Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

1 3 8 5 El de lturs c Ilt.1nolntJ êI dignitls. T IT. II. 1 3 8 ~ nonobfiant leurs remontrances l'on vou- des intervenans à 1) égard des lettres miC– loit procéder à lad. éleétion, ils interjet- fives, pour dire qu)il t avoit eu des [01- terent appel comme d)abus de la con- licitations pour ledit Cloquet. c1ufion capitulaire, portant qu'il feroit Il difoit que les recommandations font procédé à l' éleétion; mais fans avoir égard licites quand elles ont pour fondement le à cet appel comme d) abus, le treize la meffe mérite & la vertu de la perfonne recon1- du S. Efprit fut chantée, les chanoines à mandée; l'intimé ayant l'honneur d) être l'ifTue entrent au chapitre, le doyen réitere doéteur en théo logie, d'a voir été conti– les remontrances, quinze chanoines des nué reéteur durant deux années, d'avoir vingt-un procedent à l'éleétion, & par la fait deux cours de philofophie & trois pluralité des voix, maître Cloquetfut élu. années d'humanités, & par ce moyen Le quatorze, le doyen & les autres cha- ayant obligé en général tous les habitans noines qui combattoient lad. éleétion li- de la ville de Rheims, en travaillant au rent de nouvelles proteUations, & inter- rétablifièment de l'univerfité après fa ré– jetterent appel COlnme d'abus de ladite formation, & en particulier tous les pe– éleétion. res dont il a initruit les enfans; il eil: Maître Jofeph de Martiny avoit des peut-être arrivé que pillfieurs perfonnes provifions de M. l'archevêque de Rheims, ont écrit en fa faveur, même à fon inCuo pour raifon de lad. prévôté, comme va- Blâmer ces fortes de recommandations, cante par la nullité de l'éleétion de Clo- eeU proprement prêcher l'ingratitude & quet & par fon intrufioll; les provifions l'infenfibilité pour le mérite, c J eH retran– de Martigny étoient du vingt-fept mai & cher de la focieté civile le plus honnête il avoit pris poffeffion le quatorze novem- de tous les df..voirs. Les prieres qui font bre, il étoit intervenant & demandeur en condamnées par la glofe de la pragmati– complainte. que fanétion fur le mot preces, ce fone Pour les doyen & trois chanoines qui preces importun~ fac1~ pro indigno , ce qui étoient appellans comme d'abus de l'élec- ne peut avoir d'application au [ujet dont tion dud. C loquet, ils difoient, Primo, il 5 J agit. qu'il y avoit abus par la brigue. Secundo, Au rette on a eu tort de faire palfer par le refus qu'avoient fait les chanoines pour brigue le refus 'ln'ont fait les parens parens dud. Cloquet de fe retirer du cha- de l'intimé de fe retirer du chapitre. Il pitre. Tertià, par le mépris des abfens & faut faire diilinétion entre les aétes de par la précipitation, d'autant plus que par juflice & les aé1:es de grace; un parent ne la nouvelle ordonnance il falloitdu moins peut être juge en la caufe de fon parent, un délai de trois jours à toutes citations, fans fufpicion, mais il peut légitimement: & qu'enfin l'éleé1:ion étoit faite au préju- êtrefon bienfaiteur. Un pere ne peut êfre dice de 1'3ppel comme d'abus, qui étoit juge en la caufe de [on fils, mais il peut fu[penfif, & fans y avoir obfervé le cha- valablement préfenter fon fils à un béné– pitre quia propter, de eleél. quoique les ,lice qui eH à fa préfentation , fi fon fils a éleélions des dignités y foient fU,;ettes. les capacités requifes, & même le pré- Pour I\1artigny pourvu par M.l'arche· férer à un plus digne, quia locus eft grati– vêque de Rheims, r on fe fervoit des ficationi. Les collateurs conferent tous les moyens des appellans comme d'abus, jours à leurs Freres & :lIeurs lutres pa– pour dire que l'éleétion étoit nulle, que rens; & tant s'en faut qu'ils en foient blâ– d'ailleurs led. Cloquet s'étoit mis en poC- més, qu'au contraire ils en font loués feffion avant la confirmation, & ainfi quand ils trouvent dans leurs familles des qu'il y avoit intrufion & dévolution. perConnes de mérite & d'érudition, quùndo Pour M. l'archevêque de Rheims, il ratiohonefti pr&pol!et. Car comme dit maΖ di[oit pareillement qu'il y avoit eu dévo- tre Charles du Moulin, fur la regle de lution, & par con[équent il avoit pu pour- infirmi.r, nombre 12 4. licèt concurrat du– voir lcd. Martigny, fans que l'appel com- p!ex ratio affèEtionis, aftera fli1guinis f.:,– me d'abus lui elÎtpu lier les ~Jins, d'autant nalur~, altera virtutÎs, (} honefl:i,. tamert. plus qu'il ne lui avoit pas été fignifié. il/a ratio virtutis (} honefti non vitiatur per Pour Cloquet, pour qui plaidoit mat- concurfom natura!is amoris qui 1lon contra– tre Lange, l'on foutenoit que l'éleétion riatur charitùti, Jèd potiùs ilii fùbfervit .JI étoit valable, légitime & canonique. Il non enim afJèc1io fimguinis reclè ordinata tépondoit aux moyens des appellans & debet in invidiam trahi. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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