Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

1 8' De la Foi Catholique. T1T. l. I S+ ment apporte , fous une feule efpece; & li elle a réd•iit les fideles à cette feule efpecc , ce. n'a pas ~té _par mépris _de l'autre pu1fqu'ellc la fa1t au contraire pour c:npêcher les irrévérences que la confulion & la négligence des peuples avoit cauf,:es dans les derniers temps, fe réîervant le réubliffement dè la com– munion fous les deux efpeces, fuivant que cela fera plus utile pour la paix & pour l'unité. . Les théologiens catholiques ont fait ''air :l me!!ieurs de la R. P. R. qu'ils ont eux-mên1es ufé de plulicurs interpréta– tions fembhblcs à celle-ci , en ce qui re– garde J'ufage des facrcmens : mais fur– tout on a eu raifon de remarquer celle qui en tirée du chapitre 1 l. de leur dif– cipline, rit. de la ce11c, art. 7. otl ces paroles font écrites , On doit adminiflrer le pain de la cent à ce1.1.x qui ne peuvent ~oire de vin, en füifant proteflation que ce n'eft par mépris, G 1 faifont tel effort qu'ils pourront , même approchant la coupe de la houche tant qu'ils pourront , pour ohvier à tout fcanda!e. Ils ont jugé par ce régle– rnent, que les deux efpeces ,..'étaient pas effentiellcs i h communion par l'infli– ·tution de ]Esus-CHRIST: autrement il eût fallu refufer tout-:l-fait le facrement à ceux qui n' euffent pas pu le recevoir tout enner , & non pas le leur donner d'une maniere contraire à celle que JEsus-CHRIST aurait commandée; en ce cas leur impuilfance leur aurait fervi d'excufe. Mais nos adverfaires ont cru que la rigueur feroit excellive, fi l'on n'accordait du moins une des efpe- ' . . . ces a ceux qui ne pourro1ent recevoir l'autre; & comme cette condefcendince n'a aucun fondement thns les écritures, il faut qu'ils reconnoilfent avec nous que les paroles par lefquelles ]Esus-CHRIST nou~ propofe ~es deu~ efi:eces, font fujet– tes a qneloue rnterpretanon, & que cette interprétation fe doit faire par l'autorité de J' eglife. Au relle, il pourrait f~mbler que cet _article de l_e!lr difcipline, qui ell du fy– node de Poitiers, tenu en 1 r6o. aurait été réformé par le fynode de Verteuil tenu en 1567. où il en porté' que la com;agnie ?'efl pa~ d'avis qu'on adminiftre le pain à ceu:.: quz nt vuu.dront recevoir la coupe. Ces deux fynodes néanmoins ne font nulle– ment opp~îés. Celui de Vertueil, parle '1e ceux quz ne veulent pas rtHvoir '" coupe; & celui ,\e Poitiers, parle de ceux qui ne le peuvent pas. En effet , nonobfiant le fynode de _v ~rt~eil' J'artic!e en de;~euré dans la d1fc1plme, & me1~e a ~te ap: prouvé par un, fy~od.e pollcneur a cdlll de Vermeil, c el1·a-d1rc, par le fynodc de la Rochelle de I f7I· où l'article fut revu, & mis en l'état qu'il en. !v1ais quand les fynudes de mellieurs de la R.P.R. auraient varié dans leurs fentimens cela ne ferviroit qu';\ faire voir que Îa chofe dont il s'agit ne re– garde pas la foi, & qu'elle efl de celles do.nt . J'églife peut difpofcr felon leurs prmc1pes. Il ne relle plus qu'à expofcr ce que les xrn:. Catholiques croient toucha11t la parole ,-~'tir r~·vt'i,, de Dieu & touchant l'autorité de l'é- r·'"'t' '"" , t'() Jj(', glife. JE sus -C HR 1 s T ayant fondé fan églife fur la prédication , la parole non écrite a été la premiere re~le du chrif– tianifme ; & lorfc;ue les écritures du nouveau telhment y ont rté jointes , cette parole n'a pas perdu pour cela li>n autorité : ce qui fait que nous recevons avec une pareille vénération toUt€e qui a été enfeigné par les apôtres , fait par écrit, foitde vive voix, felon que faint i.Thdf.• .o.il Paul même l'a expreffément déclaré. Et la maroue certaine qu'une doébine vient des apêitres , ell lorfqu' elle eH: embraf- fée par toutes les églifes chrétiennes fans qu'on en puiffe marquer le commence- ment. Nous ne pouvons nous empêcher de recevoir tout ce qui ell établi de 12 forte , avec la foumillion qui ell duc à l'autorité divine; & nous fommes per- fuadés que ceux de mellieurs de la R. !'. R. qui ne font pas opiniâtres, ont ce même fenriment au fond du cœur, n'étant pas pollible de croire qu'une doétrine reçue dès le commencement de !' églife vienne d'une autre fource que des apôtres. C'etl pourquoi nos adverfaires ne doivent pas s'étonner, fi étant Coigneux de recueillir tout ce que nos peres nous ont lailîé , nous confervons le dépôt de la tradition aulli-bien que celui des écritures. , L'églifc étant établi,e ?e Dieu , pour v,,,:;1;JJ;, .,. erre gardienne des ecntures & de la tiglift. tradition, nous recevons de fa main les écritures canoniques ; & quoique difent nos adverfaires , nous croyons que c'etl principalement fan autorité qui les dé- termine à révérer comme des livres di- vins le cantique des cantiques • qui a li http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=