Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

I!2 9 Des Hér.!ûques. Trr. VI. CHAP. 1. 11 5 ~ avec beaucoup de crainte que je l'efpere. Quoiqu'elle foit très-importante, 1.a matiere dont j'ai à vous entretenir Mrà'eigoeurs, .elle n'efl pas pourtant dif- 1n~riœ fans doute votre elbme & même ficile; nos ptédéceffeurs on fait à la vé– votre rcfpctl; mais pour la perfonne qui rité tout ce qui leur a ùé pofiible fur ce vous les dira, je n'ofe préfumer qu'elle fujet ; lei.Ir zele ardent & alliJu pour la mérite votre approbation. Oubliez > Jellrultion de l'hérélie doit attirer notre Meffeigneurs , que c'el1 moi qui parle ; admiration, & nous fervir de modele; .,ne fongez qu'à l'affaire dont il s'agit> & mais enfin leurs foins ont été des foins ·vous verrez que c'ell non feulement la ingrats qui n'ont pas produit ce qu'ils plus importante que vous pui!liez avoir> de\·oient produire. Ils ont ietté la fé– nuis qu'à vrai dire c'ell l'unique. mence de la parole de Dieu fur la terre; Nos préJécelfeurs ont employé beau- ils l'ont cultivée> ''il faut ainli Jire , & coup de temps & de foin pour retablir la préparée par leurs bonnes œuvres, par jurifdill:ion que Jefus-Chrill nous a don- leurs exemples , par leurs i;rieres; ils née fur les ames & fur la conduitedcfon l'ont même arrofée de leurs larmes; mais églifc; elle fc trouve l préfenr Ji abattue cette terre ell demeurée prefquc fiérile, & Ji l>leffée, qu'elle a bcfoin de votre le temps de la récolte n'eroit pas encore fecours. lis ont dché de maintenir les venu , il éroit réfervé à l'heureux regne privileges & les biens que la religion, h de notre Monarque. libéralité de nos Rois & la i;>iéré de quel- En effet> on peut dire que fous le regne qucs fideles avaient donné a leurs égli- de nos derniers Rois de h race des Va– ·fes ; ils fe trouvent encore en un état Ji lois, J'églife de France a toujours été 1nalheurcux que pour nos biens> ils font fouffrante; fous le regne d'Henri IV. & fort fouvent mdés & confondus avec de Louis le Julle > toujours militante• ceux des peuples, & pour nos privileges > quoique fouvent viltorieufe ; il n'y a que on pourroitdire,jicjàccrdos,jicutpopulus. fous le regne de Louis le Grand qu'on Mais tous les maux > à les prendre di- peut , à proprement parler> la nommer reltement & précifément dans eux-mê- triomphante. . , mes, font incurables : on a beau rra.- Ce feroit bien ici le lieu de m'étendre vailler à la gnérifon de la partie du corps fur toutes les chofes que cet invincible fur laquelle fe jettent les mauvaifes hu- Monarque a faites pour la religion > n1eurs, jamais cette partie ne fera faine , mais les pierres des temples abattus par– fi on ne remonte jufqu'à leur premiere lent, fes édits & fes déclarations font caufe > & fi !'on ne porte le remede juf- des monumens éternels de fa piété, les qu'à l'endroit qui en efl la fource. cris de joie & les acclamations de tant L'unique fource de tous nos malheurs, de nouveaux convertis fe font alfez en– c'efi l'héréfte : les mêmes années qu'on tendre. Qu'ell~il befoin de mes paroles, a vu paraître Luther & Calvin, on a vu & que reîie-t-il à dire fur ce fujet >puif– norre juriîdiltion affaiblie & nos biens que même il ne relle plus rien à defirer ? ufurpés: apportons le remede aux maux Il femble que rienn'ell échappé au zele, qui ont eré faits à la religion par les à 13 pénétration, aux lumieres du Roi: hérétiques , tâchant de rétablir /Y faire cependant vous ferez étonnés , Melfei– rendre à Dieu le culte qui lui ell dt1; par gneurs, après ce que nous avons obtenu une fuirc infallible .nous rentrerons dans de fa jullice, que nous ayons encore quel– nos droits , & nous . jouiroos paifible- ques demandes à faire ; tantum religw ment de nos biens. Si les Rois ne nous potuit foadere malorum : ce qui nous doit donnent pa~ leur autorite > comme ils encore confoler, c'ell que nous Commes avaient fait autrefois, au moins nous affurés de réuffir dans nos très-humbles firent-ils reflituer celle que leurs juges fupplications. Il ell de foi divine & hu– ont ufurpé fur nous : les peuples au lieu maine que nous les obtiendrons; nous ne de s'enrichir du bien de nos églifes, nous demandons r-ien qu'au nom & pour la offriront les leurs, & fe fouviendront que gloire du Seigneur > & nous le deman.– nous les avons comme en dépôt, pour dons à un Prinèe qui peut tout ce qu'il leur en faire part dans leurs befoins. veut , & qui veut par-ddfus toutes cho- 1.a dellrultion de l'héréfie le réta- fes le rétablilfement du regne de Jefus– bli_lfement _de la (cligion eft donç notre Chrifi; Voici > Melfeigneurs, les articles 1UUque ilffaue, que nous avons jugés nécelfaires de '1elllander ; http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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