir de (ondspour exercer la ch:irirl-chrérienne, ils en ont fair la 1natiere de leur ar.lbirionJla fourcc de leurs déb~u­ ches • & un c:in:il funelle par où la vanité & le luxe (ont entrés jufquesdans le (anc– tuaire. (~e (one ces revenus immenft:s qui leur ont infpiré la préfomption de di\•ile~ la communauté de vie & de biens qui était entr'eux & leur évêque, & qui après leur a\•oir f.iit rompre le nœud facré de cerre fainre union, leur a encore infpiré Je delfein de ne plus reconnoître l';1uroriré à laquelle ils éraient fournis, pour trre du nombre de ceux contre lefqucls inveéti,•e l' Apôtre en ces ter!nes. figrtgar.tts fimcl– ipfos pafctntts. De cc mépris de la puif– fance épifcop:ile, ils font tombés d1ns la corruption <les 1nœ11rs ;& d;ins le relâche– ment de la difcipline; l'un a fuccédé à l'au– tre comme la fievre à uneplaiedangereufe, & cette co1nplication a rendu le m:il in– curable. l)ela font venues les malheureu– fes partitions des revenus de l'é,·~ché, en· fuitedefquellcs les chanoines ayant acquis des fonds & des m:iifons à l'entour des C:gliles, & fair bâtir des palais, ils ont ob– tenu des exemptions, fe font n1is fous la protetlion du S. Siege, & ont fait de fi grandselforts pour s'affranchir infenfible– n1enc de la jurifdiélion ordinaire. Delà nous voyons que i:ulbcrt , évêque de Chartres, remarque dans une de îes épî– tres que la plûpart des curés rc.~fidans dans les terres du chapitre de N. D. de l':iris, ne voulaient p:isri:connoître leurtvêque, ni payer le droit de vifitc à lîe7.ard, îon archidiacre : ainfi l'excès des richeflCs ayant attiré le relichen1cnt Je la difcipli– ne, puis les p:irtitions ,& enfin les exe1np– tions; par tous ces dcgrc.:s de décadi!ncc, les chapitres en font venus jufqu'à fecouer Je joug de l'obéiff.1nce, ont f.1.it un corps monllreux dans J'églife, & fans retenir de leur premiere inllitution , que le nom de chanoines, de réguliers font devenus fé– culiers, com1ne adit Albertus Cranrz.ius: Canonicus J.1.cu !aris cfl moriflrum fint rxtm– plo, rt{{!!laris firzt rrgu!a, canonic:.rsJint ca– nent. Toutes ces ré\'olutions n'ont pas toutefois empêché que I'églile n'ait tou– jours con(er,·é aux évêques leurpuilfance fur les chanoines , cn1clqueminiflere(1u'ils arenr eu dans la hiérarchie: car (oit que nous les confidérions d:ins l'origine com– me les feuls prt?-trcs, qui compofans levé– rit:ibleClcrgé, étoient prépofés pourdef– fervir les cures , foit comme chanoines http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=