Guesnay, Jean-Baptiste; Denys, de la Sainte Baume : Provinciae Massiliensis ac reliquae Phocensis annales sive Massilia gentilis et Christian [suivi de] Response a une lettre intitulée : Les sentimens de M. Jean Lannoy, &c. sur le livre que le P. Guesnay Jesuite a fait imprimer à Lyon sous le nom de Pierre Henry, & intitulée : Auctarium historicum de Magdalena Massiliensi advena

9 lonne, fouJain qu'il fut mis en liberté pat l'il1t~rGeffiot:l de See. Magcte1eine, l an 1181. alla à S. Maximin où il auoit cogneu par reuelation que fes reliques efioienc cachées depui, 5So. ans, qu'il fit releucr dans vne Ch:lllè d'argcnt, dorée en partie, & artilh:menr tr:.luailléc)& couurit [on chef de f:J. propre Couronne Royale qu'on voit encores auiourd'huy [ur la meCme Chaffe. Frall~ois I. Roy de France vinr à. MarCeille pour y traiéter des articles de paix auec fes Ennemis,pl1r l'enrrcmi(e du Pap Clement VII. qlli en efioic le moyenneur & arbitre,mais il ne conclud rien auec le Pape qu'illl'eufi vj(ité à S.Maximin & à la Sain– te Baume les Chappdles de Sainte Magdeleine l'an 1 JI 6. Louys XIII.lc lufie pendant les guerrc~ con– tre les Hug~enots dans le Languedoc, fur poné de deuotion au mefme pel finage, pom reudre [es de– uoirs & re/peéts rcligieux.à Sainte Magdeleine tutelaire parriculiere , non feulement de la Comté de Prouence,mais de (QUt [on Royaume de France, l'an 16"21. l'ay parlé cy-deffus du Roy Clouis,fuppliam deuant les Autels de SaÏ1ne Marte à TharaCcon l'an 498. Et de Theodori Comte de Narbonne & de Prouence,deuot au.x reliques de Sainéte Magdeleine,en la fondation de l' Eglire de Pignans l'an 5 17. 15. Defquels pnncipes ie tire par con[equence qu'il f<lut aùuoü r vn des deux, ou que tome l'Europe f~ic aueugle) & tome la France foit induf1:rieufc à Ce tromper foy-mefinc: Oll qu'il y aye quelque caufe bIen ~duerée & cogneuë, qui fait que depuis mil fix cens ans & dauantage , jamais cette creance de la !enuc de la Magdeleine ne s'efl effacée de la memoire des hommes, & jamais on n'a veu fes Eglifes & ies Autels en ce Pays ny ceux de Sainte Marthe, vuides de Pelerins & offrandes, pour honorer ces mef– mes reliques que nous honorons auiourd'huy. 16. La. quatri~me preuue que i'efiime vn des plus anciens teG.. noignages,& à mon aduis des meilleurs, [c prend de la quantité des lieux en Prouence, aufquels Sainte Magdeleine & les Maries ont laiffé des vefliges & marques de fainéteté empreinres, par le fei0U[ & demeure qu'ils y one fait. Les bafiimcns &; rochers ne fom pas [ubornez,ny loüez pour mentir publiquement & à tout iamais. Dans la vlHe dt: Mar.:. [eille on voit vne Chapelle dediée à Sainte Maodeleine au milieu d'vn carrefour non loing de l'Eglife ·111ajour, qu'on dit :lUoir eflé iadis vn Temple de Diane, en memoire de ce que ladite fainac l)reCchoit ca tel endroit b Foy de refus- Chrifi ~ ceux qui encroient & fOl toient du Temple, & donnoit de l'horreur contre les facrifices impies & abominations detefl:ables qu'on y commettoit. Au delà du POrt au bas de la montaigne qu'on appelle de Noare Dame de la Garde, couuerte d'vn bois de haute fufi:lye, pendant les guerres ciUlles des Romains, entre Cerar & Pompée, ainG que defcrit le Poëte Lucain liu. 3. de fes PharCaliques,il y auoit dan.s vne fondriere vne petite grotte où la Magdelaine fe reriroit)& depuis [on ~e­ ceds les Marfeillois y dreflerem vne Chapelle au feruice de laquelle S.Caffi:lO Diacre & DiCciple de SaillE Chryfofrome venu de Confinminople,s'eftallt arraché,y dreffa ce beau & riche Monai1ere de S.Viétor & dhblit fon Ordre l'an 410.qu' on voit encores auiourd'huy apres douze cens ans fleurir auec admiration entre les plus Illufires Abbayes de France,ce qui efi porté de mot à mot en la. Bulle de Benoifr lX.dattée du 10. Oétobre 1040. Et comme elle s'efcartoit par fois vn peu plus loin de la ville dans le terroir,neam– moins en vn lieu folitaire appellé communement Ayg,z/ades,ces premiers Chrefriens y mirent vne {latue: de la Magdeleine,& y alloient faire leurs deuotions. Ce que [eruit de motif aux RR.Peres Carmes chaf.. fés par les Sarrazins de la Palefrine, & venus en ces quartiers,d'y fonder le premier de tous les Monafte– res qu'ils ont en France, l'an Il4 1 • La derniere de fes demeures fut dans la cal1(~rne d'vne montagne qu'on dit Sainfle Baume, comme fanétifiée par les merites de celle qui y patfa le refl:e de [es iours alieG tant de perfeétion & fainéteté qu'elle efioit dleuée plufieufs fois le iour parmy les Chœurs/des Anges. Le concours des Peletins n'a iamais ceffé depuis cette prenliere celebrité,& augmenta beaucoup enuiron l'àn 500. que les Religieux de S.Viétor de Marfeille y vindrent habiter. Gregoire VII. & Vrbain II. en font mention en qualité de Prieuré dans le Regifhe des Benefices dudit S.Viétor, rapporté en leurs Bu~ ...– les. Et du depuis les RR. Peres de S. Dominique qui le polfedent par vn erchange fait l'an 1279. L'Egh– [e de S. Sauueur à Aix doit [es commancemens au lieu où elle efi, & la pluCparr de fes richdfes & orne– mens à vne petite Chapelle à qui ladite Eglife fen de pauillon & de deffence, & que tous nos majeuli6 Ont confideré auec tant d'honneur &: de refpeét,& con[erué en fa premiere forrJIe,parce que Sainte Mag– deleine tranfportée de la S. Baume à Aix par le minifierc des Anges, vn peu auant [on deceds y reçeur le Viatique par la main de S.Mnimin. A fix lieuës loingd'Aix à vn fort petie Bourg nommé Villa Lat"_ aux vIeux Cadafires de Prouence, & afieure en [es aggr.andiffemens, dit S. Maximin, en memoire de ce que les reliques cludit Saint,& de la Magdeleine & autres y furent enfeuelies dans vne Chapelle foufier– raine qu'on y voit encores,où les Pelerins accourent de tous les endroirs de la Cbrefiient~. ~a premiere des Eotifes d'Auignon fut vne petite Chambrette ou Hermitage que Sainte Marthe habitaIt quand elle y en[~ignoit le Chrifiianifme. Elle fut conracrée en Chapelle qu'on a conCerué iu[qucs à maintenant, & donna fondement d'y bafiir à l'entour la Cathedr:lle dediée à Nofire Dame des Dons,& les Cloifires du Chapitre,Sixte IV. en parle dans la Bulle de la SeculariCation des Chanoines. Thara[con a receu la pre– miere teinture de 1:1 foy & Relioion Chrefiienne p:lr le zele de la me[me Sainéte ,qui y dre1fa vn Mona– fiere de filles Religieufes. & y ~ourut Abbeife. fay parlé du voyage que Clo~is y fit e.n petfonne pou~ honorer fes reliques, & impetrer la fanté par fes merites l'an 498. Du. depllls les reltques aya~lt efie cachées dans vne Chapè:le fous terre, pour les garantir des mains ~acnleges des Infidelles ~Ul ra~la­ geoienr la Prouence, furent miraculcu[ement trouuées l'an 1187. & dr.<: ans :lpres l~ grande E&hfe q~1 011 voit auiourd'huy, fur bafiie [ur ladite Chapelle, & conCacrée par Imbert, de Aquena Archeuctque cl Ar~ le~, & Rofl:ang ArcheueCque d'Auignon ,l'an I197. Le ,Roy Rene ~~mte de Pro~lence fit re~:­ uer le Chef de Sainéte Marthe, & couurir d'vne Chaife d argent dor~ 1 an 145 8. Vl11gt ans aplcs Louys X 1. Roy de France enuoya à Thar::tfcon cet~e bel~e Charre t~es - riche. en Art ,& en efiof– fe: car elle efi route d'or m:lffif, dans laquelle on m1t ledit CheJ, qUl fut bem!te par 1 Euefqu,e de Sifieron ,_& la porta-t'on par toute la ville en Proceffioll fol~mne\\~, fuiu~e par le Ra! .~e~e ~ la Reync Ylabeau fa femme ~ & toute la Com: Royale. Les trOIS Marles:> Village du tenon cl ArI~ s, e-Médiathèque | Histoire Provence | YF_038 (3)

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