Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

1 oo r Des petitss 1! coles. de l' égli(e Gallicane, par l'ufage & par la poffefiion. L'on convient d'abord de la qualité d'écolâtre du lieur Picard, & qu'en cette qualité fuivant le titre de fa fondation, il a droit de prépofer des maîtres dans le college & dans les petites écoles de la ville. Le fujct de fa fondation, qui lui ell commun avec tous les autres écolàtres du royaume, fut environ le dou1.ieme ficcle. Plufieurs particuliers fous prétexte de ren– dre fervice au public , s'ingéraient eux– m&mes & fans aucune autorité de tenir école, où Couvent ils infpiroient aux en– fans de pernicieufes doéhines, & fomen– taient par ce moyen les héréfies. Les év&ques ne trouverent pas de meilleurs nioyens pour arrêter ces défordres que de choilir une perfonne, fur la capacité & fur le foin duquel ils puffent fe repofcr pour ce qui concerne I'infiruél:ion de la Jeuneffe; & c'ell: en ce fens que les fen– tences des 12. juillet 167f. & f· janvier 1677. font bonnes, lefquelles font défen– fes i tous ces particuliers & buiffonniers de tenir école fans avoir les lettres de lécolâtre : mais de vouloir étendre!'exé– cution de ces fentences contre les curés, qui font perfonnes publiques , & contre ceux qui font par eux prépofés en leurs écoles de charité, il efi évident que ce feroit renverfer le droit des curés. L'on convient donc que tous les maîtres qui veulentenfeigner publiquement avec rétri– bution dans la ville, font tenus de fe faire examiner par lui, & ne peuvent tenir au– cune école fans fonapprobation&permif· fion : mais l'on foutient que ce droit qui lui appartient avec toutes les prérogatives &: les prééminences qui font attachées à fa fondation , ne bletfe pas le droit des curés d'avoir des écoles de charité, étant annexé i leur minifiere, & inféparable de Jeurs fonél:ions paflorales. En effet on ne peut difconvenir que ce droit des curés de pouvoir tenir des écoles dans leurs maifons presbytérales ne [oit très-ancien , & même aulli ancien que leur infiitution ; puifqu'ils ne font éta– blis les pafieurs de leurs paroi/liens que pour les repaître & les inllruire, paftores à pafcendo. Le troifieme concile de Vaifon èe l'an f29. dit, que c'étoit une coutume quis' obfervoit dans toute l'Italie & or– donne que la même chofe s'obfer;e : Hoc enim placuit, ut omnes preshyceri qlli/ùnt in parucltüs 'onftituci fecundùrn confaecudinem, T1T. V. CHAP. li. 1001 quarn ptr cocam ltali<1m facis fa!u6ricer uneri cogn.ovimu.s, juniores Ici/ores quantojèu.nque. fine u.xore hahueri11L ,fècu"z in a'o1no, uhi ipfi hahitare videntur, rccipillnt, & eos quomodo honi ptitres fpiritualiter 1zutriente.r, pfaimos pararc, divinis leilionious infiftere, 6• inlegt Do1nini er11dire contendant, 11t jibi dignos faccejfores provideanc. Affembler de jeunes enfans pour les inll:ruire dans la loi du Seigneur, n' ell autre chofe que tenir école, puifque le mot ji:/10/a ne lignifie autre chofe qu'a!femblée ou compagnie, cc que nous apprenons du noticia imperii, où l'on voit que dans !'empire il y avoit huit éco– les ou compagnies , Jdwla fcutariorum pri1rza, fchoia fcutariorum .fe-:unda , filzola gencitium ftnioru.m ,fi:ho!a fcutarioru1n fagit– cariorum, Jclzola fcu.tarioru11z clih:i.narioru .m, Jchola armatu.raru1n junior11m, fi·hola genti– Lium juniorum, & [chuta a1;entium in rchu.r. Mais ce qui ell remarquable en faveur des curés , c'efi que dans le fixieme concile de Paris de l'an 829. on voit au liv. 1. chap. 50.que Louis le Débonnaire, Roi de France & Empereur fit publier un édit pour contraindre les cures de tenir écoles presbytérales , qu'on avoit pour lors interrompu depuis 9uelque temps • ce que les peres a!fembles en ce concile confirmerent renouvellant l'ancien ufage: Jamdudum '1 pio &orthodoxo principe dornrzCJ Ludovico Dto amabili lmperatore jujfum & admonitum tj/, ut reifores ecc!efiaru1n in ec– clejiis fi Si comm~!fis,ftrer.uvs milites Chrijli, quibus Deus placari pojfet , pr~pararent & educarent, &c. Sed faper !tac ejujdem prirzci– pis admonitione , imO jujfione, ~ nonnu.llis rec1oribus ltaétenùs tepidè & dejidiosè aélum. eft: urzde omnious rzohis vifam eft, ut ahhirzc poft pofitâ cotiu.s torporis neg!igentiâ, ab omnibus diligencior in educandis & erudien– dis mititihus Clirifti & vigilantior diligentia adltiheacur. Le curé de faine Jacques a donc cru ne rien faire qui excédât Con pouvoir, en établitfant une école de charité pour y faire enfeigner gratuitement les pau· vres : puifque ce droit de tenir des éco– les efi aulli ancien que l'infiitution de5 curés, & qui [e trouve confinné lJJr le5 conciles, qui font voir que dans la France ce droit a toujours fait une partie de la difcipline eccléfiallique ; & il l'a fait confiruire dans le feu! defir qu'il a eu que les pauvres futfent inlhuits dans fa paroitfe des mrlleres de la religion qu'il leur y enfeigne tous les jours par des eau:"'. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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