Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

1067 Des Hérétiqu~s. Ï1T. VI. CHAI'. VI. 2063 par monlieur !'évêque d'Autun , de !'ab- articles fecrets del'édit de Nantes, conçu baye de Saint-Pierre, d'un canonicat en dans ces termes qui fon décififs: Pour le l'églife d'Avalon, & par monfieur l'évê- regard des mariag"' des prttres éJ perfonnes que de Nevers , de la cure de Poufignol, rtlig;eufes, qui ont été ci-devam comraflés, au lieu de vaquer à la conduite des.ames, S. M. ne veut puur p!u(ieurs raifons qu'ils :iuroit féduit Marie Bruaudet, fille de- enfoiem recherchés ni mo!eflés; de la lec– meurante à Chai1el-Chinon, qui fait pro- ture duquel il fe recueille que l'intention fel1ion de la religion catholique, ,dont du feu Roi, qui tâchoit de reconcilier monfi~ur l'évêque de Nevers averti par le & de réunir les efprits, a- été de fouffrir fcandale que cette débauche produifoit , feulement que les mariages contraél:és le 29. mars 16 3 8. il auroit fait conduire par les prêtres apollats auparavant fon l'appellant dans les prifons de l'olficia- édit, fulfent à couvert des loix & de la lité de Nevers; qu'après diverfes remon- cenfure des magillrats, en confidération trances réitérées pendant quinze jours de du temps de ces mariages, & des enfans détention, fur la protefiationquefitl'ap- nés durant les troubles, fous l'alfurance pellant de s'amender, il auroit été ren- de la foi publique : vu même_que l'am– voyé à fa cure, à la charge de fe repréfen- nifiie accordée par !'édit de Nantes e11 ter toutefois & quantes ; qu'ayant conti- générale: mais que par les termes du nué de vivre plus licentieufement,l'official même article XL. il fe voit que l'inten– de Nevers averti de fes débordemens & de tion du feu Roi, a été de retrancher :l. la grolfelfe de cette fille, auroit décrété l'avenir le cours de ces infames maria– contre lui prife de corps le 17. avril 1638. ges, qui attiroient les prêtres à une nou- Que l'ap.Pellant pour en éviter l'exé- velle religion, qui les obligeoient d'y cuti on, le cinq feptembre de la même an- perfévérer & de permettre la liberté de née, auroit faitprofellion publique de la confcience, à l'exemple du grand Conf-. R. P. R. dans le prO:che de Coulon, où tantin , en abolilfant le concubinage. trois jours après la premiere annonce de Que ces grands politiques compila– fon prétendu mariage fut publiée, dont teurs de l'édit de Nantes, ont fuivi les les intimés avertis le 19. du même mois, traces des minilhes d'état leurs prédé– fe feroient oppofés :l la cdébracion du celfeurs. Et comme dans les édits précé– mariage , & auroient fait alligner ,\ ces dens ces fages légiflareurs , leurs devan– fins pardevanr le bailli de Saint-Pierre- ciers , déclarerenr les prêtres apofiats le-l\1oufiier, le minilhe de la R. P. R. indignes du bénéfice de la paix, & le de Coulon, I' appellant, Marie Brult1det, crime de leurs mariages irrémi11ible: que & fes pere & mcre: qu'après quelques pro- par le divorce qui leur en preCcrit, com– cédures, défenfes ayant été faites àl'ap- me dans l'édit de paix de l'an 1576. il pellant de contraéler ce mariage, au mi- ne fur point permis aux prêtres de fe nilhe de le célébrer , !'exécution du dé- marier impun~ment, mais feulement ac– cret de prife de corps ayant été ordon- cordé que pour les mariages déjà con– née, l'appellant en cauCe d'appel Ce Ce- traél:és auparavant l'édit, ils ne feroienc roit inCcrit en faux contre ce décret & point recherchés ni molei1és ; qu'ainli contre le procès verbal de l'accouche- ces grands perConnages, qui travaillerenc ment de cette fille: foutenant les inti- à la compofition de l'édit de Nantes, més que fans s'arrêter à ces morens de exempterenr de recherche les mariages Eiux, qui font impertinens & non véri- contraél:és par les prêtres auparavant tables , il doit être dit qu'il a été bien !'édit , mais ne donncrent pas aux pré– jugé. La raifon efl: , que la liberté de tres la liberté du mariage pour l'avenir. conCcience tolérée par les édits, n'étant D'avantage, que l'imprelTion des facre– pas indéfinie & univerCelle en ce qui.con- mens étant !'onél:ion intérieure de J)ieu, cerne l'exercice de la nouvelle rel1g10n , qui confirme les catholiques pour liens• mais renfermée dans des regles judicieu- & une grace non moin> immuable que fcs qui le modifient, il eH indubitable celui dans la vertu duquel elle el1 con– dans I'eCpece ~arciculiere d.e la caufe,. gue férée ; le caraél:ere de la prêtrife de l'ap– les prêtres qui peuvent qmt~er la, relig10n pellant , qui fert d'inlhument au facer– catholique, n ont pas la hberte du ma- doce du Fils de Dieu , n' ell: pas plus riage , même apr~s ,la pr_ofcffion de la R. effacé par l' apofiafie que le flcrement de P, R. propofition ctabhe par le JCL, des la milice par la perfidie des déCerreurs ; Ppp ppp iJ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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