Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

Tt 35 Dts Jlérétiques. T1T. VI. CHAI'. 1. 1 I 3~ cela qu'on demeure d'accord que ceux ligion,nicontraintsdefaireaucunechofe gui font nés ou qui naîtront dans lad1cc contre leur confcience. lis ne peuvent pas R. P. R. peuvent en toute liberté y vi- fe plaindre d'ètre troublés da:1s cette pof– vre & mourir, li bon leur femble, fans fenian , puilque leurs perfonncs font en pouvoir jamais être contraints, fous quel- fureté dans le royaume, & qu'on demeure que prétexte que ce foit, d'être Catho- d'occord que nous n'avons aucun droit de liques. les contraindre d'être Catholiques ; & On prétend que par ces paroles, qui par conféqucnt, il ell: vrai de dire qu'à. fane ou feront, on doit entendre ceux qui leur égard ce qui ell: porté par les édits font ou qui fe feront de la R. P. R. mais touchant la liberté de confcience, ell: exé– y a - t-il rien de plus forcé que cette ex- curé entiéremcnt & de bonne foi : étant plication 1 S'il faut prendre les paroles donc tout ;\ faié hors d'intérêt, ils ne au pied de la lettre, ce mot de faront ne doivent p~s être écoutés comme parties peut jamais lignifier qui fe feront, car de légitimes, pour demander qu'on étende l'un à l'autre il y a une différence extrê- en faveur des Catholiques un privilege me, & une oppotition même toute évi- odieux, & une liberté funell:e , que les dente ; & on ne peut pas préfumer que Catholiques ne veulent pas , & qu'ih dans un temps, auquel ceux de la R. P. R. prennent pour un outrage. fe reconnoilfant coupables de tant de re- Si on allegue la polfe!lion ou l'ufage ell bellions, ne penfoient qu'à fe mettre à leur faveur, & li l'on ciit qu'il efl: bien couvert des recherches qu'on pouvoit étrange qu'on demande aujourd'hui con– faire contr'eux & contre leurs defcen- tr'eux, une chofe qu'on n'a pas deman– dans, on a voulu non feulement leur ac- dée depuis la nailfance de l'htrélie, nous corder plus qu'ils ne demandaient, mais difons que l'hilloire du temps répond fuf– encore leur donner cet avantage de pou- fifamment à cette objeél:ian; car il ell: vrai voir multiplier le nombre de ceux de leur- que depuis les premieres guerres de la dite religion, en lailfant aux Catholiques religion jufqu'en 1629. les animalités la liberté d'y entrer : auquel cas ce ne fe- étaient li grandes , les efprits fi aigres, rait plus une religion tolérée, mais affer- & la guerre li acharnée, qu'an n'étoit pas mie par le confentement des Rais, au en état de demander la jull:ice qu'on de– préjudice de l'obligation qu'ils ont d'em- mande aujourd'hui. Depuis 1629. jufqu'i ployer toute leur autorité pour en empê- maintenant , les guerres étrangeres au cher le progrès. domell:iques n'ont pas permis au!li de tra- lvlais allons plus avant, & fuppofons vailler à cette grande affaire, non plus que ces paroles , qui fom ou feront, peu- qu'à une infinité d'autres, dont an a pour– vent avoir quelque obfcurité, &qu'elles tant connu & rendu jugement, depuis ont befoin d'ètre interprétées; avons- que le calme profond de l'état, & l'af– nous pls droit d'efpérer que l'interpréta- fermilfement de l'autorité royale ont mis tion fera favorable, après cette déclara- au-delfus de toute crainte. C'ell: pour tian glorieufe qu'a fait Sa .lllajell:é, que lors que nous avons commencé de de– tout ce qui fe trouvera abfcur & Jau- mander au Rai des commilfaires pour teux, fera interprété en faveur de fa re- !'exécution des édits dans toutes les pro– ligian? .11 fau~ donc pour empêcher la vinces de fan royaume. Lefd. commilfai– canv1ét~on qu. on peut tirer d; ces prcu- res en connoilfance de caufe ont jugé , v~s, faire voir que la liberte de conf- que l'exercice de la R. P. R. devait cef– c1e.nce accordée par les édits, ne donne fer, comme en effet il a été fupprimé en point aux Catholiques la licence de re- pluJieurs lieux, où il avait été etabli de– noncer à leur religion , pour embralfer puis plus de foixante années. Il ell conf– ia prétend~e réformée. ' tant néanmoins que cette polfellion de Il ell: conlhnt par tous les fufdits arci· foixante années n'a pas empêché que le des, .qui accordent & qui expliquent Roi ne nous ai~ rendu jullice. cette h~er_r,é de confcicnce, qu'elle con- Nous la demandons maintenant à Sa fill:c prtctkmcnt en ce que taus ceux qui .l\.lajell:é, touchant la liberté de conf– nailfent ou qui naîtront dans la R. P. H. cience : jufqu'ici elle avoit été mal in– peuvent demeurer furcment & librement terprétéc, & par un grand abus que le par-tout .où bon leur femblera, fans pou- malheur da temps avait autorifé , quel– voir ~ne recherchés pour le fait de lare- ques Catholiques fubornés · & féduit:o Tome l. Cccç http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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