Louis-Joseph-Marie Robert : Histoire de Sainte-Tulle

70 JllSTOIHE âge, ont servi de repaire à la féodalité, qu'elle étendait ses mains tyranniques et rapaces, sur des milliers de ''assaux, asservis au joug de la glèbe. !\iais, à la vue d'un tableau politique et moral de la Provence si sombre, n~ pcn~-or. pas être surpris que l'autorité gouv(-~rnem.ent~le, qu.elle qu'en fut la nature, n'ait pas eu en son pouvoir un~ force publique suffi– sante, pour réprimer ces accès intermittents et pério– diques de brigandage, qui se renouvelèrent ~i fréquem.. ment? ou était alors l'amour de la patrie et de la famille? Quelle terreur paralysait les bras robustes de ces mon– tagnards, accoutumés à combattre et a vaincre les bêtes féroces de leurs forêts! manquaient-ils d'armes! leurs instru1nenls d'agriculture, tels que faulx, tridents et fourches, ne pouvaient-ils pas leur en fournir de redou– tables? n'y avait-il plus de pierres, de bois, de cail– loux dans leurs champs? pourquoi les populations des contrées menacées et envahies ne se levaient- elles pas en masse contre les spolialeurs ! l .. e nom d'un Sarrasin, d'un Lombard, d'un Suève, d'un I-Iérule, d'un Alain, d~un Gascon, d'un Tard-,Tenn ou de tout autre ma– raudeur isolé ou en, compagnie, avait-il le pouvoir d'opérer une espèce de fascination sur les indigènes? Est-ce que le sang Gallo-Romain de leurs pères, autre– fois si martial, n'aurait plus coulé dans leurs veines? il faut convenir qu'une apathie qui a fait tendre doci~ lemenl le cou à tant de victimes sons le fer des égor– geurs, sans pré~cntcr aucune défense, est un <le e?~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr YM-140 Corpus | Histoire Provence

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