Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

357 & autres bén(ficlcrs. cafion d.e faire alfembler un concile par Paul III. de la maifon de Farnaife; mais en effet il avoit defièin de prendre fes ~vantages contre le royaume. Pour cette raifon, au commencement le Roi refufa d'y envoyer les ambaffadeurs , ni foutfrir que les évêques & dodeurs y allaffent. Mais pendant les premieres années, l'Em– pereur & le Pape etant décédés, dans r ef– pérance que nous eumes en France, que toutes chofes pourroient être balancées, nos amba!radeurs & nos évêques y furent envoyés; jufqu'à ce qu'il furvint une nou– velle querelle. Henri II. prit la proteétion du duc de Parme, lequel avoit différend avec le Pape pour la mouvance de fan duché; mQnfieur de Guife pa!ra en Ita– lie, & a!rura les terres du Duc; le Pape menaça le Roi d'excommunication; le Roi défendit d'aller à Rome quérir aucu– nes expéditions, & aux évêques de fe trouver au concile; les lettres furent re– giil:rées au parlement en r année 1 S f 1. fur les conclufions de monfieur l'avocat gé– néral Séguier. Pendant ce temps, un troi– fteme différend étoit né, le concordat portoit révocation de toutes fortes de graces expeébtives, mandats & réferves. En conféquence de ces lettres, la Breta– gne ayant été réunie à la couronne, r an– née 1532. les prélats la voulurent déch:u-– ger de cette fervitude & ufurpation de la cour de Rome, & pourvoir aux bénéfices dépendans naturellement de leurs évê– chés, ainfique les autres évêques duroyau– me. Les officiers du Pape s~y oppoferent; foutenoient que la Bretagne n'étoit pas une partie du royaume quand le concor– dat avoit été fait en r an 1 f 17. qu'elle n'a– voit été réunie qu'en l'an 1 f3 2. & que le concordat ne s'y pouvoit étendre. Le Roi François J. fe moqua de cette préten– tion; foutint que la Bretagne étoit un an– cien fief de la couronne, & ne fe voulut point accommoder. François 1. étant rhort dans cette réfolution, ils trouverent une autre difficulté, comme les Italiens n 3 en manquent jamais, car ils foutinrent à Henri ll. que le concon.bt étoit un co~trat, une paétion per(onnelle, qu'e1Ie étaIt expirée par le décès de Francois I. ~vec .lequel elle avait été faite; & palfa 1 affaIre fi avant, Que le Roi Henri II. dans l'avénement à -la couronne & la multitude d'affaires dont il était chargé: oUtre plus defirant pourvoir aux évêchés & abbayes de Savoye & de Piedmont, TIT. III. CHAP. IV.. ; 58 dont il jouiffoit, afin de faire des créatu" res ; il accepta en l'an 1 f 49. un indult portant prorogation du concordat en f~ perfonne, à condition que les huit mois que le Pape prétendoit en la Bretagne> lui feroient confervés. Pour cet effet, le Roi envoya fes lettres patentes, conte– nant les droits que le Pape pouvoit pré– tendre & exercer en Bret~gne, qui con– tiennent toutes les réferves de droit, mê– me les coadjutoreries , lefquelles le parle– ment de Bretagne refufa, & toutes les juffions qui lui furent envoyées, jufqu'à ce qu'ayant été menacé d'interdiétion, le Roi fit a!rembler un parlement à Nantes;, compofé de dix-huit perfonnes, dans le– quelles lettres furent regithées : en vertu defquelles lettres, r alternative du Pape a lieu à préfent dans la Bretagne. Ce n'etl: pas tout. Après le décès de Henri II. & François II. le Pape Pie IV. grand enne– mi de la France, par la faétion des car– dinaux Efpagnols, fit caffer dans le con– cile de Trente le concordat, comme étant expiré par la mort du Pape & des Hais qui avoient contraété, & voulut établir dans le concile la collation des bénéfices en France, ainfi qu'il en ufoit en Italie & en Efpagne, & nous donner pour droit François les regles de la chancellerie Ro– maine; foutenant quïl n'était pas rai-' fonnable de faire différence dans la chretienté : que le Pape étant pere com– mun, il devoit être également reconnu l & polféder une autorité uniforme dan~ toute r étendue de la chretienté. Le Roi Charles IX. affembla en ce même temps les états à Orléans; & par les fix ou fept premiers articles, il rétablit dans le ro– yaume les éleélions, l'ufage de la prag– matique fanétion, défendit toute forte de tran(port d'argent hors le royaume fous prétexte d'annate ou autrement, & révo– qua taifiblement le concordat, comme l'on ravoit voulu révoquer dans le con– cile : ceux qui lifent cette ordonnance, n'en favent pas peut-être h caufe, ni l'occahon. Cette ordonnance ayant été exécutée pendant une année, & par ce moyen la chancellerie de Rome ayant été fans occupation, le Pape envoya pour légat en France le cardinal d'L ft, fils d'une fille de France, pour fe réconcilier avec le Roi, & rétraéler l'exécution de l'ordonnance d'Orléans: ce qui fut fait par un édit de l'an 1 f62. pendant lequel temps le même Cardinal ayant fait des Z ij e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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