Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

100 3 Des petites Ecoles. chiîmes: & s'il leur fait aulli apprendre à lire & à écrire gramitement' c'en pour les rendre d'autant plus capables~ leur don– ner lieu par ce moyen de retenir avec plus de facilité en lifant & en écrivant les myf– teres de b foi qu'il leur enfeigne? & afin qu'ils ne puilfent j~mais les oubher. Que fi le lieur Picard pré;iind que c'eft une nouveauté que des curés veuillent fe mêler d'enfeigner des petits enfans , & leur montrer à lire & a écrire ; foit par eux-mêmes , [oit par des eccléfiaftiques P.ar eux prépofés aux écoles de charité, 11 eft aifé de le convaincre du contraire par les canons & les décrets des évêques de l' églife Gallicane, qui détruifent abfo– lument cette prétention. Le canon Ur quifqueexr. de vira fJ lwnef/a– te clcricorum, lequelell tiré d'un ancien con– cile de France tenu à Mâcon, veut, ~t quif que presbyterquip!ebcm rcgit, clericum habeat qui fecum canltt & epij/olam fJ lec1ionem legat, fJ qu! pojfit fcholas tenere. Les évêques en ontfaitplulieurs décrets, chacun dans leur diocefe. Yves de Char– tres en a fait un dans le lien, où il a repris tous les termes du canon ci-defius, ainfi qu'il paroit par les notes fur ce canon. Théodulphe en fon capitulaire en a fait de même vers le huicieme fiecle en (on évêché d'Orléans, il n'y a rien de plus précis pour les écoles de charité, que les termes de fon décret , par le– quel il lhtue , ut prcshyccri per villas fJ 1'ÎCos fchol<1s habear.t ; 6• fi quilihet fide– lium faos parvulos ad difcendas /ittera.r eis comnzendare 1Julr, eos faJCipere G' doce':e non renuant , atte1z.iences id quod fcriptum eft, qui 1.1.d ju.jlici;.i1n erudiunt mu/cos, fuigehunt quaji ftel/4. in perpetuas 4.ternitates. C1'tm trgo eos doccrzt , nihi/ ah eis pretii pro Irae re exiga1:t, nec a/iquid ah eis accipiant, ex– cepio quod eis parentes "•aritatis f/udio fu" 110 /unt1.1.te obtulerint. Herard, archevêque de Tours a or– .-lonné la même chofe de Con temps dans fon d1ocefe, ut fciwlas preshyteri pro pof!e izahcant: c'efl: en fon capiml. ch. i7. Gautier, évêque d'Orléans renouvella le décret de Théodulphe , l'un de Ces prédécelfeurs, fuivant lequel il ordonne au chap. j. de fes capitul. ut unufquifque presbyter Jùum habeat c!ericum , quem reli– giosè cducare procurer; 6' fi poj/i6ilitas illi ef/ fcho/.un in ecclcfia lwhtre non ncgligar, foiercerque caveat, ut quos ad erudiendum fuflipit , caftè jinceriurque ruurùu, 11 veut TIT. V. CHAP. li. 1004 même au chap. 11. que les prêtres par eux prépofés dans leurs écoles, Cachent jetter & compter , pour le pouvoir en– feigner aux enfans, ut tales presbyteri cal– cuiandi peritiam haôeant, f.J faos in idipfom fludiosè erudiant. Hincmar a encore ordonné la même chofe dans fon diocefe de Rheims, fui– vant ce qù'il paroîr par Con fecond ca– pitul. chap. 11. où il dit en parlant des curés , qu'on doit examiner, fi hahtat c!ericum qui poffit tenere fi:ho/am, aut leçere epiftolam , aut cantre 1Jü.[eat , prout necef– farium jihi 1'iderur. Et à la fin des opufcules du mêm~ Hincmar, qui ont été données au pu– blic par Cordelius , chanoine de Limo– ges, & imprimées l'an 161 f. oe voyons– nous pas que Jelfé, évêque d'Amiens, ordonne touchant les écoles des curés, cap. f· fJ 7. ut ipfipreslyteri talcs jl:holarios ht1beant, &c. fJ domcj/icos jùos, id ej/ eO$ qui cum ipfis font infaa manfione, jive fclro– larios , ji've alios fervienus diligcntij/imè pr.tvia'ere Jludellnt ab omnibus 1JÎtiis. Et en effet, ce droit de tenir école par les curés , ne Ce trouve-t-il pas encore conlimé par un canon d'un concile de Rome, tenu fous le Pape Eugene II. & rapporté en la diH. 37. du décret de C. de quihufdam, où il paraît que les Peres de ce concile ordonnent qu'on prenne un grand foin de l'étude des lettres : ldcirco in univerfis epifiopiis, jù6jec1ifquc plebihus & a!iis locis i.'1 quibus 11eceffetas occurrerit. om1:i110 cura & diligentia adhibeatur ut1nagif– tri & doiforcs conflitutJ.11rur, qui ftudia lirte– rarum /ihera/iumque artiu.nz dogmata affedu.è doceant : quia in his maximè di1Jina mani– fcf/anturatque dcc!arantur mandata. La glofe fur ces paroles, fahjeflifque plehibus, dit qu'elles doivent être entendues des_paroi C– f es , id ef/ boptifmalihus ecc!efiis. D'où il parole qu'il y a des écoles établies dans les évêchés, & qu'il y en a aulli dans les paroilfes: & comme le curé de S. Jacques ne conrefl:e pos au lieur écohtre d'Amiens les écoles qtt il a dans la ville, J' on fourient qu'il n'a pas raifon de vouloir conteller aux lieurs curés les écoles de charité qu'ils ont dans leurs paroi!Tes. De tous lefquels canons , d~crets des évêques , & ordonnances des Rois , il réfulte que les curés , fuivant leur in1l:i– tution peuvent de droit pofitif, canoni– que & civil de France, tenir des écoles: & étaot établli de droit divin dansl'églife http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=