Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

l9! Des cures & des Curés T1T. Ill. Cn,". l'i. l94 leurs couv~ns, foi! .-J.ehors, ml·me de mar· cher dans les rues :. \' ec l;i croi1 proceflîon– nellcmer.t, & d' t:nt~:·rcr les perfonnes qui ont choifi leur fépulture dans leurs églifes, ils ont aufii pour eux l:i jurifprudencc des arréts intervenus contre les curés des p:i.– rodfcs.11 feroit inutile d'en fJire le détail, puifque la chore a fait alTcz. de bruit par l'opiniàtrcté de ces mêmes curés, & les ilrrets fout fi formels & le nombre fi grand, que perfonnc ne doute de leurs difRofitions en faveur ,Jes religieux. tcllatricc ne leur avoir rien laitré :· c.ar ils fontfijalouK de leurs prétendus privileges, <JUC quand un habitant ,furie parailfe à t:lu fa fl·pulture en leur églife, & même quand le corps leur eftco_ndui~pJ.r le curé & les pr~tres de la paro11Te, 11s ne veu– lent pas permettre _au Clergé d'entrer dans leurs églîfes, reçoivent le corps à la por– te & li quelques-uns d'entr'eux permec– te~t de mettre feule1nent le pied d;ir.s leurs églifes, ils ne fouffrent pas que le curé & fr:s prêtres y chantent. Les religieux jugeancbienqu'ils ne peu– vent pas contre la volonté du curé \'enir en fan églife pour y célébrer lefdits fcr– vices, un cellamenc ne leur étant pas une n1illion légiri1ne; & s'ils l'avoient demandé à M.l'archevêquede Paris, ilneleuraccor– deroit pas: ils ont conclu alternativcmenr, ou que led.cnré lenrpermetrel'entréedlns fon églife, ou qu'il leur foit permis de dire lefdits fervices dans les églifes de leurs cou· vens. La défenfe à cette demande alterna– tive efl: bien facile, car la tellatrice choi– Jit, non pas leurs églifes, mais fa paroilfe; & fi elle a cru les pouvoir appeller, cela n·a p:is été en fon pouvoir, & les fervices ne doivent pls moins être célébrés en lad. églife de Bagneux par le curé aflillé de fon vicaire & de fix autres prêtres féculiers , lefdirs fer\ 1 ices ne pouvant être dits en une autre églife, fans donner atteinte aux legs pieux faits plr ledit tellJn1ent. D'ailleurs, pour faire cette tranllation d'un fervicc d'une églife en une autre, cc ferait pardevant I' évêque diocéfain quîl faudrait régler une contcll:ation de cette ciualité. Pour lefdits religieux, l'on difoirenré– plique, qu'il n'ell pas vrai que les religieux {oient incapables de faire aucunes fonc– ûons eccléfi~lfliqnes hors leurs couyens. L'on ne peur pas ré\'O'\uer en douteque depuis plufieurs fiecles il eur a été loifible de les faire pf\r·tour. C'e/1 un privilt:gequi ]cura été J.ccordé contre l.1 pr~rention des prêtres féculiers, d'autant plus favorable, que ç'a ~té pourJebonn~s c~.ufcs, & en re– connoirfance des fcrvices rendus.l l'églife. Il y en J. plufieurs confiitutio:-is, particu– liérement des l\~pes l)o niî.1ce VIll. 1'enoÎt li. & Clé1ncnt V. inf.:rC:cs aux extra\'J.g. au chap. 20. dt f.:puiluri.s , & 'ap. inttr 'un!Jo., dt privi/tgil.s. Si les religieux font fondés en conlli– tutions canoniques pour f.iire tour..:s for· .1es de fondions ecclÇfi;iO-iqucs.. fuit dans Ilsonrencore pour eux l 'uf.i.ge : ça~ il cil de notoriété publique, que les rc:li,..ieux font journellement coutes fortes de fonc– tions eccléfialliques, non feulement dans leurs églifes, mais encore dans toutes les autres. Il fuffira de remarquer pour exem– ple, que le jour de S. Louis & autres fui– vans, auxquels les Cordeliers & Jacobins vont proccflionnellcment à la Sainte-Cha– pelle, y cêlebrent llgrand'melTe, & chan– tent tout l'office, pour fatisfaire à IJ (on– dation du grand Roi S. Louis: par lemo}'en de quoi les religieux peuvent dire • que cc n'ell \llus un pri\•ilegede pouyoir f,1ire des fonél1ons eccléfiafliques hors Jeurs cou– vens, 1nais un droit bien établi, auquel ayant écé nlaintcnus p:ir divers jugcmens & par une poflèflion 1mmémorialc, on ne peut plus en f:iirc unecontroverfe; & pour en pJ.rler en jurifconfulte, opcimo jure pof– fidcnt : de forte que lad. défu1 :te dame de Moncuita)•antordonné par fon tellament, que les fcrvices en quefiion feraient célé– brés par lefdirs rclip,ieux d;ans l'églife de Bagneux, elle n'a rien fait de contraire à la difpofirion canonique, 1noins encore aux arrêts; & qu'enfin il n'y a point dïncaplci– té de la part dcfdits religieux, puifque de te1nps immé1noriJ.I ils ont fait & fonrjour– ncllement toutes fonlt1ons cccléfiafliques hors leur couvent , mê1ne les curiales, y ay.i.nt plufieurs de leurs religieux qui def– fervent aftuellementdes cures, & la plû– partunies & annexées à leursmonallcres. En un mot, la dévotion en libre, & Jes chrétiens peuvent f.1ire faire des priercs par tels prêtres que bon leur (c1nble, foie féculiers ou réguliers. Aurelle, lefdits religieux Cordeliers, Carmes & Jacobins ne prétendent point Ùter ni en rien diminuer le pouvoir Que led. lieur Camufat a dans I'êglife de Ba– gneux en guJlité de curé : au contraire. reconnoiŒtnt qu'ils font obligés lui de– mander permifiion d'y dire les fenrices http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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