Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

ios 9 Des Hérétiques. Tir. VI. CHAP. VI. io90 aux en fans quelque provilion pour vi1•re. donner de mauvais fentimens & de mau- Mais cette meme quelli~n s'étant pré- vais exemples, pour cela ils n'ont garde Centée au mois de mars de l'année 1626. de réclamer un homme de cett<: condi– la cour n'y fit point de dilliculté. Le lieur tion ; & ainli faute de plainte & de pour– de la Fcrté-Imbaut fe plaignait du maria- fuite , l'impunité s'aucorife, & les maria– ge concraété par Con frer~ !e che.valier de ges de cette. qualité fe .tolerenc ainû 9ue J'vfalte, & en cette quahte religieux pro- des concubinages publics; & tout amti fés, lequel pour autorifer Con marbge que la diJiimulation de tous les crimes avoit fait profeffion de la religion pré- qui fe commettent en public & en parti– tendue réformée. Celle qui l'avoit épou- enlier n'en produit pas un aveu ni une fé foutenoit avoir été féduite & être approbation; ainfi les mariages des prê– en bonne foi, & fous prétexte de la li- tres & des religieux , qui n'ont pas été berré de confcience, du bénéfice des édits condamnés, ne font pas pour cela légiti– & du changement de religion , ne pou- mes, puilqu'ils ne fubfiHent que par dé– voie être recherchée; néanmoins la cour, faut de pourfuite & d'accufateur. par arrêt contradiél:oire, après une plai- Ainli confidéranc la décilion de cette doirie de deux audiences, non feulement caufe, foit dans I'hypothefe ou dans la calfa le mariage, mais même lui fit dé- queihon générale, nous ne penfions pas fenfes de hanter ni fréquenter cette fem- qu'en l'un ni en l'autre fens elle foit fuf– me à peine de la vie , jugeant qu'il ne la ceptible de difficulté véritable. Pour le pouvoir avoir pour femme en quelque premier, puifque l'avocat des appellan~ condition qu'il fe piît mettre. Et quant ne veut pas conclure en fes appellations aux exemples des mariages de cette qua- comme d'abus , en ce cas il y a lieu d'v lité , que l'on dit avoir été contraél:és prononcer & l'y déclarer non-rece1•ablc; depuis quarante ans, lefquels ont fublillé & ce faifant, fuivant l'article v111. de & n'ont jamais été révoqués en doute, l'édit de l'année 1606. le renvoyer parde– il y a grande différence entre l'approba- vant l'official de Nevers, & pour cet ef– tion publique & le défaut de pourfuice , fet le faire defcendre prifonnicr en la J' autorité du magillrat & de la loi, & conciergerie du palais , fans s'arrêter i le lilcnce des parties intérefiees. I'infcription en faux, de laquelle les mo- T outefois & quantes qu'un religieux yens ne font point conlidérables, & qui s'échappe defon cloître pour changer de fans doute n'eût pas été formé, li l'avo– religion, ou qu'un prêtre abandonnant cat de l'appellant eût eu communication fa profeffion fe marie, ils peuvent être des pieces fecretes, dans lefquelles il ell: pourfuivis par ceux qui étoient leurs fu- jullifié que le décret de prife de corpY périeurs dans l' églife, ou parleurs parens: ell fondé fur pieces nouvellement rap– Jes derniers étouffent ces aéèions comme portées , qui font lettres écrites de l:t des monlhes, ils les cJchent autant qu'ils main de l'appellant, qui jufiifient non peuvent; & tant s'en faurqu'ils en falfent feulement le fcandale de fa vie, mais des pourfuites en jullice, qu'ils travail- quelque chofe de pis, s'étant fervi de la lent pour e11 Ôter la connoilîmce au pu- religion pour prétexte de fa débauche. blic; d'ailleurs ils n'y ont point d'interêt Et pour le fecond point, qui ell plus im– en leur particulier, parce qu'outre que portant & plus conlidérable, qui con– telle maniere de gens font d'ordinaire de cerne la thefe générale, l'établilfement petite condition & fans bien: qui plus eil, dans le public, foutiennent que dans la les enfans ilfus de ces mariages n'étant police & !' obfervation ponéèuelle des point légitimes, ni reconnus pour tels édits, li bien la liberté de confcience eil: dans les familles , les parens n'y ont tolérée , li la religion prétendue réfor– point d'intérêt. mée dl: foufferte; que pour cela les loix Er quant aux fupérieuts ccclétiafiiques, générales de létat ne doivent point être d'un côté la dépenfe & les frais des pro- blelfées, & qu'il ne doit pis être loilible cédures les empêchent bien Couvent d'y à un homme qui change de religion , de fonger; d'autre part ils ont grande peine faire préjudice aux grandes maximes d11 de réclamer un homme de cette qualité, royaume : ce que la cour jugera en con– lequel s'étant retiré , & ayant abandonné firmant la fentence du bailli de Saint– la foi q~'il ~une fois promife, ne feroit Pierre-le-Moullier , qui fait. déf~nfe .'~ bon qua d~baucher fes confreres, leur l'appellant de contraéèer mariage a pe1~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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