Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

)77 Des petites. Ecoles. TrT. V. CHAP. Il. '7! X 1 V. Lettre du Roi Louis XIII. du T f. dé– cembre 1640. écriu à M. l'évêque de Poitiers; co1u.:nant l'ordre qui doit être o~f:rvé pour les petites écoles, & qu'aucune ne foie tenue fans la permiffi.on de /'évêque. M Onlieur lévêque de Poitiers, com– me la jeuneffe fe porte ordinaire– ment à la vertu , ou s'en détourne Celon J'.inlhuéèion qu'elle reçoit; & qu'entre les foins. auxquels les princes font obligC:s, il n'y en a aucun qui apporte plus d'uti– lité au public, que de régler les chofes qui concernent J' éducation des enfans dàns la. crainte de Dieu, & la connoif– timce de b religion & de leur devoir en ri:mres coaditions. : Etant arrivé depuis. peu par déçà un très"grand fcandale ea 11ne école, où un précepteur recevait des filles; & ayant fait réil.exion fur les i;aufes de ce mal, & fur ce qui feroit à faire pour l'empêcher à l'avenir, j'ai. enimé néccffaire pour cette fin' d'ordon– ne~que-t-Olltl!S·les é<;o]es-p<>ür les garc;orut feront tenues par des hommes qui fergnt reconnus de caP.acité & probité requifes pour enfeigner la jeuneffe: Et que toutes celles pour les filles feront tégies par des femmes ou des filles; fans que les gar– çons & les filles puilfent jamais être re– çus en mêmes écoles, pour quelque caufe & fous quelque prétexte que ce foit; ni qu'aucuns maîtres ou maîtrelfes tiennent é.coles, qu'ilsn'ayent approbation & titre de ceux qui doivent avoir fupériorité fur eux, Celon les loix & les coutumes des lieux : Et parce que c'el1 chofe qui dans v.otre diocefe regarde en général votre fpin, puifque c'el1 delà que les ames, du falut duquel vous êtes chargé, doivent recevoir la premiere teinture du bien. J'ai deliré vous faire cette lettre, pour v.ous dire que mon intention efi que vous pourvoyez au plutôt en toute J' étendue <ie votre diocefe à r obfervation de cet ordre; impofant les peines que vous ver– rez. à propos aux perfonnes de l'un & de l'autre fexe qui oferoie.nt y contrevenir. De quoi me remettant fur votre pru– dence & charité , je me contenterai de vous exhorter d'y apporter toute la di– ligence que votre charge vous oblige. Pour ce , je prie Dieu qu'il vous ait, monfieur I' év.êque de Poitiers , en f;i fainte & digne garde. Ecrit à Verfailles, le 15. jour de décembre 1640. Signi, LOUIS. Et plus bas; SusLET. X V. Mandement de M. l'évêque de Poi– tiers , en exécution de la /acre ci-dejfùs. H En ri Louis , par la grace du faine . Siegc , évêque de Poitiers. A ceux qùi ces pré fentes verront, falut. Les pre– mieres fémences d'une bonne doll:rine & pureté de venu, reglent pour !'ordinaire tout le cours de la vie , & la conduifent à une heureufe fin, lorfqu'clles font re– çues dans Jes ames dès les premiers ans après la nailfançe, & dans l'intendance que les prélats ont reçue de Dieu, pour veille.r avec foin fur le falut des peuples, la direéèion des écoles leur arant été commife; à ce qu'avec les fciences hu– maines ils fiffent enfeigner la doétrine chrétienne & orthodoxe , & élever la jeuneffe aux aéèions méritoires de Li gloire du ciel : Nous nous penfons obli– gés de rendre graces à Dieu du julle mouvement qu'il a infpiré au Roi, de 11ou5 témoigncr par la li:ttrc que S. M. nous a voulu écrire, qu'elle defire & veut, que fuivant l'ordre prefcrit par les facrés décre.ts , Hatuts & ordonnances • que perfonne n'enfeigne qui ne foit ap– prouvé de l'évêque du lieu, foient ob– fervés en notre diocefe. A ces fins , & p()ur fatisfaire au dû de notre charge : Nous faifons très-expreffes inhibitions & défenfes à toutes fortes de perfonnes de l'un & de l'autre fexe, de quelque âge, condition & qualité qu'elles foient, dans J' étendue de notre diocefe , de tenir écoles, ou recevoir en leurs maifons gar– çons ou filles, pour les inl1ruire à lire, écrire, ou aux principes de grammaire ; & généralement de s'ingérer en quelque inftruéèion de la jeuneffe que ce foit; qu'elles n'ayent comparu auparavant par– devant nous , pour être examinées & recevoir notre permi!Iion, ou de ceu~ que nous voudrons commettre : A quoi nous enjoignons de fatisfairc. Savoir, ceux & celles qui ont leur domicile en fa ville de Poitiers , ou fauxbourgs d'i– celle, quinz.e jours après la publication & affiches des préfentes : Et ~eux & cel– les qui habitent aux autres lieux de no- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence