Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

re 1 De la Poi Catholique. T1T~ I. roz. plus qu'ils peuvent à la nouvelle ré- nous fait efpérer qu'ils regarderont nos " fencimens avec un ef:,rit plus équitable • iotme. . . . r Voili ce que leur fait cro1re la mamere quand ils feront convaincus que la doc– écran<>e dont on leur dépeint la doltrine trine de ce traité, qui déjà leur paroît catholique. Accoutumés à la forme hi- plus douce, ell la puredoltrine del'égii– deufe & terrible qu'on lui donne dans fe. Ainfi loin de nous facher de la peine leurs prêches, ils croient que les Cacho- qu'ils ont à nous croire lorfque nous leur liques qui ]'expofent dans fa pureté natu- propofons notre foi, h charité nous obli– relle la changent & la déguifenc: plus ge a leur donner de tels éclairci tremens• on l; leur montre celle qu'elle eft, plus qu'ils ne puilfenc plus douter qu'elle ne ils la méconnoilfenc ; & ils s'imaginent leur aie écé fidelemenc propofée. qu'on revient i eux, quand on les défa- La chofe parle d'elle-meme; & il n'y bufe de leurs pré;ugés. a qu'à leur dire que le livre de l'Expofi- ll ell: vrai qu'ils ne tiennent pas cou- tion iiu'ils croyoientconcraire, nonfeule– jours un même langage. L'anonyme qui ment a la doc1rine commune des doéfeurs d~ accufe M. de Condom d'avoir fait des l'ég!ifè romaine, mais encore aux termes & changemens fi confidérables d1ns la doc- à fa doRrine du concile, ell: approu\•é dans trine de l'églife, ne !aitre pas de dire route l'églife, & qu'après avoir re~u di- rag. 61. 6:.. que cette Expofitionn'ariendenouveauqu'1ln verfes marques d'approbation à Roine tour adruù f; délicat ; & enfiti , qu'elle ne aufli-bien qu'ailleurs, il a enfin été ap– conûent que de ces fartes d'adouciffemens ap- prouvé par le Pape même de b maniere parens, qui n'étant que dans quelques ter- la plus authentique & la plus exprelfe mes , ou dans des chofes de peu de confl- qu'on pût attendre. quence, ne contentent perfanne, & ne font Ce livre n'eut pas plutôt été publié; qu·exciter de nouveaux doutes au lieu de ré- que l'at1te11r co111111t les bons fentimens foudre les anciens. qu'on en avoit dans coute la France, pat Il femble qu'il fe répence d'avoir parlé les lettres qu'il en reçue de couce forte de de l'Expoficion comme d'un livre qui alcé- perfonnes, laïques, cccléfiatliques, reli– roit la foi de l'églife en cous fes points gieux & dolteurs, mais fur-toue des plus principaux, non feulement dans les ter- gronds prélats, & des plus fa\·ans de l'o– rnes, mais dans le dogme. glife, dont il auroit pu dès-lors rapporter Qu'il le prenne comme il lui plaira. les témoignages, fi h chofe eùc cté tant S'il perfifte à croire qu'un livre aufli ca- foie peu douteufe, ou nouvelle. tholique que l'Expofition, foie contraire l\1Jis comme les P. R. veulent croire à tant de points imporcans de la croyan- qu'on a en France des fcncimens particu– ce romaine, il montre qu'il n'a jamais eu li ers, &: plus approcluns des leurs , en que de fau(!ès i,\ées de cecccdo[trine; & ce '1'1Î rc:;arde la foi, que ,lJns le rclle s'il en vrai qu'en adoucilfant feulement de!' égl ifc, & fur-toue.\ Home: il ell l>on les termes , ou en retranchant, comme il de leur ra!.lportcr comment les chofes s'y dit, des <hofi:s de P•'U de conféqucn<e, la font palfé~s. doélrine catholique lui paroilfc fi radou- Aufli-ti>t que ce traité eut paru, ]\,f. le cie, il fe trouvera à la fin que le fonds en cardin1l de Bouillon l'envoya à l\1. le car– écoic meilleur qu'il ne penfoic. dinai Bona, qu'il pria de l'examiner en l\1ais voici la vérite. M. de Condom coute rigueur. JI ne fallut que le temps né– n'a point trahi fa confcience, ni déguifé cclfairc à recevoir les réponlès de Rome la foi de l'églife où le S. Efprit l'a étal>li à Paris, pour avoir de ce doél:e & faine évêque; & les P. R. n'ont pu fe perfua- cardinal , dont la mémoire fera érernel– ~er qu'une doltrine que fa feule expofi- lemencen bénédittion dans l'églife, l'ap– tlon , & encore une expofition fi fimple probation honorable qui fe verra dans li & fi courte, leur rend déjà moins écran- fuite avec les autres pieces dont on va ge , fût la doEtrinc que tous leurs minif- parler. tres leur repréfentent fi pleine de blaf- Le livre fut imprimé pour fa pre- phême & d'idobcrie. miere fois fur la fin de l'année 1671. La Nous devons fans douce louer Dieu réponfc de cc cardinal eft du 26. janvier d'~ne telle difpoficion , puifqu'encore 1671. 9u elle falfe von· dans ces l\ 1 e!lieurs une Ivl. le cardinal Si!!ifmond Chigi, dont c:crange préoccupation contre nous, elle toute J'églife regrette encore la perte, G ij An. P· 1• • • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence