Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

1S7 De la Foi Catholiqu~ T rT. l. 1 s S furabondamment il a· pu nous appliquer donnions à une téméraire confiance , cette fatisfatl:ion 'infinie en deux manie- abufant de la facilité du pardon. res: ou bien en nous donn1nt une entiere C'efi donc pour fari5fa1re à cette obli– abolirion , fans réferver aucune peine ; gation que nous fommes alfujerris à quel– ou bien en commuant une plus grande qucs œuvres pénibles, que nous devons peine en une moindre , c'eft-à-dire, la accomplir en efprit d'humilité & de pé– l'eine éternelle en des peines temporelles. nirence ; & c'efi la néce!lité de ces œu– Comme cette premiere façon efi la plus vres fatisfatl:oires qui a obligé l'églife an– entiere & la plus conforme à fa bonté, ciennne à impQ.fer aux pénitens les pei– il en ufe d'abord dans le baptême: mais nes qu'on appelle canoniques. nous croyons qu~il fe Cert de la feconde Quand donc elle impofe aux pécheurs dans la r~million qu'il accorde aux bapti- des œuvres pénibles & laborieufes , & fés qui retombent dans le péché, y étant qu'ils les fubilfent avec humilité , cela forcé en quelque maniere par l'ingrati- s'appelle fatisfatl:ion ; & lorfqu'ayant tude de ceux qui ont abufe de fes pre- égard, ou à la ferveur des pénitens, oil. miers dons; de forte qu'ils ont à fouffrir à d'autres bonnes œuvres quelle leur quelque peine temporelle, bien que la prefcrit, elle relâche quelque chofe de peine éternelle leur foit remife. la peine qui leur elè due , cela s'appelle Il ne faut pas conclure delà que J. C. indulgence. . n'ait pas enriérement fatisfait pour nous 1. Le concile de Trente nepropofe autre . mais au contraire qu'ayant acquis fur chofe à croire fur le fujet des indu!-,~~~~~: 5 'JI' nous un droit abfolu par le prix infini qu'il gences , linon que la puiffence de lu ac-'"""'· a donné pour notre falut, il nous accorde corder a été donnée à l'églife par J. C. & le pardon , à telle condition, fous telle ipie l'ufage en eft falutaire; à quoi ce con- loi, & avec telle réferve qu'il lui plaît. cile ajoute quïl doù être retenu, avec mo- Nous ferions injurieux & ingrats en- déraûon toutefois, de peur que la dijCipline vers le Sauveur, fi nous ofions lui difpu- ecc!éjiaftique nefait é11ervée par une exctf/ive. ter l'infinité de fon mérite, fous prétexte facilité : ce qui montre que la maniere qu'en nous pardonnant le péché d'Adam, de difpenfer les indulgences regarde la il ne nous décharge pas en même temps difcipline. de toutes fes fuites, nous lailfant encore Ceux qui fartent de cette vie avec la alfujettis i la mort & à tant d'infirmités grace & la charité , mais toutefois rede– corporelles & fpiriruelles que ce péché vables encore des peines que la jullice. nous a caufées. Il fuffit que J. C. ait payé divine a ré[ervécs, les fouffrent en l'au– une fois le prix par lequel nous ferons un tre vie. C'en ce qui a obligé route l'an– Jour enriérement délivrés de tous les tiqui1e chrétienne à offrir des prieres, m1ux qui nous accablent : c'elè à nous des aumônes & des facrifices pour les à recevoir avec humilité & avec aébons fideles qui font décédés en la paix & de graces chaque partie de fon bienfait, en la communion de l'églife, avec une en conlidérant le progrès avec lequel il foi certaine qu'ils peuvent être aidés par sdr. :5, .i, lui plaît d'avancer notre délivrance, fe- ces moyens. C'efi ce que le concile dei"'&· Ion lordre que fa fagelfe a établi pour Trente nous propofe il croire touchant n?tre bien, & pour une plus claire ma- les ames détenues dans le purgatoire, mfel11tion de fa bonté & de fa jullice. fans déterminer en quoi confil1ent leurs Par une fembbble raifon nous ne de- peines, ni beaucoup ,!'Jutres chofes fem– vons pas trouver étrange, fi celui qui blables fur lefquelles ce faine concile nous a montré une fi ~rande facilité dans demandeune~randerctenue,biamantceux le baptême fe rend plus difficile envers qui debitent ce qui ell incertain & fufpeét. nous après que nous en avons violé les Telle efi la fainte & innocente doc– fanues pro"'!clfes. li el1 julle, & même trine de l'églife catholique touchant les 11 ell faluta1re pour nous , que Dieu , fatisfaltions dont on a voulu lui faire ~n nous remettant le péc~1é avec 1,a .r~ine un _fi grand crime. Si après cette expli– ~ternelle one nous avions mer1tee , canon mel1ieurs de la R. P. R. nous ob– cxige de nous quelque peine temporelle jeltent que nous faifons tort A la fatis– pour nous retenir d1ns le devoir ; de faltion de J. C. il faudra ou'ils aient ou– peur que Corta~t trop promptement des blié que nous leur avo~s dit que le liens de la 1ulhce, nous ne cous ahan- Sauveur a payé k prix entier de notre http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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