Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

177 De la Foi C,uholique. T IT. I. infiniment différent de celui qui fe pra– tiquoit dJns la loi : fanifice fpi;ituel _& digne de la nouvelle alliance, ou la vic– time préfente .n'ell apperçue qu~ ~ar la foi , où le glaive ell la parole qui fcplre mylbquement le corps & le fang , où ce fang par conféquent n'ell répandu qu'en myllere , & où la mort n'intetvienc que par répréfentation : facrilice néanmoins très-véritable, en ce que )Esus-CHRIST '.f .ell véritablement contenu & préfenté a Dieu Cous cette ligure de mort : mais fac ri lice de commémoration , qui bien loin de nous détacher , comme on nous l'objelte, du facrilice de la croix, nous y attache par toutes fes circonllances, puif– que non feulement il s'{ rapporte tout entier, mais qu'en effet i n'en & ne fub– fille que par ce rapport , & qu'il en tire toute fa vertu. C'ell la doltrine exprelfe de l'églife scB". '" c. 1 • catholique dans le concile de Trente , qui enfeigne que ce facrilice n'ell inlli– tué, qu'afin de repréfincer celui qu.i a été une/ois accompli en la croix \ d'en fu.ire durer la mimoirejufilu' à la fin des fiecles ; & de nous en appliquer la. 'Vertu falutaire pour la rémiffeon des péc/1és que nous com– mettons tous les jours. Ainli loin de croire qu'il manque quelque chofe au facrilice de la croix, l'églife au contraire le croit fi parfait & li pleinement fuffifant, '1Ue tout ce qui fe fait enfuite n'en pins éta– bli que pour en célébrer la mémoire, & pour en appliquer la vertu. Par-là , cette même églife reconnoît que tout le mérite de la rédemption du genre humain en attJché i la mort du Fils de Dieu; & on doit avoir compris par toutes les chofes qui ont été expo– fées , que lorfque nous difons à Dieu dans la célébration des divins mylleres, nous vous préfènton.s cette hofliefainte, nous ne prétendons point par cette oblation faire ou préfenter à Dieu un nouveau paiement du prix de notre falut, mais emJ:>loyer auprès de lui les mérites de J. C. préfent, & le prix infini qu'il a payé une fois pour nous en la croix. Meffieurs de la R. P. R. ne croient point offenfer JEsus•CHRIST en l'of– frant à Dieu comme préfent à 'leur foi · & s'ils croyaient qu'il fût oréfent en effet' qu'elle répugnance auroîi:nt-ils à !'offri; comme etant effeétivement préfent ? Ainli toute la difpute devroit de bonne foi hre réduite à la feule préfençe, Tome /, Après cela , toutes ces fauffes idées que meflieurs de la R. P. R. [e font du facrilice que nous offrons , devroicnt s'effacer. Ils devraient reconnoître frJn– chement que les Catholiques ne pré– tendent pas fe faire une nouvelle propi- tiltion, pour appaifer Dieu de nouveau, 1 comme s'il ne !' étoit pas fuffifamment, par le facrilice de la, croix, ou pour a1outer quelque fupplement au prix de notre falut , comme s'il écoit imparfait. Toutes ces chofes n'ont point de lieu dans notre doltrine , puifque tout fe fait ici par forme d'intercellion & d'ap– plication, en la maniere qui vient d'être expliquée. Après cette explication, ces grandes L"' ~"· objeétions qu'on tire de J' épître aux I1:&;;~~. ""• Htbreux, &qu'onfait tant valoir contre nous, paroîtront peu raifonnables; & c'en en vain qu'on ~'efforce de prouver par le fentiment de !'Apôtre , que nous anéantiffons le îacriliée de la croix. Mais comme la preuve la plus certaine qu'on puiffe avoir que deux doltrines ne font point oppofées , en de reconnoître en les expliquant, qu'aucune des propoli- tions de l'une n'en contraire aux propo- fitions de l'autre: je crois devoir en cet endroit expofer fommairement la doc- trine de l'epître aux Hébreux. L'Apôtre a dellèin en cette épître de nous enfeigner que le pêcheur ne pou– vait éYiter la mort, qu'en fubrogeanteR fa place quelqu'un qui mourût pour lui; que tant que les hommes n'ont mis en let1r place ~t1e des ani1n:tt1x égorgés • leurs facrilices n'opéroienr autre chofe qu'une reconnoilfance publique ; qu'ils méritoienr Il mort , & que la iunice di– vine ne pouvant pas être fatisfaire d'un échange li inégal , on recommençait tous les jours à égorger des vié!imes ; ce qui étoit une marque certaine de l'in– fuffifance de cette fubrogation : mais que depuis que JEsus-CnRIST avoit voulu mourir pour les pécheurs, Dieu îatisfait de la fubrogation volontaire d'une li digne perfonne n'ayoit plus rien à exi– ger pour le prix de notre rachat. D'où l' Apotre conclut , que non feulement on ne doit plus immoler d'autre vidime aerès JESUS-CHIUST, mais que JESUS– CHRIST même ne doit être offert qu'une feule fois à la mort. Que le leéteur Coigneux de fon falur, & ami de la vérité , repalfe maintenan~ M http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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