Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

557 JcuA'c , procureur De la Foi Catholique. T1T. l. 5;8 de monfeigneur le dépôt de la tradition que J. C. leur avoit mis entre les mains, & même felon lordre naturel, le premier jugement dans les queftions de la foi. Mais en méme temps ils avouoienrque le premier Siege, lorfr;ue le befoin del' églife le demandait, l'évêque de Gap. . . , DE BLIN , prévôt. , v1ca1re genér1l & député de monfe1gneur l'évêque de Fréjus. Ecplus has, J. CARRIERE, fecrétaire. pouvoitcommencer ,pour être fuivi avec connoiffance par les Sieges fubordonnés, L'uniformité des provinces & pour parler encore plus précifément le con– fentement unanime de tous les évêques de l' églife Gallicane, paraît princip~le · ment en trois chofes : dans la manrcre de rece,·oir la contlitution apoll:olique , Jans le fond de la doéèrine, & dans l'e– :xarnen des formalités. Pour ce qui regarde l'acceptation fo– lemnelle de la conllicurion, les évêques toujours attachés à la tradition , après avoir recherché les exemples des fiecles patfés , & en particulier ce qui s'étoit fait en la derniere occafion, qui étoitl'ac– ceDtation folemnclle des contlitutions d'Înnocent X. & Alexandre VII. fur les cinq propofitions , réfolurent d'un com– mun accord , qu'à cc grand exemple & pour maintenir les droits facrés des évê· qucs , on y devoir procéder non par une ftmple exécution , mais tOUJours avec connoitfance & par forme de jugement eccléfiallique. Ainfi l'a\•oient entendu ces grands Papes faine Innocent , S. Lcon I. faint Simplice , faint Grégoire , faint Manin, faine Leon III. Jean VIII. Vic– tor il. lu6ene III. & les autres, dont les provinces alléguoi~nt les autorités. Les églifes tenoient à honneur de citer les lettres des Pa\)CS qui leur étaient adref– fécs , & cel es que nos ancêtres leur ::ivoient autrefois écrites dans le même cfprit. Le Pape comme le chef & la bouche de toute I'églife, du haut de la chaire S. Pierre dans laquelle toutes les églifes gardent l'unité, annonçoit à tous les fi– deles la commune tradition avec toute l'autorité du Prince des Apôtres: les évê· qucs reconnoilfoient dar.s le décret du premier Siege la tradition de leurs faines prédécelfeurs toute vivante dans leurs Fp.ad Tlu1- églifes; & ce confentement parfait étoit i''· la derniere marque de I' aflillance du Saint– Efprit<;iui anin~?it .tot\t le corps de l'églife catholique ; ~ etort·la cet examen que le grand Pape S. Leon avait tant loué. Ainfi en reconnoitfant la divine fu(Jériorité du ,Pr~mier Siege, les év~ques fe confervoient ' en forte que tout aboutît à l'unité Catho- p,."'n"l" 1 . Ü , d I' . . , d~ R'1eons. 1que. n trouva meme ans ant1qu1tc & avec le confentement du grand Pape S. Leon , un concours des provinces de l'Empire , femblable à celui qui venoit de fe pratiquer. Enfin , les aéèes de ces affemblées font un tréfor d'érudition ec– cléliaftique, qui ne biffe rien à defirer fur l'ancien ordre de l'églife, fur l'autorité des canons, & fur les lib~rtés aulli fain- tes que modetles & refpeéèueufes que J. C. nous a acquifes par fon fang , & dont aulli les églifes chrétiennes ont toujours été fi jaloufes. La chofe éroit facile par le fond: les évêques étoient inllruits de la matiere par les difputes précédentes. Aulli les atfem- blées n'ont rien oublié de ce qui fervoit Ro.... 1 , à illullrer la matiere. On ell entré dans l'efprit de la cenfure apotlolique en com– parant les vi.ngt-trois propofitions con- damnées , pour en bien connoître le fens . par la liaifon des principes : tous ont re- Allo. ~· marqué dans le livre avec une nouvelle doéèrine une fource d'illufions & de ora- . · · r d • \ 1 N'>·I 6 7 tiques permc1eu1es ; es pretextcs a a r 0 ,,,g,;. :·. · négligence; de vaines précifions, des fub- tilités inconnues à toute la tradition, qui t'>toient le goür des vérit<~s & des vertus évangéliques ; un detfechement de l'o- raifon au lieu de b perfeétion qu'on en promettait; une llatteufe nourriture de la vanité ; la ruine de l'efpérance , & un affoiblitfement de l'attention qu'on doit ·avoir à J. C. & à fes myftercs : on a pé- R'"'" 6· ;. nétré :l. fond la nature du faux amour pur qui effaçoit touçes les anciennes & les véritables idées de l'amour de Dieu, . . d ! I'. A<.. 7, que nous trouvons repan ues < ans e- criture & dans la tradition : celui qu'on veut introduire & établir à fa place eft contraire à I'etfence de l'amour qui veut toujours potféder fon obiet, & à la na- ture de l'homme qui delire nécellàire- T•:"•·1.1. d" h d d'' Â"'· 7 ' ment etre eureux : on con amne 11- tinéèement fur ce principe la prétendue fainte indifférence, & ce prétendu aban- don total , où fous l'rétexre de foumif- fion à la volonté de Dieu , qu'on appelle . -G http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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