Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

De la Foi Catholique. T1T. I. LETTRE ECRITE A 1·ous LES PRELATS du royaume de France, far les cardinaux , archevêques & évêques qui Je font trouves à Paris , le I 5. juillet 1 6 53. pour la réception de la conflitucion de N S. P. le Pape Innocent X. contre les cinq propoficio11s de lanfénius. Les cardinaux , archevêques , & évêques étant eu cccce ville de Paris, Aux archevêques 6· évêques du royau– me de .f/·ance , nos très-honorés freres : Salut en Notre-Seigneur. MoNSIEUR, Le Cu jet qui nous oblige de vous écrire cette lettre efi li important à l'honneur de l' égliîe , au repos de nos dioceîes , au falut des ames qui nous font commi– fes '· & à l'union inviol;ible qui doit être .entre nous , que nous ne doutons point qu'elle ne vous foit agréable , & que nos fencimens ne fe trouvent communs aulli ·bien que notre intérêt. Vous n'i– gnorez pas que depuis quelques années , certaines propoficions one été envoyées par_plufieurs prélats à Nacre Saine Pete le Pape , avec une lettre lignée d'eux .en particulier , pour demander à Sa .Sainteté qu'il lui pltîc de les .examiner , Ill de déclarer ce qu'il en fallait croire. Ils ne jugeaient pc,s fans douce , à caufe de l'état préfenc des difpuces qui s'éco.ienc ~mi:es dans la ·France , & qui parta– geaient les-eCprits , en devoir-faire eux– rnèmes le premier jugement , comme H leur appartenait par l' elîence de leur dignité , & Celon les formes canoniques. Et ils croyoient qu'il étoit befoin de la voix du chef de J'.églife, pour impofer un lilence éternel aux vents qui com– inençoient à s'élever contre le vaitfeau dont Dieu leur a donné la conduite. Certes, ib étoient d'autant plus à crain– dre, que ce n'était pas du dehors qu'ils foufHoient ; mais que c'était dans le vaiffeau même qu'ils avoient leur ori– gine, & que perfonne ne penfoic exciter la tempête, mais s'y oppoîer. En effet 'hacun s'efl rendu au pied de la chair~ de faint Pierre, qui en le centre cle l'u– nité catholique , où toutes les lignes doivent aboutir , li elles ne veulent , en s'écartant, trouver leur ruine dans leur féparation. Notre Saint Pere le Pape Innocent X. a bien connu l'importance de l'affaire fur laquelle on le confultoit, & la néceffité d'y rélondre prompte– ment. C'etl pourquoi i y a voulu appor– ter un foin extraonlina1re pour la ter– miner. Après diverfes confultations , il a fait une bulle , par laquelle il qualifie & condamne les propoficions dont il étoitqueihon. Monfieur le nonce l'ayant remiîe entre les mains de nos agens généraux , Jvec un bref qui s'adretfe à tous les évêques de France, ils nous ont convoqués chez monfieur le cardi– nal Mazarin, pour délibérer de ce qu'il fallait faire en cette occalion ; les gran– des affaires donc fon Eminence en char– gée, n'ayant pas pu lui permettre de fe trouver au lieu ordinaire , tous les évfques qui fe font rencontrés à la fuite de la cour pour les intérêts de leurs dio– ceîes; fe font rendus à cette atfemblée• Ils y ont apporté un même efprit , un mêmecœur, & une même bouche, pour recevoir le jugement de celui , à qui, comme à leur chef, ils font fi étroite– ment liés par l'unité de l'épifcopat chré– tien, dans la fubor'dination hiérarchi– que , qu'ils ont cru, avec raifon , avoir prononcé avec lui la condamnation des propofitions qu'il a condamn6es. Ainli il n'y a eu entre nous , autre diverlité , que celle de la façon d'exprimer le ref– peét <JUe chacun ·porte au fuccetfeur de faint Pierre, & de la déférence qu'il veut rendre à fon décret pour le bien de la paix, & pour la confervation de la vé– rité & de l'unité. Cette foumillion ne doit furprendre perfonne , puifqu'elle i:_fi comme. l'héritage des évêques de !-rance, qui dans un fynode tenu fous Carloman & Pepin, firent une déclara– tion fole1IU1elle de vouloir garder l'unité http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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