Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

839 Des Slminaires. TIT. I. cans dans les mois du Pape, & même 10rCqu'iis Cont remplis de titulaires qui en veulent empêcher la fupprellion. Com– lnent peut-on douter de la validité d'une union faite d'un bénéfice qui vaquait par mort; qui n'était Cujet à aucune ré~erv~, & [ur lequel le fieur Baltaz~rd n aV?lt qu'un droit ~n l'air, & une ~Cperance tres– éloignée.? C?mlTI~.nt ~eut-tl !l0us conteC– ter ce Rneure. qu Il n a requIs que quand il a celfe d'être bénéfice, & qu'il a été [up– primé par l'union ? Vous avez vu, 11rs. en quelles extrêmités il a été reduit; vous avez vu qu'il a été contraint d'apporter cette feule répon[e à tant de moyens dif– férens ; qui dl de dire que le concile de Trente n'a pas été reçu en France: mais en-ce là [on dernier retranchement? que cette défenCe en faible. J'avoue, Meffieurs, qu'il faut faire grande différence entre les décifions des conciles qui regardent la foi & les régle– mens qui concernent la police extérieure; l'égliCe dans les matieres de foi s'explique par les conciles généraux, & prononce fouveraineme11t & indépendamment de toutes les autres puiffances de la terre; nlais quand les conciles font des reglemens de police, ils 11'ont point force de loi qu'après une acceptation ou expreffe ou tacite: aufIi les jugemens que l'égli[e pro– nonce en matiere de foi ne [ont point [u– jets au changement; ils participent de l'immutabilité de Dieu, qui ne manque jamais d'accorder les lumieres éternelles à [on égli[e. Les réglemens de la police extérieure peuvent recevoir, & ont mille fois reçu des changemens différens: ils dépendent des temps, de~ lieux, des perConnes, & d'une infinité d'autres cir– connances. C'en pourquoi, pour les ar– ticles de foi interprétés, ou formés dans un concile; ce ferait une eCpece d'infi– délité d'en douter. Dans la religion com– me dans l'état, ceux qui déliberent s'ils rendront l' ob~iffance qu'ils doivent) [ont déja engagés dans la rebellion. Quant aux loix de la police, dIes tiennent de la na– ture des loix humaines, deCquelles l'ac– ception fait une partie. Et c'eH fur ce fon– dement qu'après le concile de Bafle , l'on tint ~ Bourges une affemb lée où l'on fit la pragmatique, qui embra!Te à la vérité la plûpart des décrets de ce concile: mais toutefois on en re;etta quelques uns, on en modifia queloues autres; & à l'égard des décrets qui furent reçus:l on ufa par~tout de ces termes: la congr/gation accepu. Par-tout où r on exige acceptation, il faut nécetTairement que la liberté de refuCer fe rencontre. Il n'y a donc rien de plus fingulier à r égard du concile de Trente pour l'acceptation, qu'à l'égard des au– tres conciles écuméniques. Au contraire r on a tenu deux fois les états g~néraux à Orléans & à Blois, d:lllS le(quels r on a tranfcrit la plûpart des réglemens du con– cile. Il en vrai que l'on n'en a pas uCé de la même maniere que r on avoir fait autre– fois dans l'a{femblée tenue à Bourges; car quoique l'on ordonne la même chofe qui avait été arrêtée par les Peres du conci– le, l'on n'a pas dit que l'on acceptait les décrets du concile; mais il n'eH pas dif– ficile de rendre rai[on de cette conduite. Je ne vous dis point que les intérêts par– ticuliers des chapitres, que le concile afiùjettitToit aux évêques; le rétabliffe– ment des éleétions, qui donnait atteinte aux nominations royales; la fuppreffion des mandats & de toutes les graces ex– peél:atives, qui col'nprenoit les indultai– res & les gradués, furent des motifs pour empêcher la réception du concile; mais il y eut encore une raiCon d'état plus puif– fante. La maifon d'Autriche crut que la face de r état lui pouvait faire hafarder une entrepriCe inconnue à tous les fiecles pré– cédens. Cette mai[on fortifiée d'une mul– titude de royaumes & d'états, dans l'un & l'autre monde; mais encore plus forte de nos divifions & de nos tàélions, ara demander une efpece d'égalité, & con– teiter un rang duquel la France en en pof– [eaion depuis l'établiffement de la monar– chie. Quoique cette attentat ne pût pas réuŒr, il en vrai qu'il ne fut pas repouffé par les Peres du concile, avec toute la vigueur que demandoit de leur juHice une prétention fi injurieufe à la couronne, & à la nation Françoife. C'eH pourquoi r on ne crut pas qu'il fallût recevoir les décrets de la police que l'on nomme J de la réfor– mation : parce que dans le concile r on avait fouffert que l'on fit un problême du rang de la premiere & plus ancienne ma· narchie du monde. Mais quand nos Prin– ces ont été en état de fe faire iuilice , & que leur épée a pu [outenir l~ balance, ils n'ont pas fait diiliculté d'expliquer Ie~ [entimens qu'ils avaient du concile. Henrt le Grand en l'année 1608. étant prié par le Clergé de faire recevoir ce concile; e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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