Assemblée générale du clergé : Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France. Tome 2 : Des ministres de l'Eglise

353 & dut,.~S hénéficiers. '"fIT. nI. CHAP. IV. 354 coadjuteurs, non pas pour fe dépouiller du revenu, mais pour fe décharger de la peine; & parce que plufieurs fonétions épifcopales ne peuvent être faites par un grand vicaire, ou par un autre tel qu'il foit, qu'il n'aye la qualité & le caraél:ere; r églife favorifant ceux qui avoient long– temps fervi, & prenant foin des peuples 'de1l:itués de pafleur agiffal1t & capable de travailler, a introduit les coadjuto– reries des évêchés, dans lefquelles pour conferver la difcipline ancienne des conciles & ne point mettre deux évê– ques dans une même chaire, celui qui eil fait coadjuteur a pour titre un évêché véritable, une églife en laquelle il eil: in1l:itué, avec l'efpérance d'une fucce!Iion future, pendant laquelle il peut foulager celui auquel il dl donné pour coadjuteur. Ainfi cette façon de multiplier des titu– laires, de fe choifir des fucce[fcurs, a été tolérée par une confidération de cha– rité ~ à caufe de l'utilité de l'églife & du befoin du peuple, qui rend légitimes toutes fortes de difpenfes & de provifion, qui d'ailleurs feroit extraordinaire. Hors cette néceffité,toutes fortes de coadjutore– ries font abuGves,ce font paiTes-droits qui fe donnent au fang & à la chair, qui pré– judicient au pouvoir des ordinaires: ef– peces de graces expeétatives que la liber– té de l'Eglife Gallicane a réprouvées; li– berté qu'il ne faut pas conGdérer comme un privilege particulier, comme une gra– ce qui lui aye été faite, mais comme un témoignage de la vertu de nos peres, qui ont combattu contre les entreprifes des hommes" contre les ufurpations de la chancellerie Romaine, contre le deffein de ceux qui veulent fubordiner à leurs in– tér~ts les chofes les plus faintes; par le courage defquels nous fommes demeurés en la poffeffion de ne point recevoir en France les indults, les mandats, les dif– l'enfes) ~es ,graces que la chancellerie de Rome dlflnbue, G non en tant & pour J;ant qu'elles font jufles & raifonnables , qu'elles font utiles ~ l'égliCe, qu'elles .d1·offenfent point l'autorité des faints ca– nons, la bÏenféance de l'églife & les fo~dations particulieres. Sur ces propo– fitlons qui ne peuvent être révoquées en doute, l'on demeure d'accord que dans tOl~te l'étendue du royaume les coadjuto– renes font abufives, qu'elles ne fe (ouf– frent point que dans les bénéfices confif– toriaux, èfquels le Roi feul ayant la Tome Il. nomination) & nul n~y pouvant pré– tendre que par fa grace; lorfqu'une coadjutorerie en expédiée à Rome, fur un brevet du Roi, & par le confentement du titulaire, telles provifions s'autori– fent, même dans les abbayes, plutôt par défaut de puiifance & d'intéret qui le contredife, que par aucune bonté inté– rieure qui la faife fubfiiler. Mais à l'é– gard des autres bénéfices, comme [ont les prébendes, prieurés, cures & cha– pelles, parce que dans l'abfence ou la n~a­ Iadie du titulaire, leur fonttion peut être fuppléée par un vicaire, ou que l'on peut fe paifer de leur miniilere, comme à l'égard des chanoines où le fervice ne demeure point i telles coadjutoreries ne [ont pas en ufage, & ne peuvent fubfif– ter. Pourquoi donc ces fortes de provi– fions qui feroient abufives dans toUt le royaume, ès bénéfices ordinaires" cC' m– me font les prébendes, les cures & au– tres de cette qualité, feront-elles vdIa– bles dans l'év~ché de Metz? L 'inti.né qui établit la défenfe de fa caufe dans des exceptions particulieres, foutieat que la qualité du pays qu'il appelle d) o– bédience , rufage & la coutume ancien– ne, le confentement du chapitre, ren– dent telles collations raifonn3b les; par– ceque le Roi fouffre que dans le royaume l'on fatfe différence entre le pays d'obé– dience & le pays réduit; dans l'lm le Pa– pe y conferve des droits plus avantageux que dedans l'autre; il Y fait fonélion d'or– dinaire les deux tiers de l'année -' & du moins de la moitié quand les évêqlles y réGdent. Et le pays réduit eH celui au– quel les taxes de la chancellerie Romai– ne ont été réduites à la moitié. Pour favoir ce que c' cfl que pays d' obéiffan– ce, il faut établir une troifieme propo– fition ; fa yoir , que nous apprenons par nos livres, que le défordre qui s'eH ren– contré dans les éleB:ions & collations des bénéfices, ayant fait na ttre de~ plaintes publiques, à caufe des abus particuliers, les Papes fous prétexte de corriger ces manquemens, ~x. d'y don– ner ordre, fe font attribués une auto ~ rité fouveraine de difpofer de toutes (.1)1'– tes de bénéfices, dans laquelle iis fe maintenoient à caufe de l'lltilité de la chancellerie, & de la complajfance de ceux qui approchoient les fouverains Pontifes. Ces chofes pourtant étoient encore peu avancées, quand Je concile Z e-Médiathèque | Histoire Provence | YM_054 (02)

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