Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

De la Foi Catholique. T1T. I. 49S Du 17zc.rdi dc:o:;eme jour du 1nois de juin IOfJfJ· l E mardi deuxieme jour du mois de ,juin mil lix cent quatr~-vingt-dix_­ neuf :l huit h~urcs du matin, melfe1- gneu/s les év2ques & le lieur député de Luçon fe font rendus dans le palais ar– chiépifcopal , & la melfe pro defun_Etis à été célébrée dans la chapelle dudit pa– lais archiépifcopal , par monfe!gneur l'évêque d'Agen, à laquelle monfe1gneur l >hA tr• I"" arc evcque & meNe1gneurs es eveques & le lieur député oAnt alli!1é , tenant la même marche & mcme rang que le Jour ' 'd prece ent. · Au fortir de la met!e, melfeigneurs les 1" '" &Ili d' ' arc11e''~que & c\.·l'qL1es e 1et1r ept1te de Lucon fe font rendus dans la falk du– dit palais archiépifcopal , pour y coati– nuer l'aB2mblée, apr2s avoir invoqué le Saint-Efprit. Jvionfcigneur l'archevêque a propofé le fa jet de cette alfembll-e, & a expliqué tous les articles fur lefquels on devait dé– libérer avec beaucoup de force & de net– ten:; ce qui a donné occalion ;\ l'alfemblée de faire pluÎleurs rdlexions. Il a parlé du m~ndement de monfcigneur l'archevê– que de Cambrai, par lequel il a lui-mê– me condamné fon livre: & toute !'a If em– blée a beni Dieu, Pere de Notre-Seigneur J. C. qui parla 1niféricorde dont il etl: le pere, a donné à monfeigneur l'archevê– que de Cambrai, ce cœur fort & docile que Salomon demandait i Dieu, & dont ce prélat avoit befoin pour fe vaincre lui– même , & pour condamner fincérement les erreurs contenues dans fon livre, mal· gré l'attachement & la jaloulie qu'ont d'ordinaire les auteurs pour leurs opi– ljlions. Tous unanimement ont loué Dieu, le Dieu de toute confolation qui les a confolés dans la douleur que leur caufoit le malheur d'un confrere , qui en courant après l'idée crompeufe d'une perfeélion chimérique dans la vie intérieure, s'était écarté des fenriers anciens , marqués aux 'fideles par J. C. qui dl: lui-même la voie la vérité, & la vie. Cette confolacion erf d'autant plus grande, que l'on a lieu d'ef– pérer que l'exemp'.e d'une foumillion li publique & fi lincere, ramenera dans les Jutles bornes de la vie my!1ique tous • J I ' I> 1 ~ ceux qn1 sen cto1ent ecartes en s'atta- chant auxfentimen~ outrés contenus dans le livre , & condamnés par Sa Sainteté : de forte qu'ils peuvent dire dans cette oc_calion , ce <Jll.e, S. Lean . di~oit .autre– fois , que la vente de la fo1 n ell Jamais plus efficacement défendue , que lorfque la faulfe opinion etl profcrite & condam– née par fes propres feltateurs : Tune frue1uofijjlmè jidfS defanditur càm à fais faEtacor;bus opinio fa(fa damnatur. Apr~s quoi, mclfeigneurs les év~ques ont commencé d'opiner. 1.tant plus de midi l'alfemblée s'etl féparée. Du mercredi à huit heures du matin. L 'An mil lix cent q1ntre-vingt-dix– ·neuf, le mercredi troifteme jour du mois de juin~ huit hcu~es du matin, mcf– fcigneurs les archevêque & évt·ques, & le lieur député de Luçon fe font rendus dans la falle du p;ilais archi~;:ifcopal. lis one entendu la mcffc & fe font enfuite rendus dans la Calle de J'alfemblée, & après Li priere du .Saint-F fprir ils ont con· tinué d'opiner, & dans leurs avis ils out tous remarqué , qu'il e11t été i fouhaicer que la conltitution eût été expédiée ·en forme Je bulle & non point en fo1me de bref; que la claufe proprio motu n'y eût point été inférée ; qu'on eût marqué la. maniere dont la caufe a été portée à Rome, & que ladite contl:itution eût été adrelfée aux ordinaires des lieux. Mais étant informés par la lettre du Roi , que monfeigneur l'archevêque de Cambrai a porté lui-même la caufe à Rome , la contlitution leur ayant été envoyée par Sa Maje!1~, & ayant remarqué dans quel– ques exemples qui ont été allégués, qu'on ne s'etl: pas toujours arrêté aµ défaut de forme lorfqu'on a écé in!1ruit de la vérité du fonds, ils ont cru que fans tirer à con– féquence, ils pourroient palfer fur ces dé– fauts de formalité qui ne leur ont point paru alfez elfentiels pour retarder le fruit que peut tirer l'églife de cette condam– nation, qui dl: capable de calmer les trou– bles que la doélrine contenue dans ce li– vre commençait à exciter. Ils y one eu d'autant moins de peine qu'ils ont tous déclaré , qu'après avoir lu & examiné avec beaucoup d'attention le livre des maximes des Saints , depuis qu'il paroîr, ils l'auraient condamné, & auraient don– né les mêmes qualificarions que Sa Sain– teté a données aux propofitions qui font http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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