Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

107 S Des Hir/tiques. T 1T. VI. CHA~. VI. 107(; tre femaric, foitqu'il cache ou avoue fon tres, & des provinces toutes entieres i ordre, il peut être pourfuiviextraordi- leur imitation. Poùt.concilier les eCprits·, nairement, non feulèment à la requête de diverfes voies furent tentées , div~fes celle qu'il a abufée, mais même à la di- conférences & traités avoient été faits i: ligence de monlieur le procureur général, mais parce que dans coutes les rencolÎ.tres. ou de fes fubftituts; les exemples en (ont les hommes y agi If oient par leur conduire: publics à la Tournelle. Et li un homme parciculiere, par un efprit d'intérêt, par marié fe faifoic promouvoir à !'ordre de des delîeins domeftiques de familles ou prêtrife, Con impiété palîeroit pour un d'état ; les mêmes motifs qui avaient facrilege , pour une profanation de fa- donné lieu aux édits & déclarations pre– crement , crime qui mérite la mort. mieres de nos Rois, furent la caufe de la Mais l'on demande fi un iJrêtre, ayant rupture & de l'inexécution. Enfin le pré– fait profellion de la R.P.R. & s'etant texte de la religion fut l'occafion dune engagé dans une nouvelle confellion de guerre civile , d'une émotion générale· foi, permife & foufferte publiquement dans le royaume , d'une divifton & mala– dans le royaume, de laquelle il peut exer- die tellement univerfelle, que , Celon les cer avec liberté toutes les fonétions fans apparences ordinaires, elle devoir être la appréhenlion de recherche, d'inquilition, fin ou le changement de !' érar, li la pro– ni de trouble en fa confcience; s'il peur videoce fupérieure , qui fe moque des être empêché de contraéter un mariage, dclîeins des hommes, n'en eût autrement lequel lui eft permis dans la religion nou- difpofé, confen•anten la perfonne du dé– velle qu'il a embralîée. Car en vain tous funr Roi , l'état & la religion tout en– les édits de pacification , inutiles coures femble. les déclarations .de nos Rois, qui portent Ce prince qui polîédoit :l titre de fuc– le titre de liberté de confcience , & ne cellion & de conquête l'hérirage des-– veulent pas qu'aucune violence foie faite fleurs-de-lys, qui favoir que la violence dans l'exercice de la religion , fi cette avoir été & ferait toµjours inutile dans liberté a des bornes ; s'il eft permis de les différends de la religion, qui n'igno– changer de religion & de foi, jufqu'J une roit pas que l'union & la paix éroit la mere certaine concurrence; &s'il n'efi pas loi- de la vraie piér.O, delirant de faire vivre fible d'exécuter dans fa famille, ce qu'il fes fujers en repos & tranquillité publique, en loilible de croire dans fon cœur. nonobHant la différence des religions, Cette objeétion, en laquelle feule con- dont le remede doit être réfervé à Dieu fifie b difficulté de cette caufe, e!l réfo- feu!, fit drelîer l'édit de Nantes par deux: lue par le quarantieme des articles parti- ou trois grands perfonnages du royaume, culiers de !'édit de Nantes , lefquels bien dans lequel cicablilîant une différence per– qu'ils n'aient pas été vérifiés en la cour, f'étuelle entre l'intérieur & .l'extérieur, s'ohfervent néanmoins de bonne foi ; e fort de la confcience & celui de la po– mais i la lettre, comme des privileges& lice civile, l'obligation envers Dieu & des paffe droit, des difpofirions exorbi- envers les hommes , il a confen·é toutes tantes de droit commun, qui ne font pas les maximes générales de l'état, n'a point fufceptibles d'extenfion. donné atteinte aux loix publiques du Lorfque !'édit de Nantes a été publié, royaume , aux ordonnances, ni aux cou– il y avoit cinquante ans ou environ que turnes qui concernent la jui1ice particu– la nouvelle doétrine, qui s'appelle main- liere; mais il a éré indulgent à la nécef– renanr R.P.R. s'enfeignoir dans le royau- tiré, il a toléré ce qu'il ne pouvoir em– me, & qu'en plufieurs endroits elles'éroit pêcher , il a relâché ce qui éroir de fon. :mrorifée, la plûparr furpris de la penfée mtérêt , qui efi l'intérêt du public. Er <l'une réformation véritable, & du réta- comme Dieu feu! efi fcrurareur_ des cœurs, blilîement des anciennesmœurs; d'autres il lui en a lailîé le jugement & la vérité, curieux d'une doétrine nouvelle , & qui & à fes fui ers la liberté de confcience., leur .éroit inconnue, avoie11t embralîé fans inquifirion ·pour l'intérieur , mais cerce croyance : mais par-deffus tout, les avec différence route enriere entre lare– différens partis qui lors écoie11t dans I'é- li~ion catholique, qui ell la foi de nos rat' & qui ne s'autorifent jamais mieux ancêtres' lx la relirion de l'état' d'avec que dans un ~ifférend de. re~i11ion , y celle qui s'appelle prétendue réformée. avoient engage plulieurs familles 1lluf- · P1111rcela ~fe1xez.l'~conomic de l'édit http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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