Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

851 Des Séminaires. TIT. 1. S 5 8 ques d'appliquer les fruits des bénéfices efpérer d'ailleurs les infiruétions néceffai~ fimples aux féminaires. Voulez-vous jetter res à leur falut. les yeux fur l'autorité des titres en vertu Auffi les effets en font fort différens. defquels elles font faites : voulez-vous L'effet le plus avantageux de l'union des faire réflexion fur les motifs ou fur les ef- offices claufiraux eft de contribuer à la fets & l'utilité de ces unions? de tous cotez. réformation des mœurs de quelques reli– vous y verrez l'avantage des féminaires. Il gieux, l'effet de l'union des bénéfices fim– y a quarante ans que l'union des offices pIes aux féminaires eil: de contribuer à!' é– dauHraux eil: permife à la congrégation de tabliffement & à la fubfiHance de ces corps S. Maur; il Y a plus de cent ans que l'u- ecc1éfiail:iques qui font compofés de prê– nion en faveur des réminaires eil: ordon- tres, qui confacrent toute leur vie, toutes née. Les tttres fondamentaux du droit de les facultés de leur ame au fervice de l'é– la congrégation de S.Maur, font des bul-glife. Un bon religieux eft bon pour lui– les & des lettres patentes. Nos titres font même, il doit vivre inconnu, il follicite un concile général, l'édit de Melun, l'or- les bénédiétions du ciel par la fainteté de rlonnance de Blois, l'ordonnance de 1629' fa vie & par fes prieres; mais les exem– & nos lettres patentes vérifiées. pIes qu'il donne ne rervent qu'à fes con- Quant -aux motifs, j'avoue que les pe- freres: la fonttion des prêtres qui remplir– l'es de la congrégation de S. Maur en ont fent les féminaires eft pour tout le monde, eu de très-juftes pour fouhaiter;les unions, ils doivent l'exemple, ils doivent l'inftruc– il yen a d'une fage politique, il y en a de tion, ils confolent les malades, ils forti– réforme & de religion. Car il eil: vrai que fient les foibles, ils catéchifent les peu– quand ils f0nt introduits dans un monaf- pIes, ils font des miffions, ils infpirentpar tere, fi l'abbé pouvoit conférer, fi les an- tout la piét.é & la religion. Plût à Dieu ciens religieux pouvoient réfigner à des que vous pufliez voir en quel état eft à moines qui n'eutrent pas embraffé la ré- préfent le diocefe gouverné par monfieur forme; comme ces titres donnent des pla- le cardinal Grimaldi; plût à Dieu que vous ces monachales à ceux qui en font pour- fufliez informés du cha.ngement qu'a fait vus, il arriveroit que pendant des fiecles cette inilitution , entreprife par ce grand entiers une maifon feroit partagée entre prélat. Mais je tremble quand je me vois les anciens religieux & les réformés, & obligé de vous dire qu'il a entrepris inu– par cette voie un monailere feroit éterneI- tilement, fi vous ne foutenez fon ouvrage. lement dans le défordre & dans la confu- Ce n'eil pas pour fo,p temps feulement non; car ceux qui menent une vie fort qu'il a acheté des places, qu'il a blti , qu'il dIfférente s'accordent rarement. Et il me a voulu a!Tembler tant d'eccléfiaHiques de femble que Dieu a voulu nous montrer piété exemplaire; qu'il en a pris qni s'é– que ce mêlange lui déplaifoit , quand il a toient fignalés dans S. Sulpice & dans les défendu dans l'ancienne loi de mettre fous autres fameux féminaires, qu'il a fait venir le même joug des animaux d'une efpece de Sorbonne des doéleurs de théologie. Il différ~nte. D'ailleurs la poffefiîon des a prétendu par-là confirmer dans la reli– grands biens, qui très-fouvent ruine la gion les peuples qui ne font pas encore nés, régularité dans les monaHeres , eil pref- il a prétendu faire régner hl piété Jufques que toujours pernicieuCe lUX religieux par- dans les fiecles futurs. Il eil vrai qu'il em– ticuliers. : cette poffeŒon de revenus, ce ploie tous fes revenus à l'entretien de c~tte pécule des moines s'accorde mal avec le communauté; il donne un grand exemple vœu de pauvreté; elle rend fouvent l'ob- à tous fes fucceffeurs , qui apprendront fervation de la chaHeté plus clitllcile ,en qu'un prélat revêtu d'une dignité fi écla– fourniffantles initrumens de la débauche, tante, qui voit des fouverains de fon nOln & trèS-louvent auffi elle inCpire les fent!- & de fa maifon, depuis plus de mille an– mens de révolte contre les fupérieurs. nées, & de qui l' efprit e1rencore infiniment Tous ces motifs, quoique trè5-favo- élevé au-deffus de fa naiffance, qui confa– fables, ne regardent que les monafteres cre fon temps, fa vie & Ces biens au falut particuliers; mais l'union des bénéfices des ames que Dieu lui a confiées. rvIais fimples aux ftminaires étant le Ceul moyen combien en voyons nous qui donnent l.1Ile qui les peut faire fubfiiler, regarde des infinité de louanges à la vertu qu'ils ne ve~l" millions cl J ames de tant de peuples qui lent pJS imjtei & oui fe contentent d'aYOlr font dans les diocefes J & qui ne peuvént pour elle une ~~J.1.~:ation HéIiIle. Si ce mal.. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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