Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

8; ; Des Séminaires. TIT. I. 8;4 de?ors; I~ dl: donc de la prudence, qu'un prelat evlte toutes les occafions qui peu– vent altérer les eCprits de ceux que Dieu a fournis à fa conduite. Et parce qu'il eil: certain que les hommes regardent comme leurs Anges tutelaires ceux qui contribuent à leur fortune, & qu'ils confiderent ceux qui ont la moindre penCée de diminuer leurs revenus, comme des démons qui leur ont déclaré la guerre; un prélat ju– dicieux qui fait que fon·plus grand bon– heur dl dans l'amitié de fon Clergé, ne tentera point ce démembrement de béné– fice, qu'avec de grandes précautions, & encore il ne fera cette tentative qu'en tremblant" & comme un dernier moyen auquel ne penfera jamais, que lorfque la haute 0einion de fa cpnduitefera puilfam– ment affermie. tures le grand nombre entraîne le moin– dre Be les hommes défintéreffes & qui fon; profeffion d'une véritable probité, ~tant accablés par la multitude, ne peu– vent faire que des vœux impuiffans & des fouhairs inutiles. C'en: pourquoi nous pouvons avancer avec certitude qu'un évêque qui voudra entreprendre la fondation d'un Cémi naire, & trou ver une partie de la Cubliib.l1ce dans les penlions, cleCquel1es il chargera les communautés & les titulaires, doit Ce réCoudre à elfuyer la haine décbde du Clergé de Con dioce[e; que fi cette haine ell formée, tout le fruit de fes bonnes ac– tions en perdu. Dans le gouvernement ec– cléfiailique auffi-bien que dans le gouver– nement civil, depuis que l'eCprit eil pré– venu d'avedion pour celui qui commande, toutes Ces aétions reçoivent une fachetiCe interprétation, & fes vertus auai-bien que fes vices lui font funcHes; c'eil: pourquoi quand le plus grand de tous les politiques a dit, que depuis que le peuple a une fois conçu de la haine contre celui qui gouver– ne, tOUt ce qu'il fait de bien ou de mal eil également odieux; il a lailfé en quatre paroles une inihuétion éternelle à tous ceux qui Cont appellés au commandement de gagner de bonne heure le cœur & l'af– feétion de ceux qui leur font fournis, puiC– que Taverfion des fujets qui doivent 1'0- béiifance, eH: la derniere diCgrace de ceux qui commandent. Je puis dire que dans le gouvernement ecclélianique cette affec– tion eH: encore plus nécelfaire que dans le gouvernement civil. Car quoique le cœur des fujets foit le véritable trône des grands princes, il s'eil trouvé autrefois de dangereux maîtres de l'art de régner, qui ont voulu faire un principe de politique de la dévife d'un vieux tyran; qu'ils half font pourvu qu'ils craignent. Ils Ce font figurés que la terreur étoit un frein impé- rieux qui arrêtoit tous les emportemens des .peuples qu'ils avoient opprimés; & qUOIque ceux qui ont fuivi ces perni– cieuCes maximes ayent vécu plus malheu– reux que ceux qui ont été l'objet de leur fureur, & que la poH:érité déteHe leur ~émoire; toutefois ils ont gardé les ap– p~r~nces de la puilfance & de l'autorité. MalS dans le gouvernement eccléGaHi– que;, comme. il I~e s'étend que Cur les ames, fi Ion banl1lt 1affeétion, non Ceulement la véritable & Colide autorité eil: perdue; mais encore il eil impoffib'e de f~uver les Tome II. Cependant il n'eft pas juile, ni d'aban– donner ni de différer des ouvrages fi né– celfaires, &: Cans leCquels il eH preCque im– poffible de donner une forme\fixe & con[ .. tante à un bon gouvernement, & de tra– vailler avec fuccès dans un dioceCe. Quel fera donc le fonds qui pourra être employé pour l'érettion, pour les bâtimens, pour la dotation & pour la fubliftance des fé-. minaires? Le concile n'en a point marqué d'autre, que l'union des bénéfices fimples; lD:ais Hl'a marqué de telle forte, Que nous pouvons dire qu'il a jugé que c'étoit le Ceul qui pouvoit réu!lîr : c'en pourquoi il a voulu fi fortement que les évêques appli– quaffent ces revenus pour fourenir ces fociétés de prêtres; qu'il a paffé par-deffus toutes les regles communes qui Ce gardent dans les unions de bénéfices. Dans les maximes ordinaires, les mê– me conditions qui font nécelfaires pour la validité d'une collation, doivent auill con– courir pour rendre l'union légitime. l T ne provifion n'eH: pas canonique, fi le béné– fice n'eil: vacant; fi cebi auquel il eft con– féré n'eH: pas capable de recev0ir b grace; fi celui qui confere n'a pas la puüTance d'en diC pofer. Dans les unions ordinaires qui Ce font ou pour augmenter les revenus d'un béné– fice, ouen faveur de quelque communau– té particuliere, il faut [uppoCer comme d€s conditions abColument nécefTaires, la va– cance du titre, la capacité de la part de ceux pour qui l'union efl: entrepri[e, & la puiffance du côté du prélat qui procede à l'union. Nous pouvons encore palfer plus avant J & dire que l'union demande Ggg e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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