Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

17 7 7 Des Hérétiques. T1T. VI. CHAP. III. 1778 grande conlidération à maintenir la paix me en petit nombre , en beaucoup de en notredic pays , & y tenir en repos & lieux , d'y être chéris & favorablement fureté , nos fujets de la religion pré- traités , comme gens qui deliroient vi– cendue réformée ; ce qui ne fc pouvoit vre fous conditions juftes & égales. Mais cfpérer tant que les eccléliaftiques fe comme nous avons envoyé le lieur Re– verroient dépouillés de leurs biens & nard , conf~iller en notre confeil d'état empêchés en la jouitfance d'iceux, à de France & Navarre, pour vous porter !'occafion & par ceux de ladite religion. Aotredit arrêt & édit, & procéder à !' exé– Et venant à l'ei<écution de ce delfein, cution d'icelui, il nous eft arrivé t-0ut delirant Ôter toutes fortes , non fellle- le contraire de ce que nous devions ef– menc d' occalion , mais de prétexte à pérer ; car il s'eH trouvé que quelques ceux de ladite religion prétendue ré- faéticux dudit pays , ennemis <lu repos formée de fe plaindre: ayant mis en con- public & de notre autorité , avoient de fidération cout ce qui avoic été par eux longue main envoyé par t-0utes les pro– avancé coutes & quantes fois qu'il s'é- vinces de notre royaume, & par de toit parlé & traité avec eux de cette fauffes & calomnieufes fuppolitions, fait affaire , même ce <]Ui nous avoit été re- entendre que nous voulions ruiner ceux préfencé par le lieur de la Force, gou- de la religion prétendue réformée du– vcrneur & notre lieutenant général au- dit pays , & leur en Ôter !'exercice ; & dit pays, qui étoit ~rc?s de nous lorf- fous ce prétexte , de leur autorité pri– que nous en ordonnames, & voyant que vée , convoquent une atfemblée de dé– le feu! intérêt conlidérable qu'ils allé- pucés de plulieurs provinces en la ville guoient écoit , que par la main-levée d'Orthez , laquelle, bien que par vocre des biens eccléliaHiques , le fonds de arrêt vous eulliez condamnée, ç'a cou– notre recette dudit pays diminuoit de la tefois écé avec telle dillimulation & con– fomme de foixante·dix-huit mille livres, nivence, qu'elle s'eH trouvée fur pied à qui pourroit être caufe que les pafreurs, l'arrivée dudit commitfaire, & en exécu– r<:gens, écoliers, fé1ninaires & pauvres tion de ces délibérations, a fait venir en de leur religion prétendue réformée, qui notre ville de Pau, grand nombre d'éco– étoient allignés fur ladite recette, de ce liers armés , pour menacer & intimider qui leur a libéralement été accordé par notredit commilfaire , commettant en nous & nos prédécetfeurs pour leur eu- fon endroit toutes forces d'inîolences & trecenement, ne pourroient ètre ~ayés ; d'opprobres , juîqu'à vouloir attenter de pour y pourvoir, avant que venir a l'exé- forcer fa maifon , & entreprendre îur fa cution de notre arrêt , rétablitfemenc perfonne ; ce que vous auriez entiére– & main-levée , nous avons par nos let- ment dillimulé , ne rendant audit com– tres parentes , vérifiées au parlement, milfaire ni l'honneur ni l'aflifiance que tant de Touloufe que de Bordeaux , vous deviez; & délibérant îur les lettres pris & difirait du plus clair revenu de patentes que nous vous aurions envorées, notre domaine ·.1e Navarre & de Béarn, auriez dit ciu'il n'y avoit lieu de procé– & de proche en proche jufqu'à fcmbla- der à la vérification de noîdites lettres ble fomme que îe montoit le revenu des patentes & édit, & contraint notredit biens ecclélialliques , & icelui réuni & commitfaire de fe retirer : enîuite de incorporé à notre recette générale de quoi , les faB:ieux dudit pays avoient dé– Béarn , pour être employé aux mêmes pêché des gens en diverfes provinces de charges qu'écoient lefdits biens ecclé- notre royaume, qui auroient été îurpris fiatliques. De forte que par ce moyen portant lettres & libelles pour exciter ceux de bdite religion prétendue ré- ceux de la<lite religion prétendue ré– formée, a\· oient eu l'avantage d'avoir la formée pour îe joindre & accourir à leur même choîe qu'ils avoient aupanvant, îecours, comme à une perfécucion qui plus furement & fans l'injure d'autrui, leur éroit préparée. En toutes leîquelles & occafion d'efpérer de vivre en bonne choîes notre dignité a été tellement le– paix & amitié avec les catholiques du- zée & violée, que fi nous n'eullions été dit Fays , qui y font en beaucoup plus bien avertis , que cous ces défordres ne grand nombre , & donnoient aulli moyen procédoient que d'un petit nombre de aux ;.utres de la m~me religion, qui îont faltieux qui ne doivent point envelopper épars eu divers endroits de notre royau- en lellf nline un grand nombre d'inno- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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