Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

1477 êI de leurs chanoines pofitif & ecdéfiaflique;. non pa~ que tous unanimement ne convlnffent a condam– ner la contravention & en déreil:er le dé– fordre, ni que la difpofition canonique ne fût une autorité fuffifante pour la confir– Jner ~ & rétablir en -cela la difcipline; mais pour ce que l'on eHimoit qu'en trai– tant le [ujet ~ cette recherche feroit plus clairement reconnaître l'abus des propo– fttions oppofées, & toucheroit de plus près les véritables difficultés, qui condui– roient au remede pour juger du pouvoir de la coutume, du temps & de la poffef– fIon contraire; comme auffi de la validité des diCpenfes générales & particulieres, & fur-tout de la confcience de ceux qui s'en veulent prévaloir & fervir. Cette queHion fut trouvée alors a!fez nouvelle, & même r on difoit que c'étoit le cardinal Cajetan, qui premier l'avoit remuée~ l'ayant déci– dée pour l'affirmative. Etbicn que d'abord il pâroiffe que cela eil: plutôt de l'école que de l'urage, & qu'il vaille Inieux en conrulter la pofitive, & s'en tenir à la feule autorité des faints décrets qui ront fi com– muns & fi manifeiles ; toutefois il faut avouer que l'exalnen de cette dotl:rine eH: un fondement à porer en la matiere, fi l'on veut pénétrer jufqu'à la fource, &en puifer les véritables lumieres. Aufll dl-il vraiCemblableque ceux qui ontpropoCé & agité ces quettions, n'ont eu d'autres mo– tifs ni intention, finon que voyant que tant de faintes conil:itlltions avoient eté éludées pJr l'urage trop fréqll~nt des dif– penres, ils ont C(LI qu'il falloit chercher un remede plus puifflnt, qui fÛ"t capable de fermer la porte à ce mal, en otant aux uns le pouvoir de les concéder, & aux au– tres r efpérance de les obtenir, tribuendu.m €jJè aliquod te!um , quod.fperni nequeat , com– me il a été dit autrefois dans le fénat de Rome en un autre rujet: -& qu'ainfi il étoit néceflàire d'en qualifier la doéhine , & de définir nettement que la réfidence eil: de droit divin, fondée fur les paroles de Notre Seigneur, adreffées à tous les paHeurs de l'églife en la perfonne de faint Pierre, pafce oves meas : ce qui eH: par conféquent un précepte expliqué par un principe de droit naturel; & par une comparaifon fenfible d'une fonttion per– fonnelle, & d'un emploi néceffaire, ré– pété encore avec la même maniere d'ex– pre[fion par les apôtres ~ lorrqu'ils com– mandent de paître le troupeau du Sei– gneur, & qu'ils recommandent d'avoir t.1' d,;gnitls. TIT. rr. l 47~ attention particuliere ckacun à fon mi– niftere ~ou~ ~e foin 1e, fon troupeau, ou– tre la definttton preclfe qu'ils nous ont biffé, que le Saint--Efprit a mis & conf– titué des pafteurs pour la conduite & di– reétion de l'églife de Dieu. Delà s'enfuit que ce droit feroitindifpenfable: du moins eftimoient-ils que cette déclaration pro– duiroit ce bon effet, que quoique la dif– penfe dût être extérieurement tolérée, comme en plufieurs cas ort elle n'excufe pas pourtant, elle engageroit à péché les fupérieurs & prélats qui la donneroient, & que jamais la confcience de ceux qui' les demanderit, ne pourroit être affurée: unique remede en ce temps pour le falnt des ames, & qui va jufqu'au fonddumal, touchant les cœurs & les perfuadant, ce que nulle autorité ne fauroit faire. Mais on peut croire qu'il réuffit lors de ces contentions, ce qui arrive d'ordinaire aux chores qui font mifes en difpute ~ qu~ elles font après cela eitimées plus difficiles & douteufes qu'elles n'étoient auparavant, parce que toutes matieresdeviennent plus épineufes par la Cub-tilité des raifons que l'on y cherche, qûand chacun des con– tendans s'opiniâtre à fon parti, & fe rend ingénieux à fe défendre & à combattre fon adverraire, ce qui forme une efpece de fp~étacle qui furprend les efprits foibles, lefquels ne [avent plus qu'en croire, & ne peu\rent ré[oudre ces difficultés; & d'au– tre part, les intérelfés s'en fervent pour fe flatter eux-mêmes, & pallier la contu– mace de leur contravention aux loix. Ce fut lors fans doute un plaifir fingulier à. ceux qui tâchoienr de s'échapper de la ru– detfe de la réformation:) de trouver ce prétexte rpécieux à leurs défordres, voyant de fi grands hommes tenir fi fortement la négative, & détruire par de doétes argu– mens les principes des autres, qui témoi– gnoient avoir plus de zele pour la difcipli– ne, & plus de paffion pour l'honneur de l'égliCe. 1tlais parce que l'on découvrit en ce rencontre quelque delfein contre le faint Siege, d' abuCer de la décifion de ce point, dontl' O~ ditquele plus grand nombre alloit convenir; prenant le partile plus honnête, plus fûr en confcience, & plus utile &: falutaire à l'églife; la définition en fut différée, & r on fe contenta de condam– ner le mal, en renouvellant les anciennes injonétions & défenfes. Néanmoins cela même femble avoir été puis après en effet défini, quoique ce ne foit q~.'en teIlllCa Aa a aa 1) e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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