Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 3

191 Du cures & des Curis. T1T. Ill. CHAP. !. 191 fculc1ucnc à l'ancienne dircipline de l'é– glifc , qui condamnait univcrfc:llcmcnr toutes furtes de penfions, 1nais encore vrier dernier, concernant l'incompatibi– licé, des cures a\'ec les prébendes des é~li· fes cathédrales & collégiales, l}·anc ccé r. ublié d.tnslcsbailliagcs & fénéch:iuJT..:cs, es po!Îclfeurs de ces bénéfices fe \'oy_ant contraints de les ab:1.ndonncr volonc.ure– ment, ou d'en être évincés par dévolue, ils ont tenté coutes forces de voies ~our éluJer l'exécution d'une loi fi nécelfaire & fi f.1.inte : & cotnme leur principal def– fein n'eU pas tant de conferver le titcc des bénéficc:s, q~e d'en ~o_Jfédcr le reyer.!-1, ils ont tro:.ive un expcd1ent pour fat1sfa1re en apparence aux paroles du réglemcnr 1 & en n1ême re1np~ le rendre inutile; tel– lement eue Ji on fouffl'e ces fraudes, bien loin d'.lr}portcr p.1:- cc régle1ncnt quelque rerncde ;:u dé(ordre, cc nouvel abus (e– ro;r n1la (..:u!ement CJu(e de le continuer, mais 1'!'!.èiTI::! l'augmenrcroit notablement. Cette pré(o;nµtion ell tOri<l<.:e ( ur pluJieurs a\•Îs reçus de quantiti: d:,; pcrfonnes, & p:irticuliére~nenc du fubllirut en la féné– chauffl:C du ~(:i11s, par Jcfquels on ap– prenJ qne les chanoines obligés de réli– gner les cures Jont ils (ont ritul1ires, fe réfervent lie fi groJfcs penlions, <Ju'ils en ab(orbent telle1nent le revenu, qu à peine laitfent-ils une fublillance médiocre à ce– lui qui en cl1 noU\'ellement pourvu; d'où l'on voitclaire1ncntqu'encorc que les cho– fcs fen1blcnt cntiérc1nent chJngées, c'ell pourtant toujours en effet cc même déré– glen1ent: ces prêtres ignorans fur lefquels ces chanoines fe déchargeaient aupara– vant, :norennant une légere penlion,com- 1nc fur des mercenaires, du foin de l'ad- 1ninitlrarion de leurs b~néfices, C:rant les n1êmesqu'ils ont choifisdepuis, pour leur en tranfinertre le titre, mais chargés d'une fifortepenfion ,que leur revenu ne monte à guere plus que ce qu'ils rece,·oient lorf– <]U'ils n'éraient que de fi1np!es vicai– res. l)eli l'i1npuilfance de fatisfaire aux au1nOnes dont ils (ont chargés. Del;'1 les pauvres de ces p:iroitfes abandonnés dans leur befoin. Delà enfin, les Commes exceflives qu'ils font contraints d'exiger pour l'ad111inillration des facremens ; abus intolérables, dont pour arrêter le cours il ne fe préfenre autre reme~ie qu'u– ne défenfe fé-verc aux chanoines de ne retenir plus à l'a,•enir.aucunes penfions fur les cures , du ·titre-defquelles ils font obligés de fc dépouiller : défenfc d'au– tant plus religieu(e & plus iulle qu'elle _fe trou,ve enti~~emen~. Cl?Qforme :1 pqn :i. J.i Jifpofition canonique, & à l'ufagc de ce rorauu1e, qui ne pennec aucune– ment d'en in1pofcr fur les cures~ & qui ne les a ja.1nais tolérées, qu'entre le ré– lignant & le réfignataire en conféquence de la con\•enrion. Cette vérité efi fi conf– iante, que d4?s le moment qu'un tel bé– néfice vient à vaquer par mort, la pen– fion demeure entiéremenr éteinte : 1nais comn1e par une jurifprudence nou\·clle– ment introduite, il ell arrivé qu'aucun réJîgnataire à penlion, de quelque béné– fice que ce foir, mê1nc de cure,n'enpe_ur, pour exceffive qu'elle (oit, non feule1nent refu(er le paiement, mais même en efpé– rcr la modération, étant forcé ou de (a– tisfaire à la convention, ou de rendre le bénéfice; cette nouvelle jurifprudence glifîée imperceptiblement par la licence & par le rel3chement des derniers Jie– cles, efi la (ource d'un nombre infini d'a– bus & de défordres dans l'l-glife, & de l'abandonnement de plufieurs cures, def– fervies par des perfonnes qui n'ont ni If fufli(ance ni la piêté pour une fonétion fi i1nportante. Del.i font venues ces pen– lions monllreufes qui exccdent les de!.IX tiers,& quelquefois mL·me les trois quarts des fruits des b{néfices. DelJ. l'indigen– ce & la pauvrecé de ceux qui les pofre– dent, pour la fubJiJlance defqucls à peine relle-c-il cent francs, ces penlions acquit– tées. Delà ce commerce honteux, fi COI\~ traire à la purété de l'églife 1 & à la doc.– trine .de l'évangile, qui nous fait yoi,r des eccléfiafiiques, lefque\s ou par. fa– veur ou par brigue, fucceflivement pour– vus de plufieurs cures, les réfigncnrauffi– côt en r_etenant des penfions fur cb1cu– ne, fans les avoir jamais delîer\•Îes. De– ll enfin, cette horrible corruption, à laquelle a: monté l'avidité infatiable de s'approprier le revenu des bénéfices 1 f;\– cré patrimoine des eauvres j ce qui en ar– rive: jufqu'à tel exces, que nous voyons 'tous les jours des chanoines, q·ui pour éluder les r~glemens d'incompatibilité., ont depuis qu'ils ont été publu:s , trou– vé l'invention de fe faire conférer des 1 :eur~s fans .fe dépouiller de leurs prében- 4es, & de les réligner 'avec penfion, fans bleJfer. apparen1menr la loi; favoir 1 en flipul:i.nt. qu'on leur donnera d'autres bé- 1iéfices. d:~n.c; certai!i.e valeu~ en écha1~g~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-03] Corpus | Histoire de Provence

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