Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

14 ~ 5& de leurs chanoines réfidence n'elt point abfolument indif– penfable de foi, ni en tout temps obliga– taire, comme toutes fortes de préceptes affirmatifs qui durent toujours, mais non pour toujours. Il en ,encore vrai que la fonétion des ordres efl: libre & générale; mais depuis que l'on s'y eH attaché & que ron a promis fon emploi ou mininere J foit expreffément ou tacitement -' par la réception d'un titre qui le requiert, c'efl: une néceffité d'obligation qui ne peut être difpenfée que par la volonté de ce– lui à qui ron s'en obligé, ou par la com– penfation de dette & d'emploi, encore faudroit-il que ce fût du confentement du créancier, auquel on ne peut fournir une chofe pour une autre, ni commuer fon obligation s'il ne s'y; accorde. C'eH: cette feule confidération qui peut faire foutenir & valider les difpenfes en ces matieres, pour les ethmer valables, tant qu'on les a tolérées, fuppofé qu'il y ait eu caufe fuffifante & véritable pour affu– rer les confciences -' qui auront peine à fe garantir devant Dieu de telles graces indûment extorquées & trop légére– ment concédées par des refpeEts hu– 'lnains. De plus, il eH à obferver que le concile de Trente renouvellant & aug– mentant les peines canoniques de l'in– compatibilité & de la non réfidence, a dit exprefTément, que c'eH outre ce , péché dont feront coupables les contre– venans. Que fi nous penfons que les arti– cles de réformation en ce concile obli– gent moins que fes décrets de doéhine, encore que ceux qui en ont voulu faü"e des réviiions & fourni mémoires des mo– difications qui pourraient y être à defirer 'pour l'ufage particulier de la France, n'ont pas ofé attaquer ee point de difci- pline & ne s'en feroient jamais avifés , au moins faut-il avouer que le concile déclarant péché cette détention de bé– néfices fans réfider, c'eH: un point de foi qu'il décide> & en quoi partant il ne peut y avoir réferve ni exception qnelconqll.c, non plus que de prétexte, fous ombre du défaut de publication folemnelle, ou de vérification non nécefTaire en ces matie– res. Et après cela peut-on oppofer un pré– tendu privilege, une poffeffion, une cou– turne, une tolérance des évêques précé– dens, pour y fonder une efpeee de pref– cription , contre la confcience , contre la définition de r églife & la volonté ex– -p~e,!fe des îaints Peres J qui ont révoqué fi dignités. TIT. II. 14 86 Il ~ . r: r . te es uh penles, fUlvant les bulles du Pape Pie V. de l'an 1 S68. enCemble tous privileges de cette nature, cl' ailleurs abu– fifs & vicieux en leur origine, contre les conHitutions canoniques & faints dé– crets, renouvellés e'hcore récemment– par le défnnt Pape en l'an 1638. contre tant d'ordonnances de nos Rois & les– arrêts de la cour. La réfidence eil de droit divin & naturel -' finon en fan 'Ori– gine g{ en toute l'étendue de fon obli– gation J du moins en fa fin & en fon exé– cution, par la nécefuté morale du de– voir, & d'accomplir un contrat récipro– que & une convention à prix fait de r ou– vrJge du monde le plus préciel1~ ~ qui eH: le falut & la conduite des ames, le fer– vice & le culte extérieur de la religion; c'eH auffi une milice facrée, qui ne peut être défertée fans crime capital. Il eil: vrai qu'une utilité plus gra,nde ou pareille pour l'ég1ife, ou un commandement fin– cere & Jbfolu de fa part en peut difpofer; mais il rte fût jamais dit que cela dût dépendre de la volonté du bénéficier titulaire, & que n'étant que colon & fer-– mier, il pût changer le titre & la forme de fa poffeffion, par la négli~ence ott tolérallc~ du fupérieur, qui Il' cil pas lui– même d'autre condition, Bz ne peut paf- 'fer pour propriétaire au temps de la plus grande licence. Les difpen{es de cette qualité n'étoient pas pour un temps fort bref & fe devaient renouveller tous les ans -' ce qui feul aurait été fuffifant pour en conferver le droit au milieu de l'abus ~x: corruption, & pour interrompre le cours de toutes fOl tes de prefcription, fi c'était chofe qui fe pût prefcrire; mais il ef1: certain que ni la coutume -' ni la prefcription -' ne peut avoir lieu en ma– tiere de confcience 8<: de bien public; & ainfi ni le ten1ps, ni aucun aéte de pof– feŒ,on , ou le confentemel1t des evê– ques, par grace, condefcendance ou né– gligence, n'aurait pu Jurorifer ce défor" dre & cette corruption; comme de fait, nul particulier & nulle communauté ne fe fauroient décharger de ces obliga– tions divines & naturelles, fi elles ne font raifonnablement' relâchées par ceux qui o~t droit de les exiger, c'eH-à-dire, ré.. glife & l'état, contre lefquels on ne peut appofer en cela, titre ni poffeŒon qui (oit confidérable: or il eH certain que ces deux puifTances réciamen~ tontes d'une voix contraire) & ont tOUjours at- e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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