Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 1

14s De la Foi Catlzolique. T1'r. 1. • 146 & de notre d~pendance abfolue. La même églife enf-eigne que tout culte religieux fe doit terminer à Dieu comme à fa fin nécetfaire; & fi l'honneur qu'elle rend à la See. Vierge & aux Saints, peut être appellé religieux, c'ell à caufe qu'il fe rapporte nécelfairemenc à Dieu. Mais avant que d'expliquer d'avantage en quoi confille cet honneur, il n' el1 pas inutile de remarquer que mefiieurs de la R. P. R. prelfés par la force de la vérité, commencent à nous avouer que la cou– tume de prier les SJints , & d'honorer leurs reliques, étoic établie dès le qua– trieme Jiecle de !' églife. MonJieur Daillé en faifant cet a\•eu dJns le livre qu'il a fait contre la tradition des Latins tou– chant l'objet du culte religieux , ac– cufc faint Bazile , faint Ambroife, faint Jérome , faine Jean, faine Chryfollo– me , faint Augullin & plufieurs autres grandes lumicres de l'anciquicé qui ont paru dans ce tiecle , & fur-tout faine Gré•oire de Nazianze, qui ell appellé le théologien par excellence , d'avoir changé en ce point la doétrine des trois fiecles précédens. 1'-lais il paroîcra peu vraifemblable que M. Daillé air mieux entendu les fentimens des peres des crois premiers fiecles , que ceux qui ont re– cueilli , pour ainJi dire , la fucccfiion de leur doétrine immédiJtement après leur mort, & on le croira d'autant moins que bien loin que les peres du quacrieme fiecle fe foient apperçus qu'il s'introdui– sît aucune nouveauté dans leur culte, ce minilhe au contraire nous a rapporté des texces exprès , par le fque ls ils font voir clairement, qu'ils prétendoient , en priant les Saints , fuivre les exemples de ceux qui les avoienc précédés. Mais fans examiner davantage le fenciment des peres des trois premiers fiecles , je me contente de l'aveu de lvl. Daillé , qui nous abandonne tant de grands perfon– nages qui ont enfeigné l' é~life dans le quatrieme. Car encore qu'il fe foie avifé, douze cents a:is après leur mort, de leur donner par mépris une maniere de nom d,e fe,éte.' en les appellanc Reliquaires , c ell-a~?tre, gens qui honorent les reli– ques ; ) efpere que ceux de fa communion feront plus refpeétueuxenvers ces grands hommes. lis !l'oferonc du moins leur ob– jeéter qu'en priant les Saints, & en hono– rant leurs reliques, ils foient tombés dans l'idolâtrie, ou qu'ils aient renverfé la con- Tome /, fiance que les chrétiens doivent avoir en ]. C. & il faut efpérer que dorénavant iJ9 ne nous feront plus ces reproches, quand ils confidérerontqu'ilsne peuvent nous les faire, fans les faire en même cemµs à tant d'excellens hommes , dont ils font pro– feflion, auffi-bicn que nous, de révérer la fainteté & la doétrine. l\lais comme il s' a- git ici d'expofer notre créance plutôt que de faire voir qnels ont été fes détonfeurs, il en faut continuer l'explication. L'éf;life en nous enfeignant qu'il ell: rr. ' utile de 11rier les Sai11ts, nous enf eig11e à les L'ln.!-·~,aeio,, prier clans ce même efprit de charité, & d,, '"'""· felon cet ordre de fociété fraternelle qui nous porte à demander le fecours de nos freres vivans fur la terre , & le catéchif- me du concile de Trente conclut de cette ~"· Rom. doétrine, qLle fi la qtta\ité de 1nédiateur r~ 1 ;,r~ ~:_i~r;. 0 ~: que l'écriture donne à J. C. recevoitf•"·"· 9uelque préjudice de l'interceOlon des Saints qui regnenc avec Dieu, elle n'en recevroit pas moins de J'interceffion des fideles qui vivent avec nous. Ce cacéchifme nous fait bien entendre l'extr<me différence qu'il y a entre b ma– niere dont on implore le fecours de Dieu, & celle dont on implore le fecours des Saints : Car, dit-il, nous prions Dieu, ou n , • . , • 1·,1r • 4. tir~ de nous doruzer les hltns, ou de nous dc/z- fl·~·s or.ond1is vrerdes maux; mais parce que les Sai1us lui fit, font plus agréiJ.b!es que nous , no1t.s leur de- mandons qu'ils prennent notre défcnfa , & qu'ils obtiennent pour nous ces chof~-> donc.. nous avons hefoin. Delà vient que nous ufons. de deux formes de prierfort différentes; puij- qu'au lieu qu'en parlant à Dieu, la maniere propre eft de dire, AYEZ PITIE' DE NOUS. ECOU'fEZ-NOUS, nous nous contenton.s de dire aux Saints , PRIEZ POUR NOUS. Par où nous devonsentendre,qu'en quelques termes que foient con~ues les prieres que nous adrelfons aux Saints , l'intention de l'églife & de fes fideles les réduit tou– jours à cette forme , ainfi que ce càté– chiÎlne le confirme dans la fuite. Ibid. M . 'l ell b d cd, J Serf.''· d''" ats t on e con11 crer es plro- dt in 1 ·cc. er,. les du concile même , qui voulant pref- crire aux évêques comme11t ils doJ\'ent parler de l'invocation des Saints,les oblige d'enfeigner , Que les Saiflts qui regnent avec J. C. offrent à Dieu leurs prieres pour les hommes : qu'il efl hon & utile de les in- voquer d'une maniere fappliante , fJ de re- courir à leur aide & à leur fecours, pour impétrer de Dieu Jcs hienfaits par /on Fil< Notre Seifneur J, C. quifcul cft notrefau- . K http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-01] Corpus | Histoire de Provence

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