Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

1007 Des petites Ecoles. qu'elle feroic, mais les faire gratuitement & feulement aux pauvres, a débouté le demandeur de fa demande avec dépens. Il y a parité de raifons aux offres que font les curés d'enfeigner gratuitement & feu– ·lement aux enfans des pauvres. La cinquieme raifon eft appuyée fur lexemple de curés de Paris, lefquels ne prennent pls de lettres du chantre de Paris pour les écoles de charité par eux établies dJns leurs paroilfes : & quand ledit lieur chancre , à la fufcitation de quelques maîtres des petites écoles, vou– lut s'oppofer en l'année 1667. i l'écablif– fement de l'école de charité fondée dans la paroilfe de faine Louis , quoique par l'arrêt qui incen·int la caufe n'ait pas été pleinement jugée; néanmoins ce qui fe voie par cet arrèt, eft qu'il eft permis aux prépofés par le lieur curé de S. Louis en lad. école de charité , de continuer l'e– xercice de l'école, à la charge de n'en– feigner que les enfans des pauvres & par charité. Or le lieur écolâtre ne peut pré– tendre plus de droit dans Amiens que le fieur chantre dans Paris. La lixieme & derniere raifon eft tirée de l'ufage même de la ville d'Amiens , en laquelle toutes les écoles de charité qui y font établies , ne prennent point de lettres de l'écolitre. La premiere fe tient dans l'hôpital général, par les re– giihes duquel il paroît que les adminif– trateurs dudit hôpital établirent les an– nées dernieres un maître d'école pour enfeigner les pauvres' fans lettres & p_er– millions de l'ecolàcre : ce qui paroît par un extraie du l L mars 1676. La feconde fe rient dans la chapelle de faine Quen– tin , dans laquelle depuis un temps im– mémorial les adminiftrateurs du bureau des pauvres ont pareillement prépofé des maîtres, fans qu'ils ayent pris lettres de l'écolitre. Ce qui paroîc par plulieurs extraits dudit buœau des pauvres des 18. mai 1624._5. février 1628. 27. août 16)6. & 4. Janvier 16)8. La troilieme efl celle des enfans-bleus fondés en 1627. par M. Guilain Lucas, par le telhment duquel il appert que le choix de commettre des maitres dans ladite école, & de les dépofer, applrtient aux feuls adminillra– teurs dudit hopiral, ainlî qu'il s'e!l: ob– fervé depuis ladite fondation jufqu'à prélent fans aucune concelhcion de la part des écolâtres, & fans que ces maî– tres ayentfris fes lettres. ome I. T1T. V. CHAr. II. IOOg Enfin, l'on foutient que l'écolàtre 11) pas railon de vouloir troubler l'ufage & la polfellion, en laquelle font les écoles de charité depuis un temps immémorial, de ne prendre lettres des fupérieurs des écoles, & que s'il prétend erre le fupé– rieur des écoles, ce ne peur être que pour corriger les défordres quand il y en a, pour vilicer & exercer les autres altes né– celfaires de jurifdiltion pour la manuten– tion de la difcipline; mais il ne fe trouvera pas que les maitres des écoles de charité foient tenus de prendre fes lettres, & il ne devroit pas troubler ceux qui enfeignent les pauvres gratuitement , mais il devroit bien plutôt les venir inlhuire lui-même , puifque c'eft une de fes obligations qui lui eft marquée par les.canons, C. quoniam tù. de magijl. magifter fclwlarum clericos & fêholares paupcres gratis doceat. Et c'eft pour cela qu'il fe trouve encore derriere le chœur de l'églife cathédrale d'Amiens une chaire de piérre affetlée à fa dignité: ce qui fe remarque encore en plulieurs au– tres églifes, comme à Dole, où on infta– le l'écolàcre de cette églife en fa chaire avant que l'inflaler en ià place ordinaire. Ce qui paroît en l'alte de fa prife de pof– fellion rapportée au nouveau lly le des no– taires apoftoliques , imprimé l'an 1672. pag. 87. Que li l'écolàcre d'Amiens n'efl: pas dans la réfolucion de venir les inftruire par lui-même, qu'il celfe donc de troubler les curés qui les font inlhuire, qu'il demeu– re dans fon droit, conformément au titre de fa fondation, de fes fentences & de Ces arrêts; mais qu'il ne contelle pas aulli ce– lui des curés, autli ancien que leur infli– tution, & auquel fon titre, fes fencences & fes arrêts n'ont aucunement dérogé. Perinelle pour les curés d'1\miens & dit pour moyens de fon intervention , qu'après tout ce qui venoic d'être expli– qué à la cour en favenr du curé de faint Jacques, il n'avoir qu'à reprélenter, que fes parties ont le principal intérêt en 11 caufe, puilqu'il ne s'y agilfoit pas d'un droit particulier au curé de S. Jacques d'Amiens, mais qui éroit commu11 à tous les Jlltres curés , auxquels il appartient d'inllruire les lîdcles. Pour raifondequoi on avoit établi des c'coles, afin de le faire plus commodément & avec plus d'avan– tage. Pourquoi il ne répéteroit pas ce qui avoit été dit, mais a fupplié la cour d'ob– ferver, que s'il appartient aux curés d'inf– truii:e, il n'y a aucun droir prohibitif qui :>ss http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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