Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

De la Foi Cachobque. T1T. I. chés à la créance de la réalité , que nous : & il a permis encore que les Cal– vinilles aient déclaré que cette doélrine n'a aucun venin; qu'elle ne renverfc pas Je fondement du falut & de la foi ; & qu'elle ne doit pas rompre la commu– nion entre les frercs. Que ceux de menieurs de la R.P.R. qui penfent féricu[ement à leur falut , fe rendent ici attentifs à J' ordre que tient la divin{ providence , pour les appro– cher infenfiblement de nous & de la vé– rité. On peut, ou diffiper tour-à-fait, ou réduire à très-peu de chofe les autres fujets de leurs plaintes, pourvu qu'on s'explique. En celle-ci, qu'on ne peut efperer de vaincre par ce moyen , ils ont eux-mêmes levé la principale difficulté , en déclarant que cette doéhine n'eft pas contraire au falut, & aux fondemeru; de la religion. II eH vrai que les Luthériens , quoi– que d'accord avec nous du fondement de la réalité , n'en reçoivent pas toutes les fuites. Ils mettent le pain avec le corps de Jrsus-CHRIST; quelques-uns d'eux rejettent l'adoration; ils femblent ne reconnoitre la préfence que dans l'ufage. Mais aucune fubtilité des mi– niftres ne pourra jamais perfuader aux gens de bon Cens, que fupportant la réa– lité, qui eft le point le plus important & le plus difficile, on ne doive fupporter le refte. De plus , cette même ~rovidence , qui travaille [ecrétement a nous rap– procher, & po[e des fondemens de ré– conciliation & de paix au milieu des aigreurs & des difputes, a permis encore que les Calvi nilles [oient demeurés d'ac– cord, que fuppofé qu'il faille prendre à la lettre ces paroles, ceci eft mon corps, les Catholiques raifonnent mieux & plus conféquemment que les Luthériens. Si je ne rapporte point les paffages qui ont été tant de fois cités en cette matiere, on me le pardonnera facile– ment , puifque tous ceux qui ne font point opiniâtres , nous accorderont fans peine que la réalité étant fuppofée , notre doll:rine eft celle qui fe fuit le nueux. C'ell donc une vérité établie , que notre doélrine en ce point ne contient que la réaliu: bien entendue. Mais il n'en faut pas demeurer n; & nous prions les prétendus réform~s, de conüdérçr que nous n'employons pas d'autres cho– fcs pour expliquer le facrificc de J'cu– charilhe, que celles c;ui font enfermées néceffoircmenr dJns cette ré:: lité. .Si l'on nous demonde apn's cela, d' o!l vient donc que les Luthériens, qui croient Il réalité, rejette11t 11éanrr1oin1t ce facri– fice, qui felonnous n'en en qu'une fuite: nous répondrons en un mot, qu'il faut mettre cette doéhinc parmi les autres conféqucnces de la préfence réelle, que ces mêmes Luthériens n'ont pas enten– dues, & que nous avons mieux pénétrées qu'eux, de l'aveu même des CalviniHcs, Si nos explications perfuadent à ces derniers, que notre doéh ine fur le facri– fice efi enfermée dans celle de la réalité, ils doivent voir clairement que cette grande difpute du facrilice de la meffe, qui a rempli tant de volumes, & qui a donné lieu à tant d'inveélives , doit être dorénavant retranchée du corps de leurs controverfes , puifque ce poiur n'a plus aucune difficulté parriculiere ; & (ce qui ell bien plus important ) que cc fa– crilice , pour lequel ils one cane de ré– pugnance, n'ell qu'une fuite néceffaire, & une explication naturelle d'une doc– trine qui Celon eux n'a aucun venin. Qt1>ils s'ex3mÎnent maintenant eux-mê– mes , & qu'ils voient après cela devant Dieu , s'ils one autant de raifon qu'ils penfenr en avoir, de s'être retirés des autels où leurs peres ont reçu le pain de vie. x Il retl:e encore une conféquence de r..1 ::~~;.,._ cette doltri11e à examiner qui efl q 11 e ";i),. fc•i 1 i.. s , , ' dr 11x t{pe,es. Jrsus-CHRIST eranr rcellen1ent pré- fenr dans ce facremenr , la grace & la bénédi{rion n'cft pas arrachée aux crpe– ces fenlibles, mais à la propre fubllance de fa chair qui ell vivante & vivifiante, à cau[e de la divinité qui lui eft unie. C'eft pourquoi tous ceux qui croient la réalite ne doivent point avoir de peine à ne communier que fous une erpece, puifqu'ils y reçoivent roue ce qui eft effenriel 3 ce facrement , avec une plé– nitude d',1utanr plus certaine, que la réparation du corps & du fang n'étant pas réelle, ainfi qu'il a été dit, on reçoit entiéremenr & fans divifion , celui qui ell feu! capable de nous raffafier. Voilà le fondement folide, fur lequel J'églife i.nrerprér~nr ]~ précepte de l.a communion , a dcclare que l'on pouvo1t iecevoir la fanétification _qu.e cc faci~ MiJ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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