Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

1 1- 9 De la Foi Catholique T IT. 1. J Sa Dieu e( prits adminithateurs , pour. con- n'excite plus vivement en nous le fou– courir à I' œuvre de notre falut; fo1t que venir de <elui qui nous a aimés jufiJu'à fe .Dieu même leur fatfe connoître nos livrtr pour nous à la mort. Tant que l'i- Calai. •· clefirs par u?.e révélati~n particuliere ; mage préfente à nos yeux fait durer un li foit enfin qu il leur en decouvre le fecret précieux fouvenfr dans notre ame , nous dans fon ellènce infinie , où toute vérité fommes portés à témoigner par quel- ell comprife. Ainli l'églife n'a rien déci- ques marques extérieures , jufques où va dé fur les différens moyens dont il plaît notre reconnoiffance ; & nous faifons à Dieu de fe fervir pour cela. · ':?ir en nous humiliant en préfence de 11ais quels que foient ces moyens , l 1ma~e .' quel_le. eft no.tre f~umillion pour toujours ell-il véritable qu'elle n'attri- fon divin or1gmal. Amli a parler préci- bue i la créature aucune des perfeél:ions fément & Celon le ftyle eccléfiallique, divines, comme faifoient les idolàtres , quand nous rendons honneur à l'image puifqu'dle ne permet de reconnoître d'un apôtre ou d'un martyr, notre in- dans les plus grands Saints aucun degré tention n'eft pas tant d'honorer l'image, d'excellence qui ne vienne de Dieu, ni que d'honorir l'apôtre ou le martyr en pré--~~·· ~ 0 ·~ aucune confidération devant fes yeux fince de l'image. C'eft ainli que parle le ioug'.~;rr: ''· que par leurs vertus , ni aucune vertu ('Ontifical romain ; & le concile de ~~: d• •••· qui ne foit un don de fa grace, ni aucune Trente exprime la même chofe , lorf– connoitfance des chofes humaines que qu'il dit, que l'honneur que nous rendons celle qu'il leur communique , ni aucun aux images fi rapporte tellement aux origi- pouvoir de nous allifter que par leurs naux, que par le moyen dts im.iges que nous prieres, ni enfin aucune félicité que par baifons, éJ devant l<fquel!es nous nous mec- une foumillion & une conformité par- tons à genoux, nou.r adorons). C. éJ hono- faite à la volonté divine. rons lesSaùzts dont elles fo11t la reffemb!a::ct. Il en donc vrai, qu'en examinant les Enfin on peut connoître en quel ef- fentimens intérieurs que nous avons des prit I' églife honore les images, par l'hon– Saints, on ne trouvera pas que nous les neur qu'elle rend à la croix & au livre élevions au-detfus de la condition des de l'évangile. Tout le monde voit bien créatures,& delà on doit juger de qu'elle que devant la croix elle adore celui qui nature en l'honneur que nous leur ren- a porté nos crimesfar le bois ; & que li les dons au-dehors, le culte extérieur étant enfans inclinent la tête devant le livre '·Pet.'• établi pour témoigner les fentimens in- de l'évangile , s'ils fe levent par hon- térieurs de l'ame. neur quand on le porte deYJnt eux, & Mais comme cet honneur que l'églife s'ils le baifent avec refpeél: , tout cet rend aux Saints paroit, principalement de- honneur fe termine à la vérité éternelle vant leurs images & devant leurs faintes qui nous y eft propofée. reliques , il efl: à propos d'expliquer ce Il faut être peu équitable pour appel- qu'elle en croit. Ier idolâtrie ce mou\•ement religieux 9ui "· Pour les images, le concile de Trente nous fait découvrir, & baitfer la tete 1 ·" im.•i" d 'fi d ""' d' · d" d I'" d 1 . ' . C?-ltsrtfilJuc!. e e11 expre11ement y croire au.eu.ne l- evant image e a croix, en mcmo1re <:onci\. ·rrid. vinité ou vertu par laquelle on les doive de celui qui a été crucifié pot1r l'amour rclT. 2), dcc. ' ' d • de i1Jv, &c. reverer , de leur demantler aucune gra.ce , e nous ; & ce feroit etre trop avettgle éJ d'y attaclur fa confiance ; & veut que que de ne r.as appercevoir l'extrême di[– tout !'honneur fi rapporte aux originaux férence qu il y a entre ceux qui fe con– qu'elfes repréfanunt. fioi~nt aux idoles , par l'opinion qu'ils Toutes ces paroles du concile font avoient que quelque divinite ou quelque autant de CJraél:eres qui fervent à nous vertu y étoit pour ainli dire attachée, & f.:ire d.illinguer des idoBtres , puifque ceux qui déclarent comme nous , qu'ils bien 101~ de, croi~e comme eux que quel- ne fe veulent fen·ir des images que pour qu~ d1v1mt~ habite dans les images, nous éle\•er leur efprit au ciel, afin d'y hono– ne leurattnbuons aucune vertu ciuecelle rer J. C. ou les Saints, & dans les Saints d'exciter en nous le fouvenir des originaux. Dieu même , qui elt l'auteur de toute C"ell fur cela qu'ell fondé l'honneur fanétification & de toute grace. qu'on rend aux images. On ne peur nier, On doit entendre de la même forte par exemple ,que celle de JESUS-CHRIST l'honneur que nous rendons aux reliques, Çrucifié : lorfque nous la regardons , à l'eiemple des premiers liecles de I'é- K ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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