Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

• '1015 Des petites Ecoles. les des enrans-bleus, & fi un maître d'école du bureau enCeigne dans la chapelle de S. Quentin, les jours de dimanche, comme il eft dit dans les all:cs qui ont été rap– portés , il ne doit y enfeigner que le ca– téchifme, & non pas à lire & écrire, ni ce qui dépend de la littérature, étant une indécence fort grande & contraire au ref– pell: dil à la faintété du lieu, de tenir école âans une égli fe , comme font les parties adverfes en la chapelle du cimetiere de S. Jacques; contre quoi J' écolâtre recla– ·me, & eft obligé de repréfenter très– humblement à la cour , qu'on ne doit point tenir école dans les églifes, parce qu'il feroit indécent d'y faire la correc– tion ordinaire de J' école. C'eft ce que Pro– bus ( lequel ayant été official d'Amiens , & ayant bien fu J'ufage de ce diocefe ) .dit en fes glofes fur la pragmatique, tit. de JPeElac. in eccl. non ftJci. in v. exerceri. Nam il/a tft, quod exercicia omnium ope– rum divinis Officiis non congruentium in ec– clefia font prohibita, can. oratorium XII. difl. ideo magiftris non licet Jcho!as in ec– clcfiis tenere.. & faculares 11erherare, etiu.m caufâ difci'pli1;,1,, quia in ecclejia non licet nift orare, dicunt archid. & pr~pof. in c. fin. XLII- difl. proh. Voilà les canons qui Je défendent, voilà les auteurs qui les fui– vent, & leur fentiment confirmé par un favant official d'Amiens, enfuite d'un ufage univerfel de J' églife, tel qu'Ôn tient les grandes écoles dans des colleges, & les petites écoles dans les maifons parti– culieres des maîtres qui les tiennent, & ce feroit une témérité aux parties adTer– fes de vouloir foutenir le contraire. Les écol:îtres ne font pas établis pour inllruire par eux-mêmes comme on l'a prétendu: & ce qu'on a allégué du titre de ·maçiftrispour Je prouver, ne s'entend que des prébendes préceptoriales , affell:ées pour enfeigner la grammaire & les huma– nités, ce qui ne convient pas aux écolâ– rres , lefquels ayant dignité dans !' églife Gallicane, ont un rang fupérieur à la pré– bende théologale, affettce à un dotteur théologien pour enfeigncr )'écriture fain– te. Et de fait, quand maître Robert Four– nier, écolatre d'Amiens, voulut en exécu– tion de J' édit d'Orléans , enfeigner au lieu du précepteur, <1uoique du confen– temenr de l'évêque & du chapitre, il en fur empêché par les échevins d'Amiens, étant occupé à une charge plus grande. Et l'arrêt de la cour, du 14. mus 1565. 1'1T. V. CHAI' II. 101~ intervenu fur ces contelhtions, lui con– ferve feulement la fupériorité & furin– tendance des écoles; & c'eft à caufe de cette fupériorité qu'il a une chaire de pierre derriere le grand autel de )'églife cathédrale, affeél:ée à fa dignité po11r marque de fa préfidence, fur ce qui felit dans le fervice divin , d'où il eft le pri– micerius fchoü litterarùz , comme le pré– chantre fur ce qui fe chante. A ce qui a été dit, qu'il n'y a aucun droit prohibitif qui empêche que les cu– rés ne puilfent enfeigner dans les écoles par eux ou leurs commis , J' on répond que l'églife depuis fa nailfance jufqu'à. préfent a donné le foin de I'intlruétion de la jeunelfe à des officiers & bénéficiers qu'elle a établi exprès en faveur de la lit– térature autres que les curés, lefquels elle a donc tacitement, mais formellement ex– clus de ces fonélions dans les lieux & diocefes où il y a des écolâtres ou autre dignité des écoles. Le droit des écolatres étant par conféquent un droit exclulifde celui des curés, renferme le droit prohi– bitifqui les empêche de faire la fonétion d'autrui dans J'églife. Pourraifon de quoi il y a des profelfeurs pour la théologie, des régens pour les humanités & des maîtres pour les petites écoles. Pour faire voir qu'il y a eu de tout temps dans J' églife des officiers prépofés à l'intlruétion de la jeunelfe autres que les curés , !'on rapporte , 1. Le concile II. de Tolede, de l'an f) 1. can. I. De his quos 110/untas paren– tum à primis infantÎi. a.nnis clericacûs officia mancipârit, Jlatuimus ohfer'Vandum , ut mox cùm detonfi -vel minifterio c/ericoru.m contraditi fuerint, in domo ecclcjia fab tpifcopali prafentia à prapojito jibi drbeant erudiri. Voilà un prévôt & no11 pas un ' cure. 1. Le concile IV. de Tolede, de l'an 633. can. XXIV. Prona eft omr.is ttas ah adole/èentia in malum. Ob lwcconftituendum oportuit , ut fi qui in cl.:ro pube1·es aut ado– lefcentes exi.flunt _, omnes in uno conclavi atrii commorent1J.r : ut lu.bric& •tatis annos non in !uxuria, fed in difêiplinis ecc!eftafli– cis agant deput11.ti prohatijfimo feniori, qucm magiflram dollrina & teftem 11it~ hahear:t. Voilà un maitre autre que le curé pour l'inllruétion de cette jeunelfe, & qui n'etl autre que lécolâtre, magifter J:lro!arum , ou le primicerius, que les peres du _con– cile de M~rida J de l'an 666. établilfcnç http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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