Zones marines protégées | Briand, Frédéric

Zones marines protégées 1576 de se conformer aux mesures de protection du sanctuaire dans sa partie interna- tionale (plus de 50 % !). Au-delà de la zone territoriale des 12 milles nautiques, les menaces liées aux filets dérivants, aux collisions avec navires, aux bruits sous- marins croissants, etc., échappent donc toujours à tout contrôle. Seule la mise en place, envisageable désormais à brève échéance, de zee effectives et respec- tées permettra de donner tout son sens au Sanctuaire Pelagos. Des propositions innovantes pour la Méditerranée Des propositions de créations de nouvelles zones protégées, visant à atteindre les objectifs 2020 de la cdb , sont actuellement avancées. Deux d’entre elles retiennent l’attention par leur ambition et leur cohérence : celle d’Oceana Europe du réseau MedNet, et celle de parcs marins pour la paix de la ciesm . Elles sont complémentaires, et leur conjonction permettrait d’atteindre, à terme, une pro- tection de 30 % de la Méditerranée, seuil considéré par les chercheurs comme garantissant a minima une certaine intégrité océanique. Le réseau Oceana MedNet Ce concept propose la création d’un réseau de 100 sites, bien connectés par l’hydrodynamique et incluant des zones pélagiques et démersales d’au moins 200 km 2 chacune. Cette liste, fondée sur une analyse géomorphologique rigou- reuse, accorde une importance particulière aux seamounts qui sont souvent des hotspots de biodiversité, et aux canyons sous-marins. Représentant à la fois la richesse biologique et géologique de la Méditerranée, ce réseau couvrirait au total plus de 8 % de la surface méditerranéenne. Les parcs marins pour la paix de la ciesm La proposition de la ciesm de créer 8 vastes zones marines transfrontalières (planche XXX), reliant une côte à l’autre, et d’importance biologique, géologique et océanographique majeure, privilégie avant tout une interconnectivité éco­ systémique essentielle au maintien des processus marins. Son appellation « parcs marins pour la paix » sonne comme une évidence pour toute personne avertie de l’histoire tourmentée de la région méditerranéenne. De tels parcs existent déjà au niveau terrestre. Ils ont permis de préserver une biodiversité menacée tout en favo- risant la coopération régionale et la sécurité dans des régions politiquement sen- sibles, marquées par les conflits, telles que la zone frontière entre le Nicaragua et le Costa Rica, ou la région des Virunga, partagée par le Rwanda, le Zaïre et l’Ou- ganda. Transformer ce concept en réalité enMéditerranée présente un défi de taille, puisque la création de zones marines transfrontalières, évoquée aussi parfois pour

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