Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

J 45 5 Des Chapitres des ég/ifes cathédrales & des églifes collegiales.J 14-5 ~ Que fi d'autre part il n'eût été queflion il s'agit de faire réfider fes curés, de ne en cette caure que de quelaue intérêt tem- point quitter lui-même fa· réfidence. porel ou de quelque vaine p~·ééminence,M. Ses parties ont abandonné leurs fone– r évêque d'Angers auroit cédé volontiers tions: vous les voyez., Meffieurs J ici en aux intervenans toutce qu'ils lui auraient foule avec difpenfe du chapitre de gagner demandé J comme il l'a déjà fait en plu- franc pendant leur ab[ence J pour tâcher fleurs rencontres: car il n'ignore pas que de ne réfider jamais; & lui au contraire Li~o~: ~~t la charité parfaire .doit être ~elo~ l'A ~ô- s'en ré[olu de ne ~oint ql!.itter fan diocefe tis eum tre -' humble, patIente & defintereffee, pour les y contraIndre. Et comme l'hif- Emerito. & qu'un évêque doit defcendre de fan fie- toire remarque d'un ancien romain, qui ge, felon la parole de Clint A uguflin, pour en même temps étoit conful & prêtre du Val M. ' empêcher que les membres de fan églife ne Dieu Mars, qui étant obligé felon le lib. c. 1. t. foient déchirés par une cruelle divifion. devoir de fol charge de confu!, d'aller Il fait d'ailleurs que rama ur de fon pro- commander l'armée en Afrique, il fit, dit pre repos, & que la prudence civile lui l'hiflorien, céder fa magifhature à la re– devaient faire craindre d'attirer fur lui la ligion, n'eHimant pas qu'il dût s·expofer perfécution redoutable d'un chapitre que -aux périls de la guerre, où il croyait que fes prédéceffeurs ont fi [auvent éprouvée. préfidoit cette fauflè divinité, en aban- Mais quelle conduite plus fage, Mef- donnantle culte de fon autel. M. r évêque fieurs, plus modérée & plus chrétienne, d'Angers a cru auffi, Meffieurs, qu'ayant pouvoit-il tenir que celle qu'il a gardée? l'honneur d'être élevé à la dignité du fou– vous avez entendu quel efl: le fujet de ce verain facerdoce, & n"ayant point en différend. Il y a vingt-ans que l'appellant, cette caufe d'autre but & d'autre intérêt qui eH ch:1l1oine& archidiacre de l'églife que celui du devoir de fa charge pafro– d'Angers, efl: auflî pourvu de la cure de .raIe, il étoit obligé de fatisfaire au plus Villevêque , qui efl: une des plus gran- important de fes devoirs -' de ne point des cures du dioce[e, fans qu'il y ait ja- quitter le foin des peuples qui lui font mais réfidé ni adminiHré aucuns facre- commis ~ qu'il devoit feulement lever les mens. Monfieur r évêque d'Angers a-t- il mains au cid, & au lieu de folliciter fes pu, Meffieurs, diŒmuler ce manquement juges, déplorer devant Dieu cette malheu– dans la difcipline de [on diocefe? a-t-il reufe & triHe nécefftté de plaider & ver– dû tolérer en un chanoine & un archidia- fer des larmes ameres, comme fondes an- ~ cre de fon églife , ce violement manifefle ges depaix,dit r écriture,lorfqu'ils fe voient & public des regles eccléfiaHiques? a-t-il avec regret engagés en quelque combat. dû négliger le falut des ames ? a-t-il pu Depuis que M. l'évêque d'Angers dl: moins faire après la publication pendant arrivé dans fon diocefe , qui fut au mois · trois années de fon ordonnance fynodale de novembre 1650. la premiere peniée ·pour la réfidence,après tant d'exhortations que Dieu lui donna, fut d'obliger fes inutiles, après tant d'avis fi vainement réi- curés à rélider en perfonne dans leurs térés, & en public 8~ en particulier? a-t-il cures. Il favoir que c'étoi t le point le pu moins faire, dis-je, que de procéder plus important pour rétablir la difcipIine contre lui par les monitions canoniques? dans un diocefe , felon les fentimens des Cette caufe, Meffieurs, eH fans doute Peres & des conciles,& Que dans le dernier très-importante, c'eH la caufe de tous les concile ou cette matiere fut tant de fois agi– évêques ~ c'eH: le réglement le plus néce[- tée, on attribua entr'autres à ce défaut de faire pOur leurs diocefes; c'eil: l'intérêt réfidence ~ la caufe principale del'héréfte. Self.~; le plus fenfible des peuples qui gémi1fent C' dl: pour cela que dans fon premier fyno- cap. 2.. retro Comme des orphelins fans pere,comme des. de, qui fut au mois de juin 16 fI. Après 2.~. ,c. 1. ~ brebis égarées fans pafteurs , fans facre- avoir faitun difcours fur la néce!lité de ce ahbl. mens, fans aucuns fecours fpirituels. Ma devoir,il fit publier fa conilitution fynoda· ·partieferoft, Me!Iieurs, venu lui-même ici le, dont le premier article enjointaux curés en perfonne demander juHice à la cour, de réfider aétuellement &continuellement s'il n'> avoit cru quetolltes les perfonnes qui dans leurs cures fous la peine de privation ont quelque zele de religion & depiété de- de leurs bénéfices. Mais comme l'exem- voient prendre part à cette cau[e, & en pIe en un prélat, qui doit être felon l'A- Petri 2.J~ être comme les folliciteurs J & s'il n'ellt pôtre, la reale & le modele vivant de jugé qu'il étoit plus réant en une affaire où [on tI'OUpea~l , perfuade toujours plus puiffam ment e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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