Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

165 De la Foi Catholique. T1T. I. t66 prétendent que la cho~e sexrlique afiè.z mcire de moi·. II ell clair que l'i~tention d'elle-même parce qu on voit bien, d1- du fils de Dieu ell de nous obliger par fent-ils que' ce qu'il préfente n'ell que ces paroles à nous fouvenir de la morr du pain'& du vin: mais ce raifonnement ~u'il a endurée pour notre falur; & faint s'évanouir, quand on conlidere que celui 1 au! conclue de ces mêmes paroles que qui parle el1 d'une autorité qui prévaut nous annonçv"s la mort du Sâg"eur dans'· Cor. u.14, aux fens, & d'une puiffancc qui domine cc myllere. Or, il ne faut pas fe perlua- toute la nature. li n'ell pas plus difficile der que ce fouvenir de la mort de Nocre- au Fils de Dieu de faire que fon corps Seigneur exclue la préfence réelle de fon foie dans l'eucharil1ie , en difant, ceci corps : au contraire; li on conlidere ce' eft mon corps, que de faire qu'une femme que nous venons d'expliquer, on encen-· foie délivrée de fa maladie, en difant, dra clairement que cette commémoration Luc. 11 • n. femme tu es délivrée de ta maladie; ou de ell fondée fur la préfence réelle. Car di:: faire que la vie fait confervée à un jeune mêmequelesJuifs en mangeantlesviétimei Joan. ~- ;. homme, en difant à fon pere, ton fils eft pacifiques fe fouvenoient qu'elles avoient vivant; ou enfin de faire que les péchés été immoltes pour eux ; ainli en mangeant d11 paralytique lui foient remis, en lui la chair de J. C. notre viélime, nous de- ll!Uth. b, :. difanr, ces péclzés te font remis. vons-nous fouvenir qu'il efi mort pour Ainli n'ayant point à nous mettre en nous. C'ell donc cette même chair man– peine comment il exécutera ce qu'il dit, gée pat les fideles , qui non feulement nous nous attachons précifément à fes reveille en nous la mémoire de fon im– paroles. Celui qui fait ce qu'il veut, en molation, mais encore qui nous en con– parlant opere ce qu'il dit; & il a été plus firme la vérité. Et loin de pouvoir dire aifé au fils de Dieu de forcer les loix de que cette commémoration folemnelle , h nJture pour vérifier fes paroles, qu'il que J. C. nous ordonne de faire, exclue ne nous ell aifé d'accommoder notre ef- la préfence de fa chair, on voit au con– prit à des interprétations violentes qui traire que ce tendre fouvenir qu'il veut renverfent toutes les loix du difcours. que nous ayions à la fainte table de lui Ces loix du difcours nous apprennent comme immolé pour nous, ell fondé fur que le ligne qui repréfente naturellement, ce que cette même chair y doit être prife reçoit fouvent le nom de la chofe, parce réellement, puifqu'en effet il ne nous ell: qu'il lui el1 comme naturel d'en ramener pas poffible d'oublier que c'ell pour nous l'idée à l'efprit. Le même arrive auffi, qu'il adonné fon corps en facrifice,quand quoiqu'avec certaines limites, aux lignes nous voyons qu'il nous donne encore d'inllicucion, quJnd ils font reçus, & tous les jours cette viélime à manger. qu'on y ell accoutumé. Mais qu'en éta- Faut·il que les chrétiens, fous prérexte bliffant un ligne, qui de foi n'a aucun de célébrer dans h cene la mémoire de rlpport à la chofe, plt exemple, un mor- la Paflionde notre Sauveur, Ôtent à cette ceau de pain pour lignifier le corps d"un pieufe commémorJtion ce qu'elle a de homme, on lui en donne le nom fans rien plus efficace & de plus tendre ? Ne doi– expliquer, & avant que perfonne en foit vent~ils pas conliderer que J. C. ne com– convenu, comme a fait J. C. dJns la mande pas limplement qu'on fe fouvienne cene: c'ell une chofe inouie, & dont de lui, maisqu'ons'enfouvienneenm:m– nous ne voyons aucun exemple dans geant fa chair & fon fang? Qu'on prenne toute 1' écriture-fainte, pour ne pas dire garde à la fuite, & à la force de fes pa– dans tout le hngage humain. raies. li ne dir pas limplement, comme Aulli l\1rs. de la religion prétendue ré- Mrs. de la religion pretendue réformée formée, ne s'arrêtent pas tellement au femblent l'entendre, que le pain & le vin fens figuré qu'ils ont voulu donner aux de l'eucharilbe nous foient un mémorial - paroles de _J. C. qu'en même temps ils de fon corps & de Con fang: mais il nous ne reconno1!fenrqu'il a eu intention en les avertit qu'en faifant ce qu'il nous pref– proférant de nous donner en vérité fon cric, c'ell-à-dire, en prenant fon corps F 'fl· . corps & fon fang. & fon fang, nous nous fou venions de lui. du'~;::t::·: Arrcès avoir propofé les fentimens de Qu'y a-t-il en effet de plus puiffJnt pour r."" "" "' l" !'li h 1 · ·" c . r · E li 1 ,. nH:inoiri: de eg 1 e roue ant ces para es, cect e 1 .. mon nous en raire 1ouve111r? t t es enrans '"i"~~. '" ''·corps, il faut dire .ce qu' ell~ penfe. de ce~- fe fouviennent (1 tendrement de leur pere • "c.,, "·•;.les qye J, C. y aJollta, f1111os '"' 111 mi~ & de !es bernes, lo1fqu'ils s'~ppro,heas -·· L~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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