Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

' 10 81 Des Hér/tiques. T1T. VI. CnAP. VI. ioSi efl que ces hommes font dé\•oués au for- miere créance, dans laquelle il efl obligé à vice de Dieu; la feule obligation qu'ils l'exécution fes ordres, & à l'obfervation contraétent dans le public ell le célibat, du célibat, par un contrat plus ancien & la néceflité de ne fe point marier, la dé- par une obligation plus puitrante que celle charge des familles: & tout ainfi que ces de fon mariage, lequel par ce moyen ne privileges, ces graces & ces avantages par- fera pas 1111 lien indiffoluble, mais un con– ticuliers introduits par la loi humaine au tratfujetà réfolution, duquel la durée dé– prolit de l'ordreecclétiaJbque, ne peuvent pendra de la liberté de conîcience & du pas être combattus ni révoqués en doute changement de religion : au moyen de par tous leurs parens, quoiqu'ils eulfent quoi tel mariage ne doit être permis non changé de religion ; une famillè toute en- feulement par ks maximes de la religion, tiere, faifant profe!Tion de la religion pré- mais par les regles publiques de !'état, tendue réformée, quoiqu'elle ne croie qui ne fonffrent pas qu'un mariage pu– pas que l'ordre d~ prctrife foit unfacre- blic puilfe être unconrratfujetà réfolu– mcnt, efl obligée pourtant de fouffrir & tion. A uni la vraie raifonpour laquelle les de dC:férer aux privileges de cléricature ac· miniflres s'efforcent d'engager dans le ma– quis à l'un de leurs parcns, & ne pourroit riage les prêtres & religieux, n' ell autre, pas contraillllre un prêtre d'accepter une ftnon pour les détourner par toute forte tutelle. Ainli un particulier qui étant fait de voies de fe convertir & retourner à. prêtre change de religion, il peut bien leur premiere condition, s'imaginant que avoir telle créance que bon lui femble, il la conlidération d'une femme & des en– efl maître de fa confcience & de fon in- fans qui peuvent furvenir, font bien fou– térieur ; mais il ne peut pas manquer à vent des obflacles qui empêchent un hom– cecce obligation publique, faire faux- me d'ouvrir les yeux à la vérité. 1v1ais le bond aucélibatqu'il a voué, &parlemo- même inconvément qui a étéci-delfusal– yen duquel le droitell acquis à fes proches, légué, !ioit avoir lieu pareillement à I'é– favoir qu'il ne fe mariera jamais. gard de la femme qui aura époufé ceprê- Palfons plus avant. Nous conlidérons en tre, laquelle fe faifant Catholique, ne fera France le ma~iage ( ce qu'il ell en vérité) plus obligée d'adhérer avec lui, à caufe un contrat civil élevé à la dignité du Caere- du vice qui aura été dans le principe de ment, un lien inditroluble, une conjonc- ce mariage. Et tout ainfi qu'un particulier, tion divine que les hommes ne peuvent faifant profeflion de la R.P. R.fefaifant dilfoudre; & pour cela le mariage ne peut Catholique, ne peut pas quitter fa femme & ne doit être permis qu'à ceux qui font pour fe faire promouvoir à !'ordre de prê– en état de s'obliger véritablement, qui trife, ou faire profellion monaflique, fous éranrmaîtres de leur corps & de leurefprir, prére~te qu'il abandonne une religion en font capables d'engager l'un & ]'autre, laquellè il ne croit pas qu'il y ait de facre– fans efpérancc de réfolution. Que fi un ment au mariage, & que les doéteurs ca– prêtre, parce qu'il a fait profe!Tion de la tholic;ues enfeignent qu'il n'y a point de H. P. R. peur librement fe marier, il peut facrement, s'il n'ell point contraété de– après fon mariage retourner à I'églife & vant le propre curé ; néanmoins parce abjurer l'ht'.réfie; quoi faifant, il demeure qu'il n'en pas rai!onnable que le change– dans la vl-rité de fon ordre&, la puiffanc_e ~ent de ~eljgion faffe préju~ice à un tie~s • de fon caraEtere. Que fi apres avoir fait Il ell obltge, & felon les lo1x de la poltce péni:ence il lui efl loitible de vaquer aux, extérieure, & de la confcience, d'adhé– fonélions dufacerdoce, ceccefcmmequ'il rer a\•ec fa femme, & de fanétilier en fa aura époc~fée le révendiquera-t-cl!c com- créance le mariage qu'il a contraété dans me fGn m:in, pour l'empêcherdefecon- fon erreur. Ainfi un prêtre obligé non venir' le pourra-t-clle arracher de l'autel feulement en\•trs Dieu, maismê~e à l'é– pour l'obliger de retourner:\ fa famille, garddes hommes, de garder la continen– ou le pourfuivre comme un fédu[teur qui ce & le célibat, ne peut pas, fous prétexte l'aura abc•fée? ou bien aurons-nous quel- de changement de religion, faire préju– que cas en f rance auquel il foie loifible de dice à fa famille, ni aux loix publiques faire diYorce avec fa femme? de l'état. Car s'il efl permis à un prêtre de chan- Si bien cm'il faut faire différence entre ger de re!i~ion, il lui doit être permis de la liberté de confcience & la 1'berré des fefairc Catholique, & retourner à fa pre- aétions extérieures, parce qu'ainli qu'il • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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