Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

S; 1 Des Siminaires. TIT. 1. . 83 1 pour affermir ces donations J il les a faÏt ait ofé fontenir que les eccléfiafliques autorifer par des lettres patentes qu'il a· aient droit de prendre de ~evenus de leurs fait vérifier au parlement de Provence; & bénéfices au-deB de ce qUI leur eH: nécef– quoiqu'il ne poffede que des biens médi.o- faire,néanmoins depuis trois, ou quatre fie– cres pour \outenir la g~an?e,ur ~e f~ nalf- des il s'en trouvé des fophIiresqui pouf– fance ~ l'eelat de fa dlgnlte J Il faIt fub- fent fi loin la nécefllté J qu'il eH: impoffi– fiHer; fes frais plus de trente ecc1éliafh- ble dans leurs fentimens J que les ecclé– ques dans ce féminaire. Mais p ce ~rél~t fiaHiques poffeôent une fi· grande portion a trouvé peu de mod les fur leiquels Il put du patrimoine de J. C. qu'ils ne puiffent former un fi grand ddlèin, on peut raÎ- fans bleffer Jeur confcience, la confu– fonnablement craindre que fes fucce(feurs mer toute entiere à leurs ufages particu– ne fuivent pas fon exemple,.&: qu'ils n'em- liers; ils ont enfeigné <1u\m fimpleprêtre ploient pas comme lui t,ons l~urs r~venus n'a pas tout Ct~ qui lui dl néceffaire s'il ne _à une fi grande & fi necetfalre depenfe. peut entretenir fans s'incommoder deux: Toute la France J & je puis dire tout le valets &deux chevaux; & dans ces belles monde chrétien, fait que Je génie de ce f~éculations, augmentant le train & la prélat eil: infiniment élevé au delfus de dépenfe à proportion qu'jls font élevés rintérêt; mais il tàut confe{f.~r \.~ue cette dans les dignités, ils ont trouvé l'art qualité eH: rare; il faut confeffèr que l'in- d'appli'Juer touS les revenus des titres les térêt eit la grande machine quj donne le plus riches au pro·fit de ceux qui en font mouvement à la plûpart des aEtions des revêtus, & de les fJire toujours demeurer hommes, il s'étend par-tout, il regne dans les bornes de la néce!llté. par-tout, & les ames des perfonnes con- Je fais bien que ees gens qui fe travefiif– Cacrées à Dieu qui devroient être toutes Cent & prennent un faux nom de théolo– céleiles, font fujettes à la domination ty- giens & de canonines, doivent être de– tannique de cette paffion fi baffe & fi teités comme des empoifonneursqui infec– lâche, aulli-bien que les ames de la der- tent les fourees publiques, & qui tâchent niere populace. de faire coulerle venin & la mort dans les 'Suppofons toutefois que dans un fiecle veines de ceux qui y boivent; mais il faut heureux comme le nôtre J dans lequel le avouer que ce poifon eH doux, & qu'il n'y Roi ne veut choifir que les per10nnes a que trop de perfonnes qui ravalent avec d'un grand mérite pour les grandes digni- plaifir; dirons-nous même ceux qui le tés de r état & de r églife, nous trouve- connoifTent, & qui le condamnent en ap– rans beaucoup de prélats parfaitement parence, l'approuvent en effet? oui, Mef– déftntéreffés , & qui confacreront avec fieur5 , c~ eft un malheur de tous les fiecles, joie & avec magnificence une partie de & c'eil un malheur qui durera autant quele leur bien pour r établilfement des fémi- monde, puifqu'il eH: attaché à la nature: naires J il faudra pourtant avouer qu'il toutes les opinions qui flattent nos foiblef. eil impofllble que fans un fecours ex- fes & qui accordent les dogmes de ]a re– traordinaire de leur Clergé, ils puiffent lîgion avec les paffions les plus déréglées, fuffire à toutes les dépenfes qui font infé- auront toujours une infinité de partiÎans parablement attachées aux bâtimens, à & de feétateurs; & je ne fais fi· l'attache– l" éreaion & à la fubfiilance de ces gran- ment des hommes:\ leur fortune, n'dl des communautés. Et quel fecours peut- point la plus incurable & la plus ordi– on attendre des eccléfiafiiques, fi l'on luire de toutes les paflions ; ph1t à Dieu emploie contr'eux une efpece de con- quele reproche que l'on fait à beaucoup trainte 8.c de violence? quand on leur d'eccléfiafiiques du dernier ordre ~ qu'ils parlera de diminuer leurs revenus , les font fujets à cette foibleffe, flIt moins plus beaux exemples ne les perfuaderont véritable;) les ennemis de notre religion· pas contre leurs intérêts ~ les exhorta- n'en auraient pas tiré de fi gran"ds avan– ti'Ons les plus éloquentes perdront leur tages; ils n'auroient pas abufé de la fim– force: toute la réponfe qu'il faut efpérer plicité des efprits , ils n'auroient pas eu de leur part J eH:qu'ils ont à peine autant de prétexte d'imputer tant de fois au de bien qu'ils en ont befoin pour leurs miniHere, les fautes particulieres des néceffités ; car vous favez qu'encore que minifhes. Il en vrai auffi qu'il y a desbé– ju[qu'jci la corruption de la morale chré- néficiers exempts de ces baffes paffion~ que tienne n'ait pas été fi grande ~ que r on fuggel"e l'intérêt; mais dans ces conJonc- tures, e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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