Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

84 1 Des Séminaires. TIT. 1. 84 2 comme il étoit viaorieux & triomphant, vive; dans un- temps où la fautTe religioft & qu'il n'avoit pas fujet d'appréhet.Ider avoit formé des faétions fi puiffantes dans que l'on repouyellat ~es conteftatlO~s r état, que des fleuves du fang Huguenot odieufes; lut qUI pOUvoit donner des 10iX répandu dans tant de fieges & tant de ba– à toute l'Europe, ne fit point de difficulté tailles, n'avoient pu éteindre l'embrafe– d'exhorter les prélats, de faire exécuter ment qu'elle avoit allunié; l'on a pour– dans leurs diocefes tous les décrets du tant tenu deux a{femblées d'états, dans concile qui concernent la difciple de l'é- lefquels le Prince a donné la forme de loi glire. Que dirons-nous à préfent que le à la plûpart des réglemens qui avoient été temps a effacé cette. juHe ,indignati?n, & dreffés par les Peres du concile de Trente. qu'il y a encore mOIns fUJet de cramdr~, Et comme de tous les réglemens, le plus que jamais aucun prince aitl' audace .de faIre favorable & le plus avantageux pour ré– de femblables entreprifes? La France n'eft glife, eH: celui qui regarde les féminaires, pas affoiblie par une longue minorité de je puis dire qu'il n'yen a point qui foit deux Rois, par les faétions de r état, par confirmé, qui foit autorifé par tant d'or– la méiintelligence de ceux qui ont part au donnances différentes.C'eflpar-là que com– gouvernement, & par cette grande effu- mence r édit de Melun: car dans le pre– iion de fang françois que les guerres de la mier article, après avoir enjoint aux évê– religion répandoient dans toutes les par- ques de tenir leurs fynodes pour pour– ties de l'état. Nous avons un Monarque, voir à la réformation de la difcipline, il de qui le nom donne de la crainte & du ajoute expreHëment, 6' inftùution des fé– re[peB: dans toute la terre; le rang qui eft minaires jùivant les faims décrets. Non dû à fa couronne a été folemnellement feulement il joint les féminaires avec la reconnu en préfence de tous les ambaffa- réformation, comme la caufe & l'effet, deurs, & preque à la face de toutes les & commç reconnoiffant que le feul nations de l'Europe: ce nom qui vient de moyen de réformer l'églife, & d'établir faire triompher une demi légion Françoife ces fociétés ecc1éfiaHiques bien réglées; des armes barbares ~ qui étoient encore mais par les termes, jùivant les faims dé– toutes couvertes du fang chrétien, & qui crets, il défigne affez le concile de Tren– menaçoient l'Europe & la religion d'une te, puifqu'il n'y a point d'autres décrets défolation univerfelle; ce nom eH ui1 qui ayent prefcrit avec une femblable rampart contre toutes les entreprifes que exaétitude l'inftitution des féminaires. L'é– l'on voudroit faire fur fan rang & fur fon dit de Melun a été fuivi de l'ordonnance autorité. Il n'y a donc rien qui empêche faite à Blois dans l'affemblée générale des que l'on ne Ce ferve en France des ordon- états du royaume, par l'article x x IV. nances falutaires que les Peres du concile non feulement on autoriCe la confiitution ont tracées pour la réformation: & c'eil du concile par une loi femblab!e, mais avec grande juHice que les compagnies encore on l'étend, on l'amplifie. Dans fouveraines ont embraffé toutes les dé- cet article après avoir reconnu la nécef– cifions qui ne choquent point nos liber- lité indifpenfable de former ces commu– tés. A ulTi , MelTieurs, nous pouvons dire nautés pour remplir l'églife de bons mi– que depuis que J. C. a formé fon églife niHres, le Roi admoneile & enjoint aux par le fang qu'il a répandu, & qu'il lui a archevêques & - évêques d'en inflituer donné fan Saint-Efprit pour r alTi fier dans dans leurs diocefes; & enfuite il leur les décrets des conciles, il n'y a point eu lailfe la puiffance de pourvoir à la fonda– de réglemens plus f.ints ni mieux conçus, tion & dotation, par union de bénéfices que ceux qui nous ont été donnés par ce & affignation de peniions, ainii qu'ils concile écuménique; & c'eil avec rai- aviferont bon être. L'ordonnance défi– fon que par un conCentement tacite l'on gne pour premier fonds l'union des bérzéfi– a reçu les confl:ititutions qu'il a faites; ces ~ Comme étant Je plus prompt & pre[– c'eil avec ra1fon que l'on en fait la déci- que le feul fur lequel on puiffe former une' fion des différends qui fe portent devant Uf;,::ime eCpérance : ces termes ainfi qu'ils les tribunaux fouverains. aviferom bon être J deCquels [e fert le Prjnce Mais ie me trompe, quand je ne parle dans fa loi, font auffi fort remarquables: que d'une acceptation & d'un conCente- car ils font connoÎtre que fon intention ment tacite: car dans les temps mêmes n'a pas été de donner au pouvoir des évê– dans lerquels l'indignation contre la mai- ques des bornec; plus étroites que celles fon d'Autriche J étoÏt plus l'tcente & plus qui avoient eté marquées par les Pel'es. e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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