Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

1 137 Des Héréciqrus. Tir. VI. Cu Ar. 1. 1138 ch 3 ngeoient de religion , & on voulait tinage, il débauche des hommes , lef– faire croire que cette liberté de changer quels étant infideles à leur religion, font était fond~e fur les édits. Nous faifons fort capables de l'être à leur Prince légi– voir clairement que cela n'ell: pas; donc time. Mais ce qui doit faire cefîer nos cet ufage ne fait rien contre nous, cette craintes, & fortifier nos efpérJnces, c'ell coutume n'dl pJS confidérable , & cette que vivant fous le plus julle des Rois, qui pofîe!lion ne doit pas être confidérée, a juré folemnellement en la cérémonie de parce qu'elle en vicicufe, attendu que le (on facre, d'employer tOllte fon autorité titre, fur lequel elle en fondée, ne vaut à!J dethuélion de I'hérélie, nous devons rien. croire qu'il ne voudra pas laifîer l fcs fu- On dit encore contre tout cela, que jets Catholiques une malheureufe licence lorfque I'hérélie a été apportée en Fran- de fe pervertir, puifque cela laitfe une ce, plufieurs Catholiques l'ont embra[- porte ouverte pour rendre l'héréfie im– fée, & que bien loin de les chàtier, on mortelle dans le royaume, & que la per– a vu impunément la même chofe dans la verfion d'un Catholique nous fait plus de fuite du temps. Il en aifé Je répondre que mal, que la converfion de vingt héréti– ces perverfions ne font arrivées que dans tiques ne nous fauroit faire du bien. les défordres des guerres, & que d'un mauvais exemple on ne fauroit faire une bonne raifon. Car comme peut-on allé– guer, ni pour exemple, ni pour raifon, ce qui s'ell fait dJns des temps malheu– reux, où l'on était contraint de céder à la violence, & où les Cu jets prétendoient de faire la loi à leurs fouverains? Ivlais avec tout cela on fait bien que ceux qui ne changeoient de religion que pour pren– dre les armes, ne les ont jamais voulu quitter , qu'on ne leur ait accordé avant toutes chofes !'abolition du pafîé ; & dans la crainte qu'ils ont eu qu'une abo– lition générale ne fût pas fuffifante, ils ont demandé & obtenu par l'article JI. de l'édit de If77· & par le XIX. de ce– lui de Nantes, d'être déchargés des obli– gations dont ils pouvoient être recher– chés, pour raifon des abjurations , pro– mefîes & fermens par eux ci-devant faits. Et pourquoi ont-ils demandé cette dé– charge avec tant d'emprefîement dans ces deux édits folemnels, fi ce n'ell: p•rce qu'ils ont été convaincus que ces abju– ·rations étant criminelles , ils méritoient une févere punition ? C'ell pour cela que nous demandons que les Catholi– ques qui abjurent maintenant leur reli– gion, foient punis des peines les plus ri– goureufes qu'il plaira l S. M. d'ordonner. Il n'y a plus de raifon d'état, qui doive empêcher cet effet de la pieufe jull:ice du Iloi; & nous ne pouvons pas nous per– fuader que tandis que S. l\1. travaille avec tant d'application à réformer les abus de fon royaume, elle en Yeuille laifîer un fi funene que cehü dont en qnefiion. Il n'ell pa~ moins. pe~nicicux à l't'.tat qu'à lare– ligion, pwfqu ouvrant la porte au liber- ARTICLE 1 I. Que les temples qu.i fe trouveront bâtis dans une proximité conjidérab!e dts ég!~(ts cathédrales, collégiales ou paroij/iales, dans lefque/les on fait afJuellemmt le divin fer– vice, feront transférés ailleurs, dans 1tne dijlance pour le moins de cinquante toijis, fuivant !'arrêt du confeil, du 24. novembre I 63 4. far ce rendu. PREUVE DE L'ARTICLE II. Parle troilieme article de l'éditdeNan– tes, il ell: très-expreffémentdéfendu à ceux de la R. P. R. de troubler ni moleller les eccléfiafiiques dans la célébration du divin fervice. C'efi fur ce fondement que par divers arrêts du confeil d'éut, & des cours des parlemens , on a réglé la dif– tance qui doit être entre les cimetieres des Catholiques & des Religionnaires , mais principalement entre les temples de Calvin & les églifes; car il ell: certain qu'outre que cette proximité trouble la célébration du fervice divin par le chant des rfeaumes, & par le fondes cloches, il el encore très-dangereux par une infi– nité de grandes raifons, de fouffrir cette proximité: & pour réduire la chofe à un exemple, il en conflant que dans la Yille d'Ufez l'églife paroi(liale de faint Julien, la plus ancienne de la ville, a)'ant été ré– bâtie, on a fait plufieurs inll:ances pour obliger ceux de la R. P. R. de tranférer ailleurs le temple qui n'ell: qu'i trois pas du cimeriere, contigu à lad. églife; en– forre que le fervice des abfoutes & ~es enterremens ell notablement rrouble , auŒ-bien que celui de l'églife, dan,s la– quelle on ne peut entendre ru le prone • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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