Vigne | Lignon-Darmaillac, Sophie

Vigne 1522 Le vin, nouvel enjeu économique mais aussi culturel, objet d’expériences œnogastronomiques de plus en plus systématiques Alors qu’en Espagne, plus qu’ailleurs, la concurrence de la bière ou de spiritueux tel le whisky affaiblit la position du vin parmi les boissons alcoolisées, la nou- velle loi fondamentale sur la vigne et le vin, promulguée sous l’autorité du roi Juan Carlos en 2003, débute en rappelant que « le vin et la vigne sont insépa- rables de notre culture » (Ley 24/2003, de 10 de julio de la viña y del vino : « El vino y la viña son inseparables de nuestra cultura » ). C’est au nom de la dimen- sion culturelle du vin comme boisson historique du monde méditerranéen chré- tien que, de façon systématique, les vignobles s’ouvrent au tourisme, en Europe, mais aussi au Liban ou au Maroc ! L’Italie la première, en 1963, a valorisé une « route du vin et des cerises », à travers le Collio, dans le vignoble du Frioul. L’initiative s’inscrivait dans le développement de l’agritourisme qui valorise les produits de qualité : ici, vin et cerises. L’idée est d’offrir l’occasion de déguster des vins à la propriété, d’accroître les ventes directes en invitant les touristes de passage à faire escale dans de beaux endroits, en visitant châteaux et riches villas, autrement dit dans le cadre d’un tourisme tout autant gastronomique que culturel. À partir de 1980, diverses lois ont réglementé l’offre œnotouristique étendue en 1999 à l’ensemble des vignobles italiens pour promouvoir la culture du vin à travers les visites de caves. Plus tardi- vement, dans les années 1990, l’Espagne, à son tour, a ouvert ses caves et construit de nouveaux chais ou hôtels associés à de grandes propriétés viticoles, en faisant appel aux plus grands architectes internationaux, particulièrement en Rioja. C’est là, précisément, que la fondation Vivanco a ouvert un « musée de la Culture du vin », manifestant combien le vin est objet de culture partout en Méditerranée, tout autant à travers les savoirs ancestraux des travaux vitivinicoles que comme source d’inspiration des artisans de la verroterie ou des artistes, peintres, sculp- teurs, poètes ou architectes. Cette nouvelle forme de tourisme invite à visiter les vignobles méditer- ranéens les plus spectaculaires, rappelant combien le travail hasardeux des pentes viticoles n’a pu être suscité que par la très grande notoriété des vins qu’ils produisaient. Dans le Sud de la France, c’est dans le cadre d’un « tou- risme de terroir » que le vignoble du Roussillon est visité, rappelant le lien ancestral qui existe en Méditerranée entre le vin et son vignoble, œuvre du milieu naturel autant que du travail de l’homme. Le classement au patrimoine mondial de l’Unesco du vignoble du parc national des Cinque Terre en 1997, le vignoble de la vallée du haut Douro en 2001, les paysages viticoles du

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