Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

;;1 D~ la Foi Cazholique. T IT. I. 33 !. LETTRE CIRCULA Ill E les Prt!/a1s du à 11ojfoig·1zeurs royaume. MoNs 1 EU R, L'obligation que notre carall:ere nous impofe de défendre l'unité de l'églife, & de nous oppofer :l. toutes les nouveautés qui pourroient la clétruire , nous fait re– nouveller ce que la derniere a!Temblée du Clergé a Ji fa internent réfolu, pour arr~ter le cours de la doll:rine de Janfé– nius , & retirer les fideles de la créance d'une îcll:e , qui eft non feulement con– traire aux maximes de la foi, mais encore· capable d'attenter fur l'autorité de J. C. dans le fein de fon églife; quoique la vi– gilance que les évêques ont eue pour faire exécuter les conllitutions des Papes Inno– cent X. & Alexandre VII. dans l'étendue de leurs diocefes , ait paru avec non moins de zele que d'éclat, animant un chacun à fuivre ce que I'églife y régloir avec cant de jullice, par l'infaillibilité de fa parole & la fainteté de fes décrets : • • nc::an1no1ns no11s avo11s ''U a\rec regret que l'erreur , qui ne riche d'ordinaire que d'obfcurcir les vérités les plus connues, &de jetter de laconfufion dans les efprits les plus fournis, a porté les feél:ateurs du Janfénifme à inventer des moyens pour affoiblir la vigueur de ces contlicutions par des nouveaux éclaircilîemens , qu'ils ne demandent que pour retenir toujours la vérité dans I'injulbce & les confciences dans le trouble. Mais au moment que nous avons pénétré leurspenfées, & dé– couvert leurs delfeins, nous fommes en– tr.és dans le fentiment du prophete , qui die : Malheur à ceux qui renverfant L'ordre de la nature _, & qualifient le jour du nom de la nuit, &• la nuit de celui du jour, & nous oppoîant fortement à la défenfe de cette vérité qui paroîtfi vifible dans les décrets du S. Siege, nous avons eu la ~Joire de la . . . voir trtompher juîcmes au milieu de leurs difputes , defquelles nous pouvons dire ce que le Pap~ Célellin difoit autrefois de. celle des Nellori.ens, ::iu'on y travail– lo1t non pas pour faire <JU un chacun vain– quît par la religion, mais à ce que la reli– gion meme filt vaincue. Il efi vrai que les héréJies font fans force par elles-mêmes, au dire de Tenu!• lien, & que Ji par fois elles triomphent, ce n'ell jamais que de l'infirmité de quel– ques-uns , mais elles font toujours fans effet , Ji elles viennent à rencontrer une foi forte& vigoureufe qui leur réfitle. Et comme nous fonunes felon S. Paul débi– teurs aux foibles, aulli-bien qu'aux fores, il ell nécelfaire de fortifieda foi des fide– les , & faire voir que ce que Dieu avoic défini par deux gtJnds Papes, a été reçu par le confentement univerfel de tous les évêques, qui font les doéleurs naturels de la religion, & les appuis légitimes de la foi, qu'ils font obliges d'avoir autli-bicn dans le cœur que fur les levres, puifque l'une fert :\ nous jutlifier par l'entremife de la grace, dont l'accord avec norre li– berté ell Ji bien éclairci par!aconftitution du Pape ; & l'autre fe doit faire par la contèllion de bouche pour notre falut, & pour celui des peuples que Dieu nous a commis, qui feront dC:formais affurés de ce qu'ils doivent croire , quand ils liront dans nos foufcriptions, la foi de toute l'églife, dont nous confignons ainfi le dé– pot par écrit à la potlérité. L'utilité qu'il y a de fuivre cette voie, nous a fait pren– dre une délibération, contenant les mo– yens propres pour détruire entiéremenc cette fell:e. Nous vous l'envoyons, IvloN– SI EUR, afin qu'il vous plaife la faire exécu– ter au plutôt dans votre cliocefe , & de concourir avec nous par cetefpritde force & de confeil, qui n'ell autre que !' erprit de Dieu, qui fe trouve au milieu des prélats alfemblésen fon nom,& ot<lonnecn tous, dit le Pape Célefiin, ce qui e!l nécelfaire à tous par la conduite de fon peuple. L'avantage que tous les fideles en rece– vront, les obligera d'e!limer le foin que vous avez de rendre l'églife toujoursvic– torieufe de fes ennemis, & accomplira le defirque nous avons de régner avec vous, puifque nous ne voulons pas régner fans vous; comme difoient les Peres du concile de Conlbntinople. Vous ferez connoître avec quel zele vous combattez cette faulfe doltrine, que vous avez même condam– née, quoiqu'abfent, comme nous , avec S. S. pouvant dire avec S. Augutlin, lorf– qu'il parle de la réponfe que S. Pierre fic au Fils de Dieu fur la confellion d~ fa foi, qu'un parle pour tous, parce que I'u.nité efi en tous , dont le centre ell établi en l'églife romaine. De forte, MoNSIEUR, http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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