Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

1 eos Des peiitts Ecoles. pour inllruirc leurs paroi Iliens, ne doit-il pas demeu.rer pour con}lanr. q~e ,leur p~~­ voir ne doit & ne peut erre 111n1te, &ou ils peuventles inllruire en toutes les manieres, & dans les écoles de charité, en enleignant les pauvres grltuitement , fans quoi ils manqueraient d'inlhuél:ions. A ces conciles & décrets le lieur Picard oppofe le titre de fa fondation. ?-..lais ]'on fou tient qu'on n'en peut rien inférer contre le droit des curés, pour plulieurs raifons. La premiere , parce que ce n'a )amais été l'intention des évêques, en erablif– fant des écolâtres , de préjudicier aux droits des curés. En effet, il n'y en a aucune claufe dérogatoire dans tous les titres des écolâtres de France : & quand ils y auroicnt dérogé ( ce que l'on ne verra jamais en aucun titre ) telle claufe dérogatoire ne Ceroit pas conlidérable en cc royaume, où l'on n'a aucun égard aux claufes dérogatoires , quand elles fe trouvent contraires ou au droit divin, ou aux privileges de !' églife Gallicane, ou aux ordonnances prefcrites par les canons & les décrets, fur lefquels on a fait voir que le droit des écoles presby– térales avoir été de tout temps fondé. La feconde raiîon ell , que les curés ayant une obligarion indifpenfable d'ob– fervcr leç !latuts & réglemens du diocefc, le curé de faint Jacques n'a eu d'autre intention en établitfant Ion école que d'obéir à fon évêque, qui ordonne dans fes Hatuts fynodaux de l'année 1662. que tous les curés veilleront fur les dé– fordres qui fe peuvent commettre dans les écoles , & tiendront la main à ce qu'il y en air dans leurs paroitfes. C'ell :au chap. l. arr. v111. Ce réglemenr n'e!l P.as lingulier pour le diocefe d'Amiens, 11 ell général & commun à tous les dio– cefes de France, comme on le peut voir par les llaturs lynodaux de Paris en 1674. de Beauvais 16r3. de Châlons 16f7. 1661. & 1662. entre autres celui de <:'.:hâlons en 1602. ell conlidérable, & fait bien voir que le droit des écolâtres ne préju– dicie pas aux droits des curés : en voici les termes tirés de l'article v111. Prener zous les ans quelque fomme d'argent far le revenu de la fabrique .J pour aider à avoir un maz'tre d'école dans les lieux où il n'y en a pas, à caufe de la pauvreté des ltabitans. Si vous pouvet vous-même contribuer de 'i.uelque chofe à ft, fuhfiflance dudit maitre T1T. V. CHAI'. II. 1 ()01: a:· école .J préférer.. cttte aum&ne 4 ttlles qui ne fô11t pas fi néceffàires & fi pref{ames : en un mot, n'oublie{ rien de tout ce qui dfpendra de votre {tle pour procurer l'étahliffement d'un maitre d'école danJ vos paroijJès, ce moyen étant le plus propre & le plus affuré pour faire que la jeuneffe fait toujours bien injlruite de fa c1·é'1nce & élevée dans la crainte de Dieu, d'où dipend la réformation erztiere de vor paroiffe.r. Y oila une jufic idée de I' entreprife du curé de S. Jacques , qui a employé plus de deux mille livres;\ établir une ~cole de charité en fa paroitTe pour les enfaus des pauvres. La troilieme raifon efi tirée de la lin & du fujct de la fondation des écolatres. Car s'ils ne font établis que pour préve– nir les abus des mauvaifes doél:rines , & pour examiner ceux qui le mêlent d'en– Ceigner la jeunelfe in majoribus vel minori– hus jcholis, on ne le perfuadera pas aifé– ment que cela puitfe s'appliquer aux pré– pofés par les curés dans leurs écoles de charire , lefquels étant eccléliafiiques & approuvés par les évêques pour prê– cher, peu1•enr à bien plus forte raifon expliquer aux enfans dans un Hyle plus familier & conforme i leur capacité les mêmes mylleres qu'ils annoncent dans leurs prédications. Et li la probité du lieur Picard n' étoit trop connue , lon croiroit qu'il veut agir en mercénaire & exiger d'eux de l'argent pour leur don– ner fes lettres, à quoi il prétend les obli– ger. .1'1ais outre que cela efi exprelfément défendu par le droit, r.e pro licentia docendi aliquid exigatur, cap. prolriheas , cxt. de magiflris, la !?lofe taxe cette conduite de fi1no11ie, quaji fi1noniacum reput11tur, quia confoetudo hic 11on hahet locum, jicu.t ncç 1"rt facramcnt;s ecc!eftijlicis. La qu;;trieme raifon en fondée fur le nom de ces écoles: ce font écoles de cha– rité. Or ce qui fe "fait par charité, n'a plus befoin de permillions & de lettres. Deli vient que dans les arts méchani– ques lon n'a pas befoin de lettres de maitriîe lorfqu on les exerce gratuite– ment en faveur des pauvres. li y en a un arrêt du grand confcil du 19. décem– bre 1669. entre Jacques Vatfeur , maître chirurgien de la ville d'Amiens, & Fran– çoile Vrayer , lequel porte que le grand confeil aranr reçu la déclaration de ladite Vrayet, qu'elle n'entendoit. rece– voir aucuns émolumen5 des fa1gnées qu'elle http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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